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ECONOMIE
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LUNDI 28 FÉVRIER 2022
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également certaines pratiques malsaines opérées par les pro- ducteurs, qui ne changent pas les prix, mais réduisent la qualité ou le poids des produits. «Un paquet de 250 grammes est réduit à 200 grammes. Cela assure une marge de 25% qui absorbe aisément la hausse des intrants à l’interna- tional. La même astuce est pra- tiquée par certains boulangers
qui concerne différents départe- ments et administrations, notam- ment ceux du Commerce et de l’Industrie, l’Intérieur, l’Agricul- ture, les communes, la Douane… Chaque organisme dispose de ses propres agents et d’un dispo- sitif juridique pour intervenir, ce qui parfois génèrent des interfé- rences entre les différents inter- venants. ◆
insuffisant et a montré ses limites. Les textes de loi sont peu ou mal appliqués. Les associations n’ont pas atteint le rôle déterminant en matière de supervision, de propo- sition et d’accompagnement. Il est temps de procéder à une profonde réforme et s’arrimer sur les normes qui existent à l’inter- national. «La flambée des prix a concerné aussi bien les produits importés que ceux produits localement. Quand on compare les prix à la production ou à l’importation avec ceux à la consommation, il existe une nette différence. L’effet de la spéculation et des intermédiaires est nettement visible. L’Etat dis- pose de plusieurs mesures pour faire face à ce phénomène. En l’absence de moyens rigoureux de contrôle et de régulation des marchés, les citoyens seront tou- jours à la merci de certaines cor- porations ou lobbies» , souligne Bouazza Kharrati, président de la Fédération des associations de protection des consommateurs (FAPC). Il souligne que plusieurs clauses de la loi 31-08 ne sont pas appli- quées concernant notamment les aspects liés à l’affichage des prix, l’étiquetage et les conditions de vente. Le rééquilibrage des relations consommateurs-four- nisseurs n’est pas bien instauré, surtout l’interdiction des clauses abusives. «Certes, les facteurs exogènes sont déterminants dans la hausse des prix. Mais ce qui est inquié- tant, c’est que cette flambée concerne la plupart des produits au même moment. D’où, quelque part, une entente sur les prix, qui est illégale car elle met en danger le principe de la libre concurrence qui doit normalement bénéficier au consommateur en maintenant les prix à un niveau abordable. Si l’on compare les prix pratiqués au Maroc avec ceux à l’international, on constate que plusieurs pro- duits affichent des niveaux exces- sifs. Le plus inquiétant, c’est que ces prix concernent des produits fortement consommés comme le café, le beurre, l’huile de table» , explique Kharrati. Le président de la FAPC dénonce
pour la production de pain. Pour cette raison, nous avons solli- cité la création d’un organe dédié spécifiquement à la protection du consommateur. Cela peut être un ministère, une agence nationale ou autre, disposant de toutes les prérogatives requises pour s’ac- quitter convenablement de sa mission», suggère Kharrati. Rappelons que c’est un domaine
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