Finances News Hebdo N° 1056(1)

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 28 février 2022 - 8 DH - N° 1056

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Crédit du Maroc Un exercice 2021 de «bonne facture»

Système financier La DeFi casse les codes

P. 20/21

P. 12/13

Faut-il une Loi de Finances rectificative ? P. 10 HAUSSE DES PRIX-SÉCHERESSE

«Nous pouvons prédire raisonnablement une hausse de 15% en 2022» Défaillances d’entreprises ● La suspension des aides étatiques, couplée à la baisse d’activité et

Introductions en Bourse

Rachida Benabdallah

La force tranquille

La Bourse de Casablanca passe à la vitesse supérieure

l’allongement des délais de paiement expliquent le record de défaillances d’entreprises en 2021. ● Entretien avec Amine Diouri, directeur Etudes et Communication d’Inforisk.

P. 47

Investissements marocains à l’étranger

Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca

P.14/15

Concentration et fraude fiscales

Rendements attrayants, perspectives favorables P. 23 à 25

Le talon d’Achille des finances publiques

P. 28/29

P. 16

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Dialogue social : Akhannouch marque un point

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : La guerre en Ukraine chahute le Masi Hausse des prix-sécheresse : Faut-il une Loi de Finances rectificative ? Système financier : La DeFi casse les codes Introductions en Bourse : La Bourse de Casablanca passe à la vitesse supérieure Concentration et fraude fiscales : Le talon d’Achille des finances publiques Résultats trimestriels : TGCC tient ses promesses Crédit du Maroc : Un exercice 2021 de «bonne facture» Maroc Telecom : Plus de 4 Mds de dirhams de dividen des à distribuer cette année

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L e maintien des mesures restrictives a-t-il un sens dans ce contexte pandémique ? C’est le moment de poser sérieuse- ment le débat autour de cette question, parce qu’il est peut- être temps de basculer dans «la vie normale» . Il est vrai qu’après deux ans de crise sanitaire, porter le masque, se saluer à distance, se nettoyer les mains avec du gel hydroalcoo- lique… sont désormais des actes du quotidien qui se sont inscrits dans une certaine normalité. Mais c’est une vie par procuration. Notre vie a toujours été construite autour des interactions sociales et non de la distanciation sociale. Notre vie, celle que nous connais- sons et que nous apprécions, n’est pas d’avancer masqués comme des ninjas, l’expression du visage dissimulée sous une bavette dont nous nous accommodons très mal. Notre vie n’a jamais été faite de restrictions, avec un pass sanitaire qui ouvre ou ferme des portes, un bien-être et une tradition chahutés par les fermetures spora- diques des hammams, une foi titillée par l’inaccessibilité temporaire des mosquées… Notre vie, dans une société démocratique comme le Maroc, n’a jamais été d’accepter sans broncher, docilement, que l’on empiète sur nos libertés individuelles. L’heure est donc venue de retrouver la vraie vie. Notre joie de vivre. Et si nous étions un brin désinvolte, nous dirions «Au diable la pan- démie» ! D’ailleurs, pouvons-nous toujours parler de pandémie ? Certes, le coronavirus est toujours là, mais plus «inoffensif» que jamais. Ce qui explique que plusieurs pays ont décidé de lever les restrictions sanitaires. Toutes les restrictions ! Même le pass vac- cinal ! Au Maroc également, l’épidémie cède du terrain et la situation sani- taire s’est considérablement améliorée. Les statistiques données par le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Mouad Mrabet, à la date du 20 février, sont édifiantes : baisse des nouvelles contaminations de 52%, baisse du taux de positivité hebdomadaire de 7 à 3,5%, décès hebdomadaires en baisse de 40%, taux de reproduction effectif du virus (Rt) de 0,79. Conséquence : le Royaume passe au niveau vert de transmission du SARS-CoV-2 et la vague Omicron est en pré-clôture. Dès lors, il semble aujourd’hui nécessaire d’aller plus loin que la réouverture des frontières décidée le 7 février, en mettant fin à cer- taines mesures qui ne se justifient plus sur le plan sanitaire. Un premier pas a été franchi avec la décision de permettre le retour des supporters aux stades, lesquels sonnent creux depuis bien trop longtemps. Il reste aussi à rouvrir les boites de nuit laminées par la crise. Mais surtout, à l’approche du Ramadan, les Marocains veulent pouvoir accomplir les prières des tarawih dans les mos- quées, après en avoir été privés pendant deux ans. La balle est donc dans le camp du gouvernement. Mais, comme dirait l’autre, puisqu’il «travaille beaucoup et parle peu» , osons espé- rer qu’il ne nous décevra pas. u PARLONS PEU ET BIEN ! Par Fatima Ouriaghli

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> Economie

Investissements marocains à l’étranger : Rendements attrayants, perspectives favorables Protection du consommateur : Pourquoi il faut réfor- mer l’arsenal juridique déjà existant Entretien avec Amine Diouri : Défaillances d’entre- prises, «nous pouvons prédire raisonnablement une hausse de 15% en 2022» L’introuvable équation de l’investissement

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Le jour où les abeilles disparaîtront… L’Etat de droit entre slogan et réalité

> Focus Agricole

Plan anti-sécheresse : Satisfecit mesuré des petits exploitants 36 > L'univers des TPME Incubateur privé : La recette d’Emerging Business Factory 37 > Société Entretien avec Pr Jihane Toughza : Journée interna- tionale du cancer de l’enfant, l’allogreffe de moelle osseuse à la rescousse des malades» Covid-19 : Boom alarmant des déchets médicaux 38 41

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> Culture

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Focus : Le parc cinématographique en plein doute Ouarzazate, Jérusalem du cinéma Plan d’ensemble sur le cinéma marocain

> Tribune libre

Quels prérequis pour un régime flottant et sont-ils remplis par le Maroc ? 48

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> High-tech

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Espionnage informatique : Ces «mouchards» qui sèment la panique !

