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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 28 FÉVRIER 2022
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F.N.H. : Que vous suggèrent les perspectives macroéco- nomiques peu rassurantes pour l’année en cours, et ce en lien avec le niveau des défaillances d’entreprises en 2022 ? A. D. : Il est clair que le niveau du taux de croissance économique largement
revanche, à partir de 2020, nous avons assisté à un fort rythme de croissance des créations d’entreprises, tirée par les entreprises personnes morales nouvel- lement créées. Cette nouvelle donne est aussi valable pour l’année 2021. Pour preuve, en matière de créations, la part des entreprises personnes physiques a reculé au profit des sociétés personnes morales, lesquelles ont enregistré un taux de croissance de l’ordre de 30% entre 2020 et 2021. Ceci dit, les créa- tions d’entreprises sont relatives aux secteurs traditionnels (BTP, commerce, immobilier, etc.) et ne reflètent guère une quelconque percée en matière d’in- novation ou dans les secteurs à haut contenu technologique. La hausse des créations d’entreprises est à lier au fait que lors de la crise liée à la Covid- 19, beaucoup d’entreprises étaient contraintes de licencier ou revoir à la baisse les salaires de leurs employés. Ce qui a amené plusieurs salariés, sou- cieux de préserver leur pouvoir d’achat, à tenter l’aventure entrepreneuriale. Par exemple, les anciens maçons ont crée naturellement des entreprises per- sonnes physiques dans le domaine du BTP. F.N.H. : Pourquoi, en matière de créations d’entreprises, le Maroc fait mieux que la Tunisie et l’Algérie ? A. D. : Il est clair que le Maroc repré- sente 69% des créations d’entreprises au Maghreb en 2020, contre 19% pour la Tunisie et 13% pour l’Algérie. Ce qui prouve qu’il existe un net dynamisme entrepreneurial marocain, avec un taux de croissance de créations d’en- treprises de 52% entre 2018 et 2021 contre 7% pour la Tunisie et -18% pour l’Algérie. Le caractère diversifié du tissu économique, le contexte très favorable aux créations d’entreprises ainsi que la mise en place du programme Intelaka, qui totalise un encours de 6 Mds de DH de crédits distribués aux entreprises, ont clairement fait la différence par rap- port aux pays dont vous faites allusion. Sachant que l’Algérie, qui a un tissu économique moins diversifié que celui du Maroc, a été impactée davantage par la crise engendrée par la Covid-19. Les multiples initiatives mises en place ces dernières années ont contribué à l’essor de la culture entrepreneuriale dans notre pays.
l’incertitude prévaut, au regard des facteurs évoqués plus haut. Ceci dit, nous pouvons prédire raisonnable- ment une hausse des défaillances d’entreprises de l’ordre de 15% pour l’année en cours. Sachant que l’évo- lution de la pandémie et celle de la situation pluviométrique seront déterminantes. ◆
tributaire de la récolte céréalière qui, elle même, dépend de la pluviométrie, a des conséquences sur l’ampleur des défaillances d’entreprises et les délais de paiement. L’activité économique est suspendue à plusieurs para- mètres clefs incertains (pandémie, pluviométrie). En ce qui concerne les défaillances pour 2022, je dirais que
EN BREF
MARCHÉ DES CAPITAUX
DEMANDE INTÉRIEURE
L’AMMC et le Conseil de la concurrence organisent une rencontre d’échange avec les acteurs du marché
Stagnation de la consommation des ménages en janvier 2022
La présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Nezha Hayat, a reçu récemment le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou, pour une rencontre d’échange avec les acteurs du marché des capitaux. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des actions communes prévues par la convention de partenariat conclue entre les deux institutions en novembre dernier. Elle vise à accompagner les opérateurs du secteur du marché des capitaux dans l’adoption des meilleures normes et pra- tiques concurrentielles à un moment où le marché des capitaux est appelé à jouer un rôle plus important dans le financement de la relance économique et du nouveau modèle de développement. Nezha Hayat a souligné qu’une concur- rence libre et efficace dans le marché des capitaux produit des gains d’efficience, des produits et services de meilleure qua- lité pour les utilisateurs, qu’ils soient épar- gnants, investisseurs, émetteurs, etc., favo- rise la recherche de la créativité et de l’innovation, et améliore la compétitivité internationale. Le président du Conseil a, de son côté, exposé les domaines d’interaction entre le Conseil de la concurrence et l’AMMC, soulignant l’importance de la coordination entre ces deux institutions et la nécessité d’adopter une démarche préventive per- mettant aux acteurs d’éviter les risques liés
au non-respect des règles de la concur- rence. La rencontre d’aujourd’hui a été l’occa- sion de présenter aux acteurs du marché présents les missions et attributions du Conseil de la concurrence. Rahhou a ainsi rappelé l’importance de la libre concur- rence comme mode de fonctionnement du marché des capitaux et sa contribution à l’efficience du secteur. La libre concurrence favorise la liberté d’entreprendre et l’émer- gence d’acteurs innovants et compétitifs. Rahhou a également rappelé que le Conseil de la concurrence a mis en place un guide en faveur des acteurs économiques pour l’élaboration de leurs propres programmes de conformité. Ont pris part à cette rencontre, des répré- sentants des principaux opérateurs du marché des capitaux et des associations professionnelles. ◆
Il ressort de la Note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) que la consomma- tion des ménages a affi- ché un regain de vigueur en 2021, dans un contexte d’inflation modérée de +1,4% au terme de l’an- née 2021. Celle-ci a tout de même stagné en jan- vier 2022 en glissement mensuel. Pour l’année 2021, le même document souligne un contexte mar- qué également par une évolution favorable des revenus des ménages, favorisée par l’excellent résultat de la campagne agricole, la dynamique remarquable des trans- ferts des MRE (+36,8% à fin 2021), la reprise des créations d’emplois (+197.000 emplois rému- nérés en 2021) et l’amé- lioration des crédits à la consommation (+2,7% à fin 2021). ◆
INDUSTRIES MÉTALLURGIQUES
Nouvelle feuille de route pour la FIMME
La Fédération des industries métallur- giques, mécaniques et électromécaniques (FIMME) a réuni récemment ses membres dans l’optique de finaliser sa feuille de route. Cette dernière s’appuie sur huit principales orientations. Il s’agit du déve- loppement des activités IMME, l’accom- pagnement vers une industrie 4.0, l’effica-
cité énergétique et la décarbonisation, le développement à l’international et la mise à jour du cadre réglementaire et normatif. A cela, s’ajoutent le renforcement des relations institutionnelles, la formation et la promotion des métiers liés au secteur et la communication au sein de la communauté de la Fédération. ◆
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