Finances News Hebdo N° 1056(1)

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

LUNDI 28 FÉVRIER 2022

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de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, la maladie de la varroa – un aca- rien – n’est pas responsable de ce déclin; les causes sont multiples, et demeurent méconnues pour l’ins- tant. Le gouvernement a lancé à cet effet une aide d’urgence de 130 millions de dirhams afin de soutenir les apiculteurs, évaluer l’ampleur

du phénomène sur tout le territoire et y remédier autant que pos- sible. Le miel sera-t-il l’or jaune de demain ? ◆ (*) : Omar Fassal travaille à la stratégie d’une banque de la place. Il est l'auteur de trois ouvrages en finance et profes- seur en Ecole de commerce. Retrouvez- le sur www.fassal.net.

économique. D’abord, les abeilles ont utilisé la spécialisation du tra- vail bien avant nous. On dénombre pas moins de 13 métiers au sein des colonies d’abeilles. Parmi elles, la reine (chargée de pondre), les butineuses (chargées d’aller cher- cher le nectar des fleurs), les nour- rices (chargées de veiller sur les larves), les chimistes (qui transfor- ment le nectar en miel), les archi- tectes (qui construisent la ruche) … Les abeilles ont compris toute l’effi- cience qui découlait de la spéciali- sation du travail. Elles pratiquent la main invisible d’Adam Smith sans s’en rendre compte (en cherchant à se nourrir, elles pollinisent les fleurs et apportent du bienfait à toutes les espèces vivantes). Elles démontrent ainsi que la poursuite de l’intérêt individuel peut mener à l’intérêt commun. Enfin, les abeilles sont un exemple vivant des exter- nalités positives, comme l’explique le Prix Nobel James Moade. Si un arboriculteur développe son activité à côté d’un apiculteur, les abeilles de l’apiculteur se nourrissent chez l’arboriculteur et son miel est de meilleure qualité, sans que cela ne lui coûte rien. De l’autre côté, l’arboriculteur profite d’une pollini- sation par les abeilles et ses ren- dements sont améliorés, sans que cela ne lui coûte rien. Les plus grands producteurs de miel sont la Chine, la Turquie, l’Ar- gentine, l’Iran et l’Ukraine. Dans un pays comme les Etats-Unis, la disponibilité de miel (produit loca- lement) par personne a baissé de moitié depuis 1995, ce qui force le pays à recourir aux importa- tions. Les plus grands importateurs sont les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, la France et le Royaume-Uni qui concentrent 51% des importa- tions mondiales, suivis par l’Arabie Saoudite. Les plus grands expor- tateurs sont la Chine, la Nouvelle Zélande, l’Argentine et l’Ukraine. Le Maroc se classe 41 ème produc- teur de miel au monde sur un total de 131 pays; une performance louable. En Afrique, le Maroc est le 7 ème producteur derrière l’Ethiopie, la Tanzanie, l’Angola, le Kenya, la Centrafrique et leMali; et devant l’Al-

gérie, la Tunisie et l’Egypte. Depuis quelques mois, le constat de déclin des populations d’abeilles au Maroc est avéré. Les abeilles sortent des ruches et n’y retournent pas; les ruches sont peu à peu désertées. La production de miel pour 2022 et 2023 seraient déjà compromises. Selon les déclarations du ministre

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