HS 35

…/… ransformation digitale TT

Architecture de la stratégie Maroc Digital 2020

PILIER - I

PILIER - II

La transformation numérique de l’éco- nomie nationale (Pilier I) se décline en trois volets. Le premier concerne le e-gov, et consiste en un soutien à la transformation de l’Administration et à l’accélération de l’exécution des projets de technologies d’information. La modernisation des plateformes IT de l’Etat passe par le développement d’un schéma directeur informatique glo- bal, de l’interopérabilité des systèmes et l’utilisation de centres de données mutualisés. Ce volet doit permettre une rationalisation et une modernisation des «plateformes cœurs» de l’Etat et la créa- tion d’une Agence dédiée aux services publics numériques. Le deuxième volet du Pilier I porte sur la résorption de la fracture numérique, c’est-à-dire des inégalités entre citoyens (mais aussi entre entreprises et entre territoires) face à l’accès au digital. La réduction de cette fracture passe par la connectivité pour tous, des programmes d’enseignement dédiés, la généralisa- tion de l’accès public à la technologie Wifi, en mettant l’accent sur les régions les plus défavorisées et les moins connectées. Enfin, le troisième volet de ce Pilier concerne la transforma- tion intégrée des secteurs critiques de l’économie. Il s’agit principalement des secteurs de la logistique portuaire, de la gestion urbaine, de la santé et du com- merce, avec une attention particulière accordée à la PME. Le Pilier II, à savoir l’émergence d’un hub numérique régional, consiste à

Transformation Numérique de l’Economie Nationale

Hub Numérique Régional

1

4

Relance stratégique forte du BPO sur l’Europe

E-GOV

2

3

5

Fracture numerique

Transformations sectorielles intégrées

HUB numérique Afrique francophone

6

ECOSYSTèME NUMÉRIQUE NATIONAL (TISSU D’ACTEURS)

PILIER - III

Place Numérique Maroc

9

8

7

Infrastructures datacom

Force de frappe RH Maroc - Afrique

Réglementation numérique & «Doing IT»

développer l’offre exportatrice numé- rique du Royaume. A ce titre, la stratégie Maroc Digital 2020 a fait de la relance du Business Process Outsourcing (BPO), ou externalisation des processus d’affaires, une priorité. Il s’agit de repositionner le BPO en direction de l’Europe, en encourageant les modèles économiques orientés valeur ajoutée et la mise en place d’une offre promotionnelle avec des incitations spécifiques. Le développement d’un hub numérique régional francophone suppose égale- ment des infrastructures et réseaux physiques communs avec les pays de la région et l’encouragement des talents africains à l’intégration des sociétés marocaines. Quant au Pilier III portant sur la créa- tion d’une place numérique Maroc, il regroupe plusieurs initiatives décisives,

comme doter le Maroc d’une infrastruc- ture Datacom, accélérer l’accès au haut et très haut débit et généraliser l’accès à la data-mobile. La création d’un cadre juridique et régle- mentaire numérique approprié, assurant un niveau satisfaisant de «Doing IT» ; et le développement des compétences en formations en technologies de l’infor- mation font également parti des actions programmées par la stratégie 2020. Des objectifs ambitieux La stratégie nationale pour le digital s’est par ailleurs fixée des objectifs très ambitieux afin d’ancrer de façon déci- sive le Maroc dans l’émergence numé- rique. Ainsi, en ce qui concerne la trans- formation numérique de l’administration publique, elle vise d’ici 2020 le top 3 dans la région Moyen-Orient-Afrique (hors pays du CCG) dans le fameux clas- sement e-Gov des Nations unies, et dans le Doing IT. Autres objectifs avancés : 50% des démarches administratives devront être réalisées et traitées en ligne, réduire de moitié la proportion de Marocains qui n’ont pas accès à Internet et porter à 20% le taux de PME équipées d’une connexion. Notons enfin que la stratégie vise à placer le Maroc à la première place des hubs numériques en Afrique fran- cophone, deuxième en Afrique derrière l’Afrique du Sud, et réaliser une crois- sance annuelle comprise entre 5 et 10% pour l’offshoring. Sur le plan de la for- mation, le nombre de professionnels IT formés au Maroc devra être doublé, pour atteindre 30.000 en 2020. Par ailleurs, la stratégie vise à placer pas moins de 5 locomotives marocaines dans le top 30 africain des entreprises IT. u

Quels financements

Le financement de la stratégie est la somme de quatre sources : 1. Une participation des entreprises du secteur privé lorsque celles-ci participent à des partenariats publics privés (PPP) ou à des groupements interentreprises publics et privés (GIE). Ces modèles se prêtent bien au financement d’infrastructures télécoms, d’infrastructures urbaines pour les smart-cities ou de Datacenter par exemple. Le mécanisme correspond à des dépenses d’investissement consenties partiellement par des opérateurs privés en échange de concessions rémunérées dans la durée. 2. La mobilisation de Fonds spéciaux, tels que le Fonds de service universel des télécommunications (FSUT), ou d’autres fonds de développement comme le Fonds Hassan II pour le développement économique et social ou le Fonds de cohésion sociale. Ces sources conviennent bien, par exemple, au financement d’initiatives à vocation d’équité numérique, de réduction de la fracture numérique, d’accompagnement des TPE… 3. Le financement concessionnel via les bailleurs de fonds du Royaume, dont une partie pourrait être réallouée au volet IT des programmes qu’ils financent. 4. Le Budget de l’Etat, soit par réallocation des lignes budgétaires entre départements, à la faveur d’une redéfinition des priorités, soit via des lignes budgétaires additionnelles.

14 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

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