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Akhannouch marque un point Par D. William Dialogue social

L e chef du gouvernement semble déterminé à mener à bien le dialogue social, afin qu’il ne débouche pas sur un échec, pour ne pas dire qu’il

se résume en un dialogue de sourds. Ce souhait, il l’a martelé en début de semaine, lors de la 6 ème édition du Forum parlementaire sur la jus- tice sociale, tenue à Rabat. «Réflexion

Le ton est à la décrispation. Avec pour objectif manifeste de pacifier les intelli- gences rebelles et de les amadouer, en titillant leur fibre patriotique afin que ce dialogue social ne finisse en queue de poisson. Dès lors, en politicien avisé, il a d’ores et déjà peaufiné l’argu- mentaire qu’il servira aux partenaires sociaux et qui pourrait servir de pré- texte pour charcuter leurs plateformes revendicatives. Un argumentaire qui puise ses racines de la conjoncture actuelle, et qu’il a tenu à bien souligner. «L'approche du gouvernement est hon- nête et responsable, visant à répondre aux demandes de ces composantes et à tenir compte de la situation difficile que traverse l'économie nationale en raison des graves répercussions de la pandémie du Covid-19, et aux faibles précipitations dictées par les condi- tions climatiques actuelles» , a-t-il dit. La pandémie et la sécheresse. Voilà deux mots qui, en ce moment, vont être brandis partout par l’Etat pour refuser des largesses budgétaires et s’exoné- rer de satisfaire une certaine demande sociale. Sauf qu’en matière de dialogue social, la responsabilité de la réussite ou de l’échec est partagée entre les diffé- rentes parties prenantes. L’essentiel donc n’est pas seulement de rencontrer les syndicats et le patronat, mais d’être dans la recherche permanente de com- promis, dans le cadre de concessions mutuelles. Et dans ce contexte actuel où les tensions sociales tendent à s’exacerber, le gouvernement a tout intérêt à trouver les bons compromis. Et à ne pas commettre l’erreur de snober cette colère sociale qui couve sur fond de flambée des prix et d’éro- sion du pouvoir d’achat des ménages marocains. Colère qui a été à l’origine, dimanche dernier, de manifestations contre la «vie chère» dans plusieurs villes du Royaume. Pour l’instant, Akhannouch peut se tar- guer d’avoir marqué un point, puisque la première rencontre du dialogue social, tenue jeudi dernier, s’est soldée par la signature d’un accord entre le gouvernement et les syndicats du sec- teur de la santé. ◆

sérieuse responsable» , «esprit patrio- tique sincère», «intérêt national», «coo- pération» … sont autant d’expressions qui ont ponctué le discours prononcé par Aziz Akhannouch à cet effet.

Communication financière trimestrielle au 31 décembre 2021

L’année 2021, comme le 4 ème trimestre 2021, marquent un début de rebond, limité par la fermeture des frontières fin novembre 2021.

PRINCIPAUX INDICATEURS

Cumulé

Trimestriel

T4 2020

T4 2021

Cumulé au 31.12.2020 Cumulé au 31.12.2021

Taux d’occupation Chiffre d’affaires Consolidé (en MDH)

27% 106

38% 158

31% 503

34% 525

■ L’activité des hôtels du groupe est en progression sur le 4 ème trimestre 2021 par rapport au 4 ème trimestre 2020, avec un taux d’occupation de 38% (contre 27% au 4 ème trimestre 2020) et un chiffre d’affaires de 158 MMAD (contre 106 MMAD au 4ème trimestre 2020).

Cumulé

Trimestriel

T4 2020

T4 2021

Cumulé au 31.12.2020 Cumulé au 31.12.2021

Investissements Consolidé (en MDH)

51

51

76

111

■ RISMA continue à investir dans les rénovations de ses actifs les plus emblématiques (notamment Sofitel Marrakech et Sofitel Agadir Thalassa Sea & Spa) malgré un contexte impacté par la crise sanitaire.

Consolidé (en MDH)

Au 31.12.2020

Au 31.12.2021

Endettement net

1.533

1.785

■ La dette nette s’établit à 1.785 MMAD au 31 décembre 2021.

Tous les chiffres sont issus des comptes consolidés aux normes IFRS

PERSPECTIVES

➢ Le début de l’année 2022 a été marqué par la reprise de la pandémie. Néanmoins, l’ouverture des frontières au 7 février 2022 est un élément extrêmement positif, qui permet d’envisager une progression du chiffre d’affaires de 2022 par rapport à 2021, dans le cas où la situation sanitaire ne venait pas à s’aggraver.

