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circulation au Maroc (sans compter les 860.000 cartes de retraits exclu- sivement). Seuls 20% environ des cartes de paiement réalisent effec- tivement des transactions de paie- ment sur les TPE des commerçants et/ou sur les sites les marchands. Il y a 3 ans, on dénombrait seulement 1,5 million de cartes bancaires maro- caines actives en paiement, et à fin 2017, elles étaient 2,5 millions. La progression est significative mais le potentiel demeure gigantesque. Les porteurs de cartes bancaires trouvent aujourd’hui, auprès des 45.000 adhérents au système de paiement du CMI, des opportuni- tés de régler par carte toute sorte de dépenses. Nous concentrons nos efforts sur l’équipement des com- merçants chez qui les Marocaines ont l’habitude de faire des courses quasi quotidiennes (épiciers, pharmacies, snacks et fastfood, marchands de légumes, bouchers, poissonniers, boulangeries, pâtisseries, stations- service, etc.). Il y a quelques années, le paiement par carte était perçu comme élitiste et ne concernait que les montants importants. Les choses sont en train de changer rapidement, vous pouvez désormais régler votre péage d’autoroute (même quelques DH), ou une recharge télécoms de 20 DH avec votre carte bancaire. L’un des secteurs qui favorise le paie- ment par carte bancaire est la grande distribution moderne, qui représente aujourd’hui 31,4% du nombre des transactions de paiement et 19,0% du montant. La confiance des usa- gers de la carte bancaire est intime- ment liée à la confiance que l’on a dans l’enseigne concernée ou dans le site auprès duquel nous faisons nos achats en ligne. Le CMI et les banques, souvent en partenariat avec Mastercard et Visa, investissent durablement et réguliè- rement dans des actions de promo- tion du paiement par carte, auprès des porteurs de cartes bancaires et des commerçants acceptant le paie- ment par carte. Chaque opération de marketing ou campagne de pro- motion améliore l’activation de ces cartes. Nous allons poursuivre aussi les campagnes de sensibilisation sur la sécurité et la facilité d’utilisa-

ments digitaux (e-banking et m-ban- king); La poursuite de la digitalisation des services eGov. L’ensemble de ces initiatives coor- données permettront une amélio- ration des paiements digitaux en général, mais un des éléments clés pour favoriser l’acceptation des paie- ments digitaux par les commerçants réside dans la fiscalité des opérations électroniques. En effet, celles-ci sont tracées, identifiées, permettent la réduction de la circulation du cash, et devraient à mon sens bénéficier aux commerçants à travers une réduction de la fiscalité de ces opérations. Bien entendu, je ne propose pas de créer une nouvelle niche des exo- nérations fiscales, mais de mettre en place des mécanismes d’incita- tion auprès des commerçants, le but étant de rendre l’acceptation des paiements électroniques presque obligatoire pour les commerçants et leur donner en contrepartie un avan- tage fiscal permanent ou pendant une certaine période. Des initiatives identiques ont été menées en Grèce, Turquie, Corée du Sud, et donnent de très bons résultats. F. N. H. : Pour rester dans le monde du paiement, que va apporter le m-paiement au secteur bancaire et financier en général ? Est-ce que vous comptez vous y positionner ? M. N. : L’initiative nationale sur le m-paiement a pour objectif de réduire la circulation du cash et d’apporter des solutions de paiement à une grande majorité des Marocains non bancarisés. Ce sont plutôt les nouveaux établis- sements de paiement qui auront un rôle majeur à jouer dans la construction de cet écosystème, par leur capacité à enrôler des clients ou des commerçants non bancarisés à moindre coût, avec des process de KYC moins contraignants, tout en leur proposant des services de paiement de base : paiement de factures et achats de recharges, paiement de petits montants chez les commerces de proximité, transferts de personne à personne … Ces établissements de paiement

Nombre de transactions à fin juin 2018

Montant des transactions à fin juin 2018

tion des cartes. Des initiatives sur le déploiement de cartes sans contact permettront également de drainer les paiements des petits montants (inferieurs à 50 DH). F. N. H. : A votre avis, quels sont les moyens à mettre en place pour élargir davantage le cercle des utili- sateurs du digital dans le marché des paiements ? M. N. : Il faut agir sur les points sui- vants : La promotion des paiements sans contact Le renforcement de la confiance dans les sites de paiement en ligne; L’augmentation des plafonds de paie- ments par les banques, notamment pour l’aérien et l’hôtellerie; L’amélioration des processus d’au- thentification forte 3Dsecure; La promotion des canaux de paie-

L’un des secteurs qui favorise le paiement par carte bancaire est la grande distribu- tion moderne, qui représente aujourd’hui 31,4% du nombre des transactions de paiement.

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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

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