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n’est pas si évidente. Selon Inga Beale, PDG de Lloyd’s, géant anglais de l’assurance qui intervenait lors des « Rendez-vous de Casablanca de l’assurance », les régulateurs peinent à suivre le rythme infernal imposé par la transformation digitale. Au Maroc par exemple, le cadre règlementaire ne permet toujours pas la vente en ligne qui demeure limitée par les textes. Si cette ques- tion n’est pas réglée, l’innovation au niveau de la souscription demeurera mitigée. Mais le défi le plus important, selon Inga Beal, réside dans la capacité à faire évoluer la mentalité des res- sources humaines pour affronter le changement. « La technologie n’est pas le challenge. Le challenge, c’est faire en sorte que toutes les res- sources humaines adoptent ces tech- nologies, et les convaincre d’avoir le courage de changer leur façon de travailler », souligne-t-elle. Comme elle le dit si bien, « le défi numéro un, c’est de gagner la bataille des cœurs et des esprits ». u

d’activité, la révolution digitale et l’arrivée de nouveaux acteurs posent un défi de taille aux régulateurs du secteur des assurances. L’un des challenges majeurs concerne les cyber-risques, qui constituent l’une des menaces les plus importantes au secteur financier. L’adaptation du cadre réglementaire à ces changements profonds et rapides

sur toute la chaîne de valeur. C’est la preuve que les outils numériques sont capables de faire tomber cer- taines barrières à l’entrée des sec- teurs les plus régulés. Faire évoluer la réglementa- tion et les mentalités Comme dans tous les autres secteurs

Les assurtech : Radioscopie en Europe

En Europe, le digital s’est emparé de la profession d’assureur et s’est concentré sur les activités de courtage. Une étude récente montre que 40% des assurtech sont spécialisées dans ce domaine. Elles offrent à la clientèle la possibilité de souscrire rapidement à leurs assurances, de manière personnalisée et à moindres coûts. Au Maroc, les premières offres disponibles sont aussi portées sur le courtage. Une autre catégorie a émergé depuis 2017 : l’assurance collaborative ou achats groupés. Ce dispositif permet de couvrir une communauté d’assurés qui ont des besoins similaires. Si l’ensemble du groupe a un comportement responsable, une partie de la prime d’assurance lui est redistribuée en fin d’année. En 2017, elles représentaient 10% des assurtech en France, par exemple. Enfin, 12% des assurtech proposent des services aux particuliers et entreprises. Il s’agit de solutions d’inventaires de biens pour mieux faire ses déclarations à son assurance, ou encore d’application pour réaliser des états des lieux. En revanche, l’offre d’assurance santé n’est pas développée dans le Vieux continent. Une idée sur ce que peut être l’offre au Maroc les années à venir.

Khalid Aouzal, président de la Fédération des agents et courtiers d’assurance au Maroc «Les intermédiaires seront au rendez-vous» Finances News Hebdo : Comment les intermédiaires en assurance du Maroc appréhendent-ils la transformation digitale du secteur ? Faut-il la consi- dérer comme une menace ou plutôt une opportunité ?

relation avec le client ? Kh. A. : Malgré les tentatives de réseaux dits alternatifs, les assureurs conseils continuent d’être l’interlocu- teur privilégié de la clientèle. La digi- talisation concerne essentiellement les produits de particuliers, les inter- médiaires développeront les produits affinitaires afin de les servir dans les meilleures conditions. Les entre- prises, quant à elles, continueront à avoir recours au réseau traditionnel. F. N. H. : Quelles sont les actions entreprises au niveau de la Fédération des agents et courtiers d’assurance au Maroc (Fnacam) pour préparer les agents et courtiers à la transformation digitale du secteur ? Sont-ils assez sensibilisés à ces enjeux ? Kh. A. : La Fnacam a pour vocation d’informer les assureurs conseils à

Khalid Aouzal : Ce que vous appelez révolution est une évolution naturelle de notre industrie : l’assurance se digitalise et sa distribution aussi. Le réseau professionnel de la distribu- tion de l’assurance est et sera au rendez-vous de la digitalisation. La réglementation aidant, ce nouveau type de distribution sera une opportu- nité pour les assureurs conseils. F. N. H. : A l’aune de ces muta- tions, comment voyez-vous l’évolu- tion, dans les prochaines années, du métier d’intermédiaire en assurance ? Comment évoluera, à votre avis, la

travers le Royaume quant à l’évolu- tion de textes et autres. La fourniture à distance d’opération d’assurances est régie par une circulaire depuis avril 2012, la formation des agents incombe à leur compagnie, les cour- tiers doivent utiliser leurs propres moyens. u

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