Ce communiqué est disponible sur le site internet de Risma: http://www.risma.com/investisseurs/

www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L e coût socioéconomique annuel des accidents de la route au Maroc est estimé à environ 19,5 milliards de dirhams, selon le DG de l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA). Selon Benaceur Boulaajoul, qui s’exprimait lors d’un webinaire, l'étude du coût socioéconomique des accidents de la circulation est «très complexe», estimant que le coût d'un décès résultant d'un accident de la route au Maroc s'élève aujourd'hui à environ 3 MDH. Pour sa part, le DG de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance, Bachir Baddou, a fait savoir qu'environ 11 Mds de DH d'indemnisations ont été versées en 2019, dont 35% destinés aux dégâts matériels. ■ Les accidents de la route coûtent au Maroc 19,5 Mds de DH par an

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Sadiki fait un point critique sur la campagne agricole 2021-2022

Dialogue social

Accord entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, récemment à Rabat, la cérémonie de signature d’un accord entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et l’ensemble des syndicats représentant le secteur. Cet accord concerne plusieurs points, dont l’amélioration de la situation des médecins à travers le changement de la grille indiciaire de cette catégorie, pour qu’elle débute avec l’indice 509 avec la totalité de ses indemnités. Il s’agit aussi de permettre aux infirmiers de bénéficier de l’avancement dans le cadre et le grade et de revoir à la hausse l’indemnité pour risques professionnels au profit des cadres administratifs et des techniciens de santé. L’accord prévoit également de subventionner la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales du person- nel de la santé pour qu’elle renforce ses prestations au profit des professionnels du secteur et de programmer la présen- tation, dans un bref délai, en Conseil de gouvernement, d’un projet de décret relatif aux attachés scientifiques. Il stipule aussi la poursuite du dialogue concernant les autres problématiques qui se posent, en vue de garantir une totale adhésion de l’ensemble des professionnels du sec- teur de la santé au grand chantier royal relatif à la couverture médicale. ■

L e ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a présenté dernièrement au Parlement l'état d'avancement de la campagne agricole 2021-2022. Selon lui, et d'après les précipitations (75 mm) enregistrées jusqu'au 21 février, la campagne agricole actuelle connaît un déficit de 69% en com- paraison avec une saison normale et de 64% par rapport à la saison écoulée. Et de soutenir que les précipitations, en plus de connaître ce repli «important» , sont «très» mal réparties sur l'ensemble du territoire. Ainsi, le taux de remplissage des barrages a atteint 32% au 21 février contre 42% la même période de l'année dernière. Un taux qui, précise Sadiki, ne dépasse pas les 12% dans les bassins du «Gharb» et du «Loukkous» . «Avant, en cas de sécheresse, les barrages jouaient un rôle crucial de par leur rôle de régulateur en stockant l'eau, mais le souci cette année est que le taux de remplissage est au plus bas et n'aide vraiment pas», a-t-il déploré.

Parallèlement, Sadiki a fait savoir qu'en matière de cultures d'automne, la super- ficie cultivée des céréales se situe à 3,6 millions d’hectares (Ha), alors que celles des légumineuses alimentaires et des fourrages se chiffrent respectivement à 168.000 Ha et 528.000 Ha. Concernant les cultures sucrières, la super- ficie cultivée pour la betterave à sucre est de 39.000 Ha et celle de la canne à sucre est de 10.400 ha. Pour les légumes d'automne, une superfi- cie de 102.300 Ha a été cultivée au 31 jan- vier 2021, répartie sur les pommes de terre (22.200 Ha), les carottes et navets (13.800 Ha), les tomates (9.745 Ha) et les oignons (9.460 Ha). Rappelons que le Maroc a élaboré un pro- gramme exceptionnel visant à atténuer les effets du retard des précipitations, alléger l’impact sur l’activité agricole et fournir l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés. Doté d'une enveloppe globale de 10 milliards de dirhams, il va démarrer sur l'ensemble des territoires en fonction des besoins de chaque région. ■

29.524 C’est le nombre de commerçants disposant de 1.262 sites marchands Internet actifs en paiement via carte bancaire qui ont été recensés en janvier 2022. L’évolution est de +13,9% par rapport à janvier 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Afrique du Sud : Le fardeau de la dette est

Sénégal : Inauguration du nouveau stade olympique répondant aux normes internationales

un «sujet de grave préoccupation»

L e fardeau de la dette accu- mulée durant les dernières années par l’Afrique du Sud reste un sujet de grave préoccu- pation pour le gouvernement, a indiqué le ministre des Finances, Enoch Godongwana. « Le gouvernement dépen- sera 302 milliards de rands en 2022/2023 pour le service de la

L e Président sénégalais, Macky Sall, a présidé la cérémonie d'inau- guration du nouveau Stade olympique du Sénégal à Diamniadio, qui porte désormais le nom de l'ex- président de la République, Abdoulaye Wade. La cérémonie s'est déroulée

en présence de plusieurs chefs d'Etat, dont le Président turc Recep Tayyip Erdogan, le Président rwandais Paul Kagamé et le Président du Libéria et ancien footballeur international George Weah, en plus du Président de la FIFA, Gianni Infantino, et du Président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe. Peu avant son départ du Palais présidentiel, Macky Sall a fait part de sa décision de dédier cette nouvelle infrastructure sportive à la jeunesse de son pays. Il a fortement salué la présence de ses homologues étrangers, qui marque, selon lui, «un signe» de leur amitié avec le Sénégal. ■

dette, comme il compte solliciter davantage de prêts pour financer certaines de ses dépenses », a déclaré Godongwana dans un point de presse suite à son discours sur le budget 2022. Défendant la décision du gouvernement de continuer à emprunter des bail- leurs de fonds internationaux, le ministre a affirmé que « ceux qui s'y oppo- saient le faisaient sur la base de positions idéologiques dépassées ». « Nous interagirons avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire inter- national (FMI), mais nous garderons jalousement notre souveraineté », a-t-il soutenu. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Invasion de l'Ukraine

