F OCUS AGRICOLE
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LUNDI 28 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Plan anti-sécheresse
◆ Les dispositions prises sont nettement en hausse par rapport à ce qui a été décidé au cours des précédentes saisons de sécheresse. ◆ Les filières les plus vulnérables comme la céréaliculture ont besoin d’une profonde réforme. Satisfecit mesuré des petits exploitants
n’y a pas que l’orge; d’autres produits sont utilisés, notam- ment le foin, le son, la luzerne, le maïs et la betterave. Il faut trouver des mécanismes pour qu’il n’y ait pas de spéculation autour de ces produits et que leurs prix soient abordables
sera la plus dure à gérer. Le plus important est d’assurer l’approvisionnement en eau tant pour les usages domes- tiques que pour l’abreuvage» , affirme Abdallah Mahmoudi, un éleveur de la région des R’hamna. Chaque période de séche- resse nous rappelle la dure réalité, à savoir que le Maroc est fortement dépendant des aléas climatiques, surtout pour l’agriculture vivrière et solidaire. Avec le Plan Maroc Vert (PMV), plusieurs perfor- mances ont été réalisées, dif- férentes filières ont amélioré leur productivité, défiant les contraintes climatiques. Mais la filière céréaliculture, qui concerne plus de 65% des agriculteurs, demeure la plus vulnérable au manque de pluie. La restructuration profonde de cette activité est une action prioritaire. Des changements sont à prévoir au niveau de toutes les composantes de la chaîne de valeur : production, commercialisation et transfor- mation. Il s’agit en premier lieu de dresser un diagnos- tic sans complaisance, cré- dible et détaillé des lacunes et des faiblesses de l’acti- vité. Chaque décision doit être prise d’une manière prudente, concertée et maîtrisée, car c’est une filière très sensible. Il est question de renforcer le mode de fonctionnement des organisations profession- nelles qui encadrent l'activité céréalière. ◆
pour les exploitants» , souligne Abdelwahab Khassoumi, agriculteur dans la région de Ziayda. L’avis de ce petit exploi- tant est partagé par d’autres qui estiment que dans le meilleurs des cas, leur dotation en orge sub-
La période entre juin et décembre 2022 sera la plus dure à gérer par les éleveurs car les par- cours naturels seront totalement appauvris.
ventionnée ne pourra dépas- ser quelques sacs par mois, de quoi assurer l’alimentation du bétail de quelques jours seulement. En effet, les 7 millions de quin- taux d’orge qui seront distri- bués, rapportés au nombre du cheptel national qui est de 27 millions de têtes (21 mil- lions d’ovins et 6 millions de caprins), revient à donner 26 kilos par tête, ce qui est net- tement insuffisant par rapport aux besoins réels. « En période normale, les par- cours naturels sont riches en herbe, au moins jusqu’à la fin de l’été. Ce qui n’est pas le cas pour cette saison. Leur appau- vrissement devrait être visible à partir du mois de mars et les éleveurs seront contraints de donner à leur bétail de l’ali- mentation pour les entretenir. Il faut s’attendre à une flam- bée progressive de l’alimen- tation de bétail. La période entre juin et décembre 2022
accueilli avec satisfaction cette initiative, qui devrait atténuer les effets du déficit hydrique. Certains affichent cependant un optimisme pru- dent. De nombreux présidents de fédérations affiliées à la Confédération marocaine de l’agriculture et du dévelop- pement rural (Comader) ont affirmé aux médias officiels que «le plan anti-sécheresse est venu au moment opportun pour rassurer les exploitants». Quant aux petits exploitants, ils estiment que ces mesures auront une portée limitée. «Le plan anti-sécheresse est une bonne initiative, il faut le saluer. Mais les autorités doivent veiller à ce que la dis- tribution de l’orge subvention- née soit équitable et favoriser les régions les plus impac- tées. Car, par le passé, il y a eu beaucoup de dérapages. De même, il faut préciser que dans l’alimentation de bétail, il
T rès attendu, le détail du plan anti-séche- resse a été dévoilé par le gouvernement. D’un montant total de 10 milliards de DH, le pro- gramme comporte plusieurs mesures, dont notamment la distribution de 7 millions de quintaux d’orge et 400.000 tonnes d’aliments compo- sés, la vaccination du cheptel ovin et caprin, la réhabilitation des périmètres de petite et moyenne hydraulique, l’amé- nagement et l’équipement de points d’eau pour l’abreuve- ment du cheptel ainsi que le rééchelonnement de la dette des agriculteurs pour un mon- tant de 6 milliards de DH. Ces dispositions sont nette- ment en hausse par rapport à ce qui a été décidé au cours des précédentes saisons de sécheresse. Plusieurs pro- fessionnels du secteur ont Par C. Jaidani
Les autorités doivent veil- ler à ce que la distribution de l’orge sub- ventionnée soit équitable,
et favoriser les régions les plus impactées.
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