ransformation digitale T
Maroc Numéric 2013
Une première stratégie au bilan mitigé
L a première stratégie digitale mise en œuvre par le Maroc remonte à 2008, avec le lancement de la stratégie nationale «Maroc Numéric 2013». Ce plan avait pour vision de positionner le Maroc parmi les pays émergents dynamiques dans le domaine des technologies de l’information, et de placer le Royaume comme un hub tech- nologique, générateur de richesses et de développement économique. 4 priorités stratégiques avaient alors été identifiées : la transformation sociale, les services publics orientés usagers, la pro- ductivité de la PME et le développement de l’industrie IT. Parallèlement à ces priorités stratégiques, 2 mesures d’accompagne- ment ont été déployées, à savoir la forma- tion du capital humain et la mise en place d’un cadre législatif adéquat. Les objectifs fixés à l’époque parlaient de la création, sur la période 2008 et 2013, de 26.000 emplois additionnels, d’un PIB additionnel direct de 7 milliards de DH, d’équiper 100% des établissements sco- laires, ainsi que la mise en œuvre d’une centaine de projets e-gov. Quel bilan dresser de cette première tenta- tive marocaine de faire du numérique un véritable levier de croissance, de création de richesses et de développement ? Tout n’est pas à jeter dans la première stratégie développée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies. Si globalement les objectifs chiffrés n’ont pas tous été atteints, parler d’échec est un poil excessif.
Les objectifs en matière d’équi- pement des PME en SI profession- nels, à travers le programme Moussanada TI, sont l’un des plus grands échecs de Maroc Numéric 2013.
Globalement, les professionnels sont d’ac- cord pour dire que Maroc Numéric 2013 a enregistré des résultats mitigés. Certains objectifs n’ont pu être atteints. C’est le cas essentiellement pour le volet e-gov, qui a accusé beaucoup de retard, comme l’avais souligné un rapport de la Cour des comptes en 2014. Idem pour le volet des PME et celui de l’équipement des établis- sements scolaires publics, qui ont enregis- tré des résultats très en deçà des attentes. Des avancées tout de même Néanmoins, tout n’est pas à jeter. Des avancées probantes ont pu être atteintes. Ainsi, Maroc Numéric 2013 a permis la créa- tion de 26.000 emplois additionnels entre 2008 et 2013. Par ailleurs, l’équipement des foyers a connu une nette amélioration, avec un ratio de 1 foyer sur 3 connectés, contre seulement 1 sur 10 au démarrage de la stratégie. Par ailleurs, sur le plan du classement du Maroc dans les indices TIC internatio- naux, notamment celui du World Economic Forum (WEF);
qui comporte le «Networked Readiness Index» permettant de juger de la capacité d’un pays à utiliser au mieux les TIC dans son développement, le Royaume est passé de la 86 ème place mondiale en 2008 à la 78 ème en 2015. Entre 2010 et 2012, le Maroc a gagné 6 places sur l’indice global e-Gouvernement Index des Nations unies, et 48 places sur le sous-indice «services en ligne» . Et entre 2012 et 2014, le Maroc a gagné 38 places sur l’indice global et 26 places sur le sous- indice «services en ligne». Malgré ces résultats mitigés, Maroc Numéric 2013 a eu le mérite de mobiliser les acteurs du secteur et de préparer le terrain à la Stratégie 2020 pour passer la vitesse supérieure et corriger les erreurs. Comme l’a résumé Moulay Hafid Elalamy à l’occasion du dernier Africa IT Expo de Casablanca, «le Maroc a des capacités très largement au-dessus de ce que nous avons été capables de réaliser. Nous sommes un peu au bord de la piscine, mais nous mettons à peine les orteils dans le digital. Il faut vraiment y plonger». u
10 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]
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