Le monde consterné ◆ L'invasion de l'Ukraine déclenchée jeudi par

le président russe Vladimir Poutine suscite une vague de condamnations, principalement chez les Occidentaux.

L e président Joe Biden a dénon- cé «l'attaque injustifiée» contre l'Ukraine, reprochant à la Russie d'avoir déclenché une «guerre prémé- ditée», dont elle sera seule «respon- sable». « Au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie ! », a demandé à Vladimir Poutine le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « C'est le moment le plus triste de mon mandat » à la tête de l'ONU, a-t-il ajouté. « Nous condamnons fermement l'at- taque injustifiée de l'Ukraine par la Russie », ont déclaré la présidente de

la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, estimant que cette offensive est « non-provoquée ». Les Vingt-Sept préparent un nouveau train de sanctions, le « plus sévère jamais mis en œuvre » contre la Russie, qui la contraindra « à un isolement sans précédent », a affirmé Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE. La Chine « comprend les préoccupa- tions raisonnables de la Russie en matière de sécurité », a réagi le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi. Vladimir Poutine « a décidé de porter

menace « la vie d'innombrables inno- cents », a assuré le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays dit être prêt à « aider massivement » ses voisins, en particulier la Pologne, en cas d'afflux de réfugiés ukrainiens. Il a convoqué les députés pour dimanche. Les sanctions contre la Russie « limite- ront considérablement » son accès aux marchés internationaux, a par ailleurs averti Berlin. ■

l'atteinte la plus grave à la paix, à la stabilité dans notre Europe depuis des décennies », a annoncé le président Emmanuel Macron, assurant que la France et ses alliés seraient « sans fai- blesse » en décidant jeudi soir de sanc- tions contre la Russie « à la hauteur de l'agression dont elle se rend coupable ». L'invasion russe est « une violation éclatante » du droit international qui « remet en cause la paix » en Europe et

France : Forte accélération de l'inflation

en février à 3,6%

L ’

inflation s'est fortement accélérée en février en France pour s'établir à

COMMUNIQUE FINANCIER 4 ÈME TRIMESTRE 2021

3,6% sur un an, tirée par des hausses de prix quasiment géné- ralisées, selon une première esti- mation dévoilée vendredi par l’lNSEE. Après avoir progressé de 2,9% en janvier, l'indice des

Au terme du quatrième trimestre 2021, la compagnie AtlantaSanad enregistre un chiffre d’affaires de 1 205 MDH soit + 13.4% par rapport au 4 ème Trimestre 2020.

prix à la consommation a bondi en raison «d'une accélération des prix de l'énergie, des services, des produits manufacturés et de l'alimentation» , indique l'institut statistique. L'inflation a été alimentée par les prix de l'éner- gie qui ont bondi de 21% par rapport à février 2021 et ceux des produits frais de 5,6%. Dans les services, les prix ont crû de 2,2%, «notamment en raison du rebond des prix des services de transport». Le coût des produits manufacturés a aussi progressé de 2,2%, «en lien avec la fin des soldes d'hiver» . ■

L’activité non-Vie progresse de +8.2% générant un chiffre d’affaires de 869 MDH.

L’activité Vie enregistre un chiffre d’affaires de 336 MDH et affiche une croissance louable de +29.2% liée à la reprise de la collecte dans un contexte de sortie de crise. Globalement, le chiffre d’affaires à fin 2021 s’établit à 5 401 MDH avec une évolution de + 9.4% comparé à l’exercice 2020. Cette performance est le reflet d’une stratégie commerciale appropriée dans un contexte économique en situation de reprise progressive. Le chiffre d’affaires de l’activité non-vie s’apprécie de +5.1% et se situe à 4 046 MDH en dépit du repli des branches Accidents du Travail et Risques Divers impactés par les effets de la crise sanitaire.

Allemagne : La croissance en hausse

de 2,9% en 2021

L ’ économie allemande a enregistré une croissance de 2,9% sur l'ensemble de l’année 2021, après s'être contractée de 4,8% en 2020, a annoncé l'Office fédéral allemand des statistiques. «Après le rebond de l'activité économique, au cours de l'été dernier, et malgré les difficultés des importations et les pénuries de matériaux, la reprise de la plus grande économie d'Europe a été interrompue, à la fin de l'année, eu égard à la quatrième vague de la pandémie de coronavi- rus» , a expliqué l’Office. Pour ce qui est du produit intérieur brut (PIB), il s'est contracté de 0,3% au quatrième trimestre (T4) 2021, en glissement annuel, a fait savoir la même source, notant que «l'évolution du PIB a été plus positive que prévu, tant en ce qui concerne le quatrième trimestre 2021 que pour l'ensemble de l'année» . ■

L’activité Vie affiche une progression notable de +24.3% et se situe à 1 355 MDH.

