ransformation digitale T
Numérique
Un vecteur d’inclusion sociale Le train du numérique est en marche, mais il faudra une volonté politique forte pour ne pas créer un Maroc à deux vitesses.
L a révolution numé- rique… a révolution- né le monde. C’est le cas de le dire. Au Maroc comme ailleurs, un nouvel ordre s’est instal- lé où l’outil technologique occupe désormais un rôle central dans le processus de développement socioé- conomique. Si au Maroc le numérique est souvent associé à l’inclusion financière, à la faveur notamment du développement des services financiers dématériali- sés, il n’en demeure pas moins qu’il reste également un véritable vec- teur d’inclusion sociale. Aujourd’hui, grâce au développement d’Internet, le Maroc profond est connecté, moins seul, porté par la révolution digitale. Rappelons, à ce titre, quelques chiffres. Dans sa dernière note de février 2018, l’Agence nationale de réglementation des télécommunica- tions (ANRT) fait ainsi savoir que le parc Internet (fixe et mobile) s’est établi à 22,2 millions à fin 2017, réalisant une hausse annuelle de 30,1% pour un taux de pénétration de 63,67%. Celui de l’Internet mobile s’est établi à 20,83 millions d’abon- nés, soit une progression annuelle de 31,69% (soit près de 5 millions d’abonnements nets). L’Internet mobile 4G a atteint plus de 6,8 millions de clients à fin décembre 2017 contre 2,8 millions de clients à fin 2016, soit une hausse annuelle de près de 143%. Quant au parc mobile, il s’établit à 43,92 millions d’abonnés, avec un taux de pénétration de 126%, et enre- gistre une hausse annuelle de 5,8%.
La répartition du parc mobile, selon le mode de facturation, fait ressortir une croissance annuelle de 10,38% du parc post-payé qui a atteint 3,29 mil- lions abonnés. Le parc des abonnés prépayés s’est établi à 40,62 millions d’abonnés à fin 2017, en hausse de 5,43% sur un an, indique l’ANRT. De même, précise la même source, la couverture des réseaux 3G/4G s’est notablement améliorée durant 2017, au vu des investissements engagés par les opérateurs pour le déploie- ment de nouveaux sites ainsi que la densification des réseaux 2G/3G/4G pour améliorer la qualité des services offerts et les débits des télécharge- ments. Tout le monde tapote, mais… Aujourd’hui, tout le monde tapote sur un clavier, même ceux qui ont une aversion pour l’outil technologique. Il faut dire que l’avènement du smart- phone a induit de profondes muta- tions au sein de la société. En 2017, pas moins de 70% de la population marocaine disposaient d’un smart- phone, un appareil devenu essentiel
pour être au fait de ce qui se passe dans le monde, accéder à certains services, mais également pour pré- server les liens sociaux et familiaux. A l’inverse, on peut aussi se deman- der si l’accès au numérique n’est pas en train de favoriser une certaine dis- torsion sociale. Car, à côté, il y a tous ceux qui, pour diverses raisons, y ont un accès limité, voire n’y ont pas accès du tout. Le numérique encou- ragerait-il alors l’exclusion sociale, culturelle, voire économique ? Ce débat, déjà posé ailleurs, se pose- ra certainement au Maroc, d’autant que, de plus en plus, l’on s’achemine vers la multiplication de la déma- térialisation des services proposés à la collectivité. Ce qui, forcément, entraînera des inégalités d’accès au numérique entre ceux qui sont plus éduqués et mieux formés et ceux qui ne le sont pas. D’où l’importance de la stratégie Maroc Digital 2020 qui devra incar- ner une forte volonté politique de résorber les distorsions et de faire du numérique un véritable levier d’inser- tion sociale. u
Grâce au développement d’Internet, le Maroc profond est désormais connecté.
34 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]
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