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Microfinance
Un secteur rattrapé par la digitalisation
Les professionnels estiment plus que nécessaire la digitalisation du secteur pour, entre autres, toucher le maximum de clients dans les zones défavorisées.
D ans l’univers digital actuel, la finance se doit d’être plus agile. Toutes les branches de la finance ont subi ou subissent une transformation digitale. Cette vague disruptive n’a pas manqué de rattraper aujourd’hui la microfinance. Un secteur qui compte à ce jour plus de 6,7 milliards de DH d’encours pour un total de 938.000 clients ou «bénéficiaires», comme préfèrent les appeler les profession- nels du secteur, considérant la forte composante sociale dont recèle l’ac- tivité du microcrédit. «Les outils digitaux constituent une opportunité pour les institutions de la microfinance, dans la mesure où ils permettent de toucher plus de clients dans les zones défavori- sées, de sécuriser les transactions et d’améliorer leur transparence» , a estimé le président de la Fédération nationale des associations de micro- crédit (FNAM), Ahmed El Ghazali, lors d’un atelier organisé par le spé- cialiste marocain du paiement élec- tronique HPS, en partenariat avec la FNAM. En face, cette digitalisation peut impliquer plusieurs défis pour le secteur que le président de la FNAM a résumé en deux volets : la néces- saire évolution institutionnelle pour exploiter le potentiel existant d’une part, et d’autre part, l’exploitation des opportunités qu’offre le digital. En cela, les acteurs du secteur, à savoir les associations, devront prendre le tournant de la finance digitale en développant le bon busi- nessmodel. Ce dernier doit intégrer
Les outils digi- taux comme le paiement mobile constituent une opportunité pour le développement des institutions de la micro- finance.
évidemment des problématiques technologiques, mais également opérationnelles, réglementaires et d’expérience client. Une nécessité plus qu’un luxe Mohamed Horani, patron de HPS explique quant à lui que «le recours au digital n’est plus un luxe mais une nécessité, et que ce dernier peut contribuer à favoriser la double mission financière et sociale de la microfinance» . Il a par ailleurs souligné l’impératif pour le Maroc de mettre en place un programme national de digitalisation du secteur. «Nous devons agir rapidement et de manière efficace pour obtenir des résultats immédiats et mener en parallèle des actions qui s’inscrivent dans la durée, permettant d’optimi- ser l’inclusion financière en s’inscri- vant dans une économie de plus en
plus digitale et collaborative» , a-t-il poursuivi. Dans le même sillage, la chargée de la surveillance des systèmes et moyens de paiement et Inclusion financière à Bank Al-Maghrib, Hakima El Alami, a insisté sur la nécessité de disposer d’une infras- tructure informatique bancaire de base forte, favorable au dévelop- pement des services de la finance digitale, mettant en avant les efforts consentis par Bank Al-Maghrib dans le cadre de la démocratisation des services financiers de base, à tra- vers un paiement par voie électro- nique via mobile, par carte ou sur internet. L’atelier a abouti à la mise en place d’un groupe de travail pour aller jusqu’au bout des réflexions sur la finance digitale, et présenter un plan d’actions pour la digitalisation du secteur. u
42 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]
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