Le chiffre d’affaires consolidé à fin 2021 s’établit à 5 477 MDH en évolution de +9.8%.

H O L M A R C O M G R O U P

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis février 2021

La guerre en Ukraine chahute le Masi ◆ Le Masi a dégringolé après le lancement de l'offensive russe en Ukraine. ◆ Récit d’un jeudi noir à la Bourse de Casablanca.

l’agroalimentaire, l’énergie et les télé- coms avec des baisses avoisinant les 6%. A la cloche finale, 53 valeurs terminent dans le rouge contre seulement 7 dans le vert. Le Masi abandonne désormais 3,02% depuis le début d’année.

l'État dans une année déjà compliquée à cause de la sécheresse, ce qui réveille de nouvelles craintes sur la hausse des taux obligataires au Maroc, en plus d'impacts immédiats sur les marges des entre- prises. Ailleurs, les places boursières euro- péennes amplifiaient encore leur plon- geon au fil de la séance, perdant jusqu'à 5%, alors que l'Union européenne pré- pare un nouveau train de sanctions qui est le «plus sévère jamais mis en œuvre» , selon son chef de la diplomatie. Jeudi vers 12H05 GMT, la Bourse de Paris perdait 4,62%, Francfort 4,89%, Londres 3% et Milan 4,87%. L'indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait de 3,79%. Plus tôt, Hong Kong a aussi perdu 3,21%. Wall Street s'apprêtait à suivre la même tendance à l'ouverture, les contrats à terme des trois principaux indices per- dant de 2,28% à 2,87%. La Bourse de Moscou s'effondrait, quant à elle, de plus de 30%. ◆

Par Y. Seddik

C ’est un mouvement de panique comme on en voit peu à la Bourse de Casablanca. Le marché casablancais s’est lit- téralement effondré jeudi der- nier après l’invasion de l'Ukraine par la Russie, provoquant au niveau mon- dial chute des Bourses, flambée des matières premières et forte demande sur les valeurs refuges. Au fil de la séance, le Masi a amplifié ses pertes pour terminer en baisse de 4,11% à 12.954 points, au plus bas du jour, sur un volume d'activité fourni dépassant 403 MDH. Il a ainsi abandonné plus de 550 points en ligne droite en une seule séance. Le MSI20, quant à lui, aban- donne 4,54%. La baisse a tout de même été contenue grâce aux seuils de varia- tions +/- 6% rétablis par l’AMMC. Tous les secteurs de la cote ont décroché, avec en tête les bancaires, les cimentiers,

Répercussions sur les finances publiques

Les investis- seurs craignent les effets immédiats de la guerre en Ukraine sur les équilibres macroécono- miques du Maroc.

Les investisseurs craignent en effet les effets immédiats de la guerre en Ukraine sur les équilibres macroéconomiques du Maroc, avec un blé qui a atteint un som- met de 9 ans aujourd'hui, alors que le pétrole a dépassé les 100 dollars. Notons également que l’Ukraine fait partie des 5 premiers fournisseurs de céréales du Maroc depuis 2012. Du côté du gaz naturel, le marché de réfé- rence en Europe explosait de 31% par rapport à la veille. Le prix de l'aluminium a aussi atteint un nouveau record. Des hausses qui vont avoir un impact consi- dérable sur les finances publiques de

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BOURSE & FINANCES

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Hausse des prix-sécheresse

◆ Dans toute l’histoire de la vie budgétaire du Maroc, seules quatre Lois de Finances rectificatives ont été produites. ◆ Pour bon nombre d’économistes, plusieurs facteurs objectifs militent pour en adopter une, compte tenu des nouvelles donnes endogènes et exogènes. Faut-il une Loi de Finances rectificative ? S ur le plan écono- mique, voire social, le Maroc frappé, par une sécheresse aigue, traverse une situation compte l’impact de ces facteurs exogènes et endogènes, Hicham Mouchir, économiste et expert- comptable, apporte une réponse ne souffrant d’aucune ambiguïté. Une Loi de Finances rectifi- cative est souhaitable Par M. Diao

national des céréales, celles des denrées de base et des pro- duits énergétiques, balayent du revers de la main les hypothèses d'une récolte céréalière de 80 millions de quintaux et d'un prix moyen du gaz butane de 450 dollars/tonne, tels que retenus par la Loi de Finances de 2022. Pour preuve, les chiffres officiels relayés récemment par le gou- vernement font état d’un prix de 854 dollars/tonne pour le gaz butane (de janvier 2022 jusqu’au au 14 février 2022). Concernant les céréales, le prix d'un quintal sur le marché international s'est élevé à 340 DH en 2022, contre 260 dirhams une année aupara- vant. La même tendance haus- sière est observée pour les prix du sucre sur le marché interna- tional. Le cumul de ces hausses aura inexorablement un impact sur les charges de la Caisse de compensation, arrêtées dans la Loi de Finances 2022 autour de 16 Mds de DH. Interrogé sur l’opportunité pour le gou- vernement d’élaborer une Loi de Finances rectificative prenant en

