F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 30 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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D urant toute la semaine de fin d’avril, Facebook m’a envoyé plu- sieurs photos-souvenirs que j’avaismoi- même prises lors de cettemême période les années passées. Il s’agit d’agréables moments passés au cours des précé- dentes éditions du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM). Ces photos-souvenirs, je les ai vus et revues maintes fois et je les ai partagées avec mes amis. C’est vous dire à quel point cet événement me manque, comme il manque à des milliers de fellahs, de professionnels et autres visiteurs qui tenaient à être présents et participer à la grand-messe de l’agriculture nationale. En dépit des difficultés rencontrées pour réaliser les différentes couvertures, le SIAM a un charme particulier. On passe aisément d’une conférence d’un intervenant scientifique ou d’un officiel de renom à un échange avec un paysan lambda du Maroc reculé. Le salon est le point de rencontre des grands opéra- teurs, mais aussi des petits exploitants, des riches comme des pauvres. Une petite balade dans le pôle de l’élevage ou les produits de terroir nous projette dans un monde où la rigueur, la simpli- cité et la bonté du cœur sont bien instal- lées. Après une dure journée de travail et d’escapade dans les stands du salon, une petite virée à Meknès nous invite à contempler le charme de la cité ismaé- lienne avec son ancienne médina, ses remparts et ses habitants accueillants. Le SIAM représente pour moi une pas- sion et une histoire d’amour. Outre l’aspect professionnel de l’événement, le salon permet de nouer des relations avec le secteur agricole et le monde rural, des univers qui me tiennent par- ticulièrement à cœur. Cette année, le SIAM n’aura pas lieu. Foutu Covid-19. Mais il reviendra l’an- née prochaine, encore plus fort. ◆ SIAM Par Charaf Jaidani FO Fellahonline
Importations céréalières Une facture salée en perspective
◆ Le Maroc a besoin de 75 millions de quintaux pour combler son déficit. ◆ La valeur est estimée à 15 milliards de DH.
consommation nationale qui se situe entre 105 et 110 millions de quintaux. La part du lion revient bien entendu au blé tendre avec près de 60%. La valeur de ces importations devrait atteindre des niveaux historiques, estimée à 15 milliards de DH (avec une valeur moyenne de 200 dollars/tonne comme prix de référence). Le Royaume importe son blé de plusieurs pays dont la France et les Etats-Unis avec lesquels il est lié par un accord de libre- échange. Il s’approvisionne aussi dans d’autres marchés comme ceux de Russie, d’Ukraine, du Canada ou d’Argentine. Le blé tendre importé est traditionnelle- ment privilégié par les minotiers au produit local en raison de sa force boulangère. Le risque de perturbations du marché à l’international n’est pas à écarter mais il reste toutefois minime. En effet, la pandémie du coronavirus a causé l’arrêt de la production dans différentes activités y compris dans l’agricul- ture, la logistique et le transport. Les perturbations éventuelles proviendraient essentiellement de problèmes dans la chaîne logistique (voir encadré). Pour le moment, le Maroc dispose d’un stock stratégique confor- table qui lui permet d’assurer l’approvisionnement du marché pour 4,5 mois. Les opérateurs marocains du secteur sont deve- nus maîtres en la matière, ils négocient judicieusement leur contrat à terme. Actuellement, les conditions favorables pour l’importation sont réunies, laissant entrevoir une certaine visibilité pour le reste de l’année. ◆
Le Maroc dispose d'un stock de blé de 4 mois et demi de consomma- tion.
quintaux, soit une baisse de plus de 40% par rapport à l’année dernière et de plus de 57% com- parativement aux prévisions de la Loi de Finances 2020. C’est l’une des plus mauvaises saisons agricoles du pays depuis l’entrée en vigueur du Plan Maroc Vert. Les pluies de mars et avril n’ont pas eu d’effets majeurs pour
redresser une situation déjà compromise. Elles sont tout au plus bénéfiques pour les cultures printanières, l’arboriculture, ainsi que pour la nappe phréatique et les retenues des barrages. Face à ce constat, le Maroc sera contraint d’importer pas moins de 75 millions de quintaux si l’on prend en considération la
Par C. Jaidani
L e ministère de l’Agricul- ture a dévoilé récemment les résultats prévisionnels de la campagne agricole 2019/2020. Indicateur clé du secteur, les récoltes céréalières sont estimées à 30 millions de
Discours rassurant de la FAO
Selon le dernier bulletin de l’Organisation mondiale de l’agriculture et de l’ali- mentation (FAO), «la production mondiale s’inscrit dans un niveau quasi record, l’offre est abondante permettant aux marchés de rester à l’écart des turbu- lences du coronavirus». La FAO reconnaît toutefois que «des perturbations localisées largement attri- buables à des problèmes logistiques posent des difficultés dans les chaînes d’approvisionnement de certains marchés. On estime que leur durée et leur intensité ne devrait pas avoir d’incidences significatives sur les marchés ali- mentaires mondiaux». Reste à souligner que la baisse des prix du pétrole devrait permettre une forte détente sur le coût de transport.
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