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ments de pièces d’identité sont autant de technologies utiles permettant de répondre à cette question. Pour notre part, nous avons déjà développé la technologie de l’identification de la personne par le biais de la lecture du passeport biométrique. A cela, nous ajouterons la reconnaissance faciale qui permet de savoir si c’est effecti- vement la bonne personne qui ouvre un compte à distance. La réglemen- tation n’a pas encore tranché sur l’ouverture du compte à distance, mais j’espère que l’expérimentation permet- tra à celle-ci d’évoluer. Aujourd’hui, toutes ces technologies existent et nous pensons que ce sont des choses qui pourraient être appliquées à brève échéance dans notre pays. F. N. H. : Selon vous, existe-t-il au Maroc des start-up suffisamment outil- lées pour concevoir ce genre de ser- vices qui ont le vent en poupe en Europe ? A. R. : Nous suivons de près ce qui se passe sur la place. Il y a des start- up prêtes à avancer sur ces champs. L’initiative CIH Bank Open Innovation permet d’identifier les start-up afin de les aider par le biais d’un financement et l’achat de produits ou services. Cela permet aux jeunes entreprises inno- vantes d’avoir une clientèle et de tes- ter leurs produits et services dans un environnement réel. Nous disposons de beaucoup de programmes qui vont dans ce sens. F. N. H. : Enfin, quels sont les projets de CIH Bank en la matière ? A. R. : Nos projets concernent l’utilisa- tion de l’intelligence artificielle pour l’amélioration de la gestion du risque et la conformité en vue d’une meil- leure réponse à l’analyse du risque et l’anticipation. Aujourd’hui, les normes internationales imposent de calculer les probabilités de défaut de paiement dès l’entrée en relation avec le client. Tous ces éléments doivent reposer sur un système solide permettant de définir les notations, faciliter pour le client l’obtention de la réponse sur sa demande de crédit et la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent. Nous travaillons également sur les pistes d’intelligence artificielle pour la reconnaissance vocale afin de déve- lopper une interface permettant aux clients d’utiliser l’application mobile de la banque par la voix. u

L’intelligence artificielle pourrait être d’un grand apport pour les banques dans la gestion du risque et de la conformité.

par l’utilisation des chatbots. D’autant plus que le dialecte marocain n’est pas encore compris par ces nouvelles machines qui assimilent parfaitement d’autres langues comme le français ou l’anglais. L’autre élément important est qu’aujourd’hui, quand le client s’adresse à la banque par téléphone, par exemple, il souhaite qu’une per- sonne lui réponde et non pas une machine. Nous pensons que ces outils sont utiles pour un client qui désire avoir des informations standard sur un produit, mais pas encore adaptés lorsque celui-ci veut avoir des informa- tions personnelles sur lui-même. F. N. H. : Certaines banques, notam- ment en France, ont développé des applications d’identification de la clien- tèle grâce à l’intelligence artificielle. Il s’avère que l’exactitude de la vérifica- tion de la conformité des documents d’identité de l’intelligence artificielle est supérieure à celle de l’humain. Quel est votre avis sur cette question ? A. R. : Aujourd’hui, nous demandons à accéder à certaines informations qui figurent sur la carte d’identité natio- nale (CIN) afin de mieux sécuriser les opérations à distance. A ce titre, je rappelle que s’il y a un domaine dans lequel l’intelligence artificielle est d’un grand apport, c’est celui de la gestion du risque et celle de la conformité, avec le respect des règles internatio- nales en matière de transfert d’argent et de fraude sur les pièces d’identité. Un prérequis majeur est à mentionner, il s’agit au préalable de l’identification et de savoir qui fait quoi. La reconnais- sance faciale et la lecture des docu-

encore utilisés au Maroc car cela sup- pose la compréhension du dialecte marocain par la machine qui répond aux questions. L’inexistence de chat- bot au Maroc n’est pas de la faute des banques. Il faut des recherches nationales et internationales sur le sujet. Une fois cette technologie mise au point, CIH Bank ambitionne de l’utiliser afin d’assurer l’interface per- mettant d’effectuer des opérations de façon verbale et non uniquement pour apporter des réponses aux questions posées par les clients. En clair, il est envisageable de mettre en place un système de reconnaissance verbale sur l’application mobile de CIH Bank pour effectuer des opérations bancaires. En conséquence, l’interaction verbale servira à faire des opérations. Ce qui facilitera la vie des gens qui ont du mal à accéder aux menus écrits. Les reconnaissances faciale et digitale per- mettront aussi aux clients de commu- niquer plus aisément avec la banque. Au final, l’interface homme-machine facilite les opérations simples, mais ne remplacera pas la totalité des relations avec les clients. F. N. H. : Justement, le benchmark international montre que le robot (chatbot) peut renforcer la force com- merciale de la banque, en répondant aux demandes de crédits des clients. Quelle est votre appréciation sur la pertinence des chatbots et l’utilisa- tion de l’intelligence artificielle pour répondre aux questions des clients ? A. R. : Comme je viens de l’expliquer, nous ne souhaitons pas pour l’ins- tant remplacer la relation humaine

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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

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