(2 Mds de DH) et de l’agriculture (10 Mds de DH). Pour l’heure, en l’absence d’une communication claire de la part du gouverne- ment, difficile de dire si l’intégra- lité des sommes précitées a été budgétisée ou pas pour l’année 2022. Ce qui est sûr, c’est que sur les 10 Mds de DH qui seront consacrés au secteur agricole sinistré, 3 Mds de DH provien- dront du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. «L’élaboration d’une Loi de Finances rectificative permettra au gouvernement de budgétiser toutes les dépenses qui seront engagées afin d’atténuer les effets de la sécheresse, l’aug- mentation des prix et la préser- vation du pouvoir d’achat des Marocains» , analyse Hicham Mouchir. « Il sera aussi question de reconsidérer les recettes publiques qui devraient baisser par rapport aux projections de la Loi de Finances 2022. Et ce, eu égard à la contraction de la croissance qui sera inévitable», ajoute-t-il. Pour 2022, l’économiste recon- naît que le gouvernement devra résoudre une équation écono- mique et sociale, complexifiée par un niveau d’endettement public global (record) qui frôle- rait les 100% du PIB, voire plus. Au final, les tensions géopoli- tiques et l’invasion de l’Ukraine par la Russie font le lit d’une hausse durable des prix des hydrocarbures et du blé sur le marché international. Une situa- tion pour le moins inconfortable pour les finances publiques, déjà fragilisées par la crise liée à la Covid-19. ◆

délicate. La flambée des prix des matières à l’international donne aussi du fil à retordre à l’Exécutif, aux ménages soucieux de pré- server leur pouvoir d’achat ainsi qu’aux entreprises. D’ailleurs, Aziz Akhannouch, chef du gou- vernement, lors d’une sortie publique, a reconnu récemment que le pays vit une situation difficile. Plusieurs facteurs objectifs ont charrié les hypothèses sur les- quelles le gouvernement s’est basé dans le cadre de l’élabora- tion de la Loi de Finances 2022, pour projeter un taux de crois- sance de 3,2% du PIB, déjà revu à la baisse par des entités publiques habilitées (BAM et HCP). Concrètement, la sécheresse, à laquelle s’ajoutent la hausse des cours sur le marché inter-

«Les conditions économiques qui prévalent à l’échelle natio- nale et internationale sont mau- vaises. La hausse vertigineuse des prix des matières premières sur le marché international, la sécheresse qui s’est abattue sur le Maroc et bien d’autres fac- teurs difficilement maîtrisables (risques géopolitiques, résur- gence de la pandémie), militent en faveur d’un recours à une Loi de Finances rectificative entre avril et mai 2022» , suggère l’éco- nomiste. Et de rappeler : «Les conséquences économiques de la Covid-19 seront encore per- ceptibles cette année. Pour rap- pel, plus de 10.500 entreprises ont mis la clef sous la porte en 2021». Dans toute l’histoire de la vie budgétaire du Maroc, seules quatre Lois de Finances

Les consé- quences éco- nomiques de la Covid-19 seront encore perceptibles cette année.

rectificative ont été pro- duites, notamment en 1979, 1983, 1991 et 2020. Jusque- là, le gouvernement, qui sera amené à soutenir les transporteurs impactés par la hausse vertigineuse des prix des carburants, n’a pas laissé entendre une quel- conque volonté de recou- rir à une Loi de Finances rectificative, soumise au

Le chef du gouverne- ment, Aziz Akhannouch, reconnaît que le Maroc traverse une situation difficile, mais n’évoque pas pour l’instant la pos- sibilité de recourir à une Loi de Finances rectifi- cative.

vote du Parlement. Et pourtant, l’actualité économique de ces derniers jours a été dominée par les annonces relatives au sou- tien des secteurs du tourisme

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Système financier

◆ La DeFi est un nouvel écosystème financier en cours de structuration et en forte croissance. ◆ Son objectif : (re)créer des services et produits financiers de manière décentralisée, sans recourir aux intermédiaires. ◆ Éclairage de Badr Bellaj, CTO de l’entreprise technologique Mchain. La DeFi casse les codes

Bénéfices Son fonctionnement décentralisé et sa nature numérique lui accordent plusieurs avantages, comme l’explique Badr Bellaj. Il y a «l’accessibilité et la liberté financière : la finance décentralisée ou DeFI tout court est une finance ouverte à Monsieur tout le monde. Il suffit d’avoir une connexion Internet, sans aucune barrière à l’entrée, sans fournir un dossier ou quelconque

document. Cette accessibilité épaule la liberté financière, vu que la DeFI profite de la nature décen- tralisée de la blockchain pour empêcher la censure. La transparence : Contrairement à la finance traditionnelle, les opé- rations financières sont transpa- rentes et les clauses des Smart- contracts sont claires et bien

Avec un potentiel de croissance impressionnant, la DeFi est bien partie pour chambouler le système financier actuel.

précises. Cette transparence permet la conduite d’une meilleure audibilité et une meilleure gestion des risques. L’efficacité : la désintermédiation des acteurs classiques réduit les coûts et les délais. Par exemple, les crédits sur DeFI sont octroyés instantanément vu que la demande n’attend pas l’autorisation d’une banque ou autre». Et enfin, mentionne notre interlocu- teur, l’innovation financière : «la DeFi per- met des services financiers que la finance classique ne pourra pas offrir. A titre d’exemple, en DeFi il y a la possibilité de demander un crédit sans fournir un col- latéral» . Autres possibilités : obtenir un crédit sans intérêt, contracter une assu- rance pour un seul vol en avion, ou même investir sur une fraction d'action sur les marchés boursiers. Autant dire que le champ des possibles de la finance décen- tralisée est infini. DeFi & inclusion financière La DeFi a le potentiel de révolutionner l’industrie financière telle que nous la connaissons. Les utilisateurs n’ont plus à

