ransformation digitale T
E-gov
Un essor encore loin d’être homogène
Le Plan Maroc Digital 2020 vise, entre autres, la mise en ligne de 50% des démarches administratives et la réduction de 50% de la fracture numérique. Le Maroc a certes réalisé un bond en avant en matière d’e-gov, mais l’on assiste à un développement à deux vitesses.
L’ Administration marocaine fait l’objet de plu- sieurs critiques ( b u r e a u c r a - tie excessive, manque d’effi- cacité et de réactivité, etc.). La liste des griefs qui pénalise celle-ci est bien longue. Le numérique et la digi- talisation des procédures administra- tives ne sont pas la panacée, mais ceux-ci contribuent au renforcement de l’efficacité de l’action administra- tive. « La digitalisation de l’administration permet la transparence et réduit les intermédiaires, ce qui aura pour but final de diminuer considérablement la corruption. Elle favorise également l’inclusion sociale en rapprochant des services à valeur ajoutée aux citoyens comme l’accès aux services financiers sur mobile, la e-santé et la e-édu- cation », confie Youssef El Alaoui, vice-président général de l’Apebi, la Fédération marocaine des technolo- gies de l’information, des télécom- munications et de l’offshoring (Voir entretien). L’une des récentes sorties du chef de gouvernement montre la nécessité pour le Maroc de hâter le processus d’implémentation de l’e-gov, qui per- mettrait donc de réduire la corruption au sein de l’administration publique. A en croire Saad Eddine El Othmani, la corruption (malversations, clienté- lisme etc.) fait perdre annuellement
au Royaume l’équivalent de 5% du produit intérieur brut. Ce qui repré- sente la bagatelle de 50 Mds de DH, qui pourraient servir à la construction de 150 hôpitaux équipés et 300 éta- blissements scolaires. Au-delà de cette facture particulière- ment salée, il est utile de rappeler qu’en matière d’e-gov, le Maroc est classé à la 85 ème place mondiale, ce qui lui vaut la stature de pays lea- der du continent africain. De plus, à l’échelle de la région MENA, le Royaume n’est pas en reste, même si certains pays du Golfe, à l’instar des Emirats Arabes Unis, ont atteint un taux de digitalisation de 100%.
sion », confiait Omar Faraj, Directeur général des impôts, sur les colonnes de F.N.H (www.fnh.ma). Notons que le processus de digitalisation du fisc, de nature à améliorer la relation avec le contribuable, devrait être parachevé d’ici fin 2018. Ainsi, les contribuables auront de moins en moins besoin d’arpenter les couloirs du fisc pour se procurer des documents ou procéder
Un développement à deux vitesses
Concernant le e-gov, le Maroc affiche un développement à deux vitesses. Ainsi, les administrations qui sortent du lot ont trait aux services de col- lecte des recettes publiques. A ce titre, il y a lieu de citer les chan- tiers menés par l’administration des douanes et des impôts indirects (ADII) ou encore la direction générale des impôts (DGI), avec des effets notables sur l’efficacité de ces entités.. « Grâce à la dématérialisation de nos procédures, la charge de travail induite par certaines activités a été réduite. De ce fait, près d’un millier de personnes seront réaffectées vers les métiers du contrôle et du traitement des données pour conférer la visibilité nécessaire et aider à la prise de déci-
24 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]
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