Usages Avec l’émergence de la DeFi, de nom- breuses applications ont vu le jour. Communément appelées DApps, elles permettent aux particuliers de profiter de services inédits ou déjà existants, sans intermédiaires et à des prix défiant par- fois toute concurrence. «Actuellement, les applications tournent principalement autour de l’octroi des prêts en cryptomon- naies via ce qu’on appelle des «Liquidity pool» et les courtiers. L’application la plus intéressante reste les «Flash loans», qui sont des crédits gérés par des Smart- contracts sans collatéral. S’ajoute à cela les Stable coins, qui sont des crypto- monnaies dont la valeur est stable et qui peuvent être utilisés comme monnaie de prêt; et donc l’emprunteur sort avec des Dollars en main» , nous explique Badr Bellaj, CTO de l’entreprise technologique Mchain. Sur un horizon long, les experts estiment que la DeFi pourrait rendre obsolète un grand nombre de services de la finance traditionnelle.

D ans toutes les bouches en ce moment, la finance décentra- lisée ou DeFi (Decentralized Finance en anglais) connaît un succès grandiose. Cette forme de finance vise en effet à créer un nou- vel écosystème de produits et services financiers parallèle au système financier traditionnel. La DeFi repose sur la block- chain, une technologie qui a d'abord été rendue populaire par le bitcoin, avant d’être adoptée à plus grande échelle. La finance décentralisée ne s'appuie pas sur des intermédiaires financiers tels que les Banques centrales, les Bourses ou les courtiers, mais utilise plutôt des Smart- contracts sur des blockchains, la plus connue étant Ethereum. Dit plus simplement, tout comme Internet a permis le transfert gratuit d'informations, la DeFi permet le transfert de valeur dans un système ouvert, transparent et audi- table qui n'a besoin d'aucun tiers centrali- sé, mais juste de l'accord de deux parties. Par Y. Seddik

Les experts estiment que la DeFi pour- rait rendre

obsolète un grand nombre de

services de la finance tradi- tionnelle.

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plus importante que celle de l'année d’avant. Cette croissance rapide montre en fait que les consom- mateurs exigent aujourd’hui une expérience différente des services financiers classiques. En pleine expansion et avec une mécanique plutôt complexe, ce système financier alternatif (et idéa-

Grayscale Research, ce jeune mar- ché a le potentiel de croître pour atteindre les 2.000 milliards de dol- lars. L'adoption de la DeFi a rapi- dement augmenté ces dernières années. Le nombre d’utilisateurs des DApps a atteint 3,5 millions au troisième trimestre 2021, ce qui représente une croissance 6 fois

compter sur des entités spécifiques pour les prêts, les assurances ou les paiements. Pour la question de l’apport de la DeFi pour un pays comme le Maroc, en quête d'une inclusion financière de sa population, B. Bellaj répond que «c’est une question à étudier. A mon avis, la DeFi aidera à booster l’inclusion financière, car elle ne choisit pas sa clientèle et réduit les inégalités d’accès aux canaux de financement. En plus, le coût des services DeFi reste moins cher que la finance classique et, par consé- quent, la DeFi peut former une vraie concurrence avec les opérateurs financiers classiques qui sera au profit du consommateur. S’ajoute à cela l’aspect innovant de la DeFi. Des fintech marocaines en DeFi peuvent facilement digitaliser en toute transparence et sécurité des systèmes comme DART (Tontine) ou le Crowdfunding ou innover de nouveaux services financiers au profit de la population (exemple : nouvelle génération de microcrédit, scoring, KYC, etc. )» . Néanmoins, des problèmes de sécurité subsistent : les bugs dans les Smart-contracts et les piratages en sont les principales limites. Aussi, nous indique Bellaj, «il y a des risques financiers pour ceux qui y investissent, car la volatilité des cryptomonnaies impacte la DeFi. L’anonymat peut être considéré comme un risque qui ouvre la porte à l’usage malicieux de la DeFi» . Et de nous rappeler que «c’est un monde non régulé». Il convient de noter que les tran- sactions sur la blockchain sont irré- versibles. Cela signifie qu'une tran- saction incorrecte ou frauduleuse sur une plateforme DeFi ne peut pas être facilement corrigée.

liste) se heurte à des contraintes de mise en place, de risques et bientôt à une éventuelle réglemen- tation que les principales institu- tions cherchent à instaurer. Pour les plus optimistes, la DeFi reste un terrain de jeu passionnant où se développent les services financiers de demain. ◆

Des milliards de dollars à brasser

Le marché de la DeFi, inexistant il y a quelques années, devient progressivement une industrie valant des centaines de milliards de dollars. Toujours embryonnaire, il représente 1,6% de la valeur mar- chande (8.000 milliards de dollars) de l'industrie mondiale des ser- vices financiers. Selon le rapport de

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Introductions en Bourse

La Bourse de Casablanca passe à la vitesse supérieure

◆ La Bourse de Casablanca lance une large campagne pour recruter de nouveaux pensionnaires. Site web dédié, tournées régionales, rencontres en tête-à-tête..., tous les moyens seront mis en œuvre, promet le top management.

«Ce site constitue une vitrine digitale de l’offre IPO, qu’elle soit sur le marché principal, réservé aux grandes entre- prises, ou sur le marché alter- natif dédié aux PME» , résume Badr Benyoussef, directeur Stratégie et Transformation à la Bourse de Casablanca. En outre, ce site comprend des témoignages et des vidéos de chefs d’entreprises qui ont franchi le pas et récolté les fruits du listing à la Bourse de Casablanca. Approche marque, produit et client «Nous considérons aujourd’hui la Bourse de Casablanca comme une marque. Et pour bien vendre ses produits, on a besoin de connaître précisément quels sont nos clients, quels sont leurs besoins, quels sont nos points forts et comment délivrer nos messages clai- rement. Tout cela a permis de bâtir une démarche mar- keting et commerciale où l’IPO est une priorité stra- tégique pour nous. C’est le premier élément sur lequel nos équipes travaillent tous les jours: c’est notre pro- duit principal», affirme Badr Benyoussef. Dans ce sens, un guide dédié aux entreprises a été élaboré et des rencontres dans les régions ont démarré,

Par A. Hlimi

“I n t i m i d a n t e » , «prest igieuse» , «ne sert à rien» … : le Directeur géné- ral de la Bourse, Tariq Senhaji, avoue que les clichés sur la Bourse ont la peau dure auprès des chefs d’entreprises. Les adeptes du «vivons cachés vivons heureux» passent pourtant à côté de multiples avantages, comme l’explique le respon- sable à l’occasion d’une ren- contre avec la presse mardi dernier. Pour lui, le niveau de valorisation actuelle de la Bourse - souvent jugé élevé par les investisseurs - est un avantage pour les entreprises. «Avec un P/E de 23, le marché boursier marocain est géné- reux avec les chefs d’entre- prises. Avec 100 DH de gains, le marché est disposé à payer l’entreprise 2.300 DH. C’est la meilleure valorisation possible au monde pour une entreprise marocaine», lance-t-il. Pour attirer les entreprises, la Bourse de Casablanca a mis en place une campagne de proximité destinée aux diri- geants. Un dispositif complet a été pensé, dont la mise en ligne d’un site web dédié à l’offre IPO (lien en bas de l’ar- ticle). Il s’agit d’une plateforme digitale qui donne les réponses nécessaires aux dirigeants.

Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca

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Le principal défi consiste main- tenant à mobiliser l’ensemble de l’écosystème et les parties pre- nantes pour atteindre ces objec- tifs. Il s’agit en l’occurrence des pouvoirs publics et des principaux prescripteurs que sont les banques et les commissaires aux comptes. «Nous ne sommes pas dans une

en s’appuyant sur les ressources locales (CRI, experts-comptables, associations professionnelles, etc.) pour délivrer aux entreprises un message clair et succinct, avec un storytelling peaufiné que nous résume Tarik Senhajji : «la Bourse est un financement à moindre coût, sans aucune garantie si ce n’est la confiance que les investisseurs basent dans l’entreprise et dans les informations qu’elle communique». Une liquidité dormante à la recherche de papier frais Selon Tarik Senhajji, le marché boursier regorge de liquidités qui ne demandent que du papier frais. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à observer les dernières opérations réalisées sur le marché, depuis 2019 avec l’OPV Maroc Telecom jusqu’en 2021 avec TGCC, et qui montrent que le marché est capable de mobiliser des milliards de dirhams dans un temps record. «La sous-liquidité apparente cache en réalité un attentisme des opé- rateurs qui scrutent les bonnes opportunités. Je pense même que le marché a le potentiel de mobili- ser jusqu’à 100 Mds de dirhams» , affirme le patron de la Bourse.

quées pour la réalisation d’opéra- tions sur le marché, une procédure simplifiée avec un guichet unique pour la centralisation et la coordi- nation des démarches à effectuer pour accéder au marché boursier alternatif. De plus, l’offre comprend une formation et de l’accompagne- ment aux émetteurs.

logique revendicative. Mais le déve- loppement du financement par le marché des capitaux est une cause nationale» , conclut Tarik Senhaji, en se référant aux objectifs du nou- veau modèle de développement qui ont placé le marché boursier au cœur du financement de l’écono- mie à horizon 2035. ◆

Un marché alternatif dédié aux PME

Adel Bahjane, responsable des Services aux émetteurs à la Bourse de Casablanca, a profité de la ren- contre pour rappeler la mise en place récente d’un marché alterna- tif dédié aux PME à la Bourse de Casablanca. Sur ce marché, il est possible de réaliser des levées à partir de 5 MDH, avec un seul exer- cice certifié et des conditions de communication et de gouvernance adaptées aux PME. Pour encourager les PME à cibler ce marché alternatif, la Bourse de Casablanca, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Maroclear et l’Association profes- sionnelle des sociétés de Bourse (APSB) ont lancé une offre dédiée qui facilite l’accès des PME à ce nouveau marché. Elle comprend une réduction du coût d’accès de 50% sur les commissions appli-

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