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CULTURE
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LUNDI 28 FÉVRIER 2022
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◆ Une fois que le producteur a réuni le pécule nécessaire, le scénariste et le dialoguiste ont mis la dernière main au découpage, le casting est formé, il ne reste plus qu’à concrétiser la fiction du scénario. C’est à cette phase-là que les studios entrent en jeu. Ces usines à fabriquer du rêve ne font plus défaut au Maroc depuis belle lurette. Ouarzazate, Jérusalem du cinéma
ciel ouvert, un bric-à-brac ahu- rissant qui atteste de l’intense activité du lieu. Intense et fruc- tueuse, puisqu’elle a rapporté à cette région déshéritée, au bas mot, près de 1.528.012.615 dirhams en quatre ans (2016- 2019). Et la cagnotte a des chances de décupler, tant les cinéastes givrés de soleil et d’espaces infinis s’y engouent. Même l’inatteignable Leonardo DiCaprio aurait succombé au charme de Ouarzazate. Il aurait tant souhaité y tourner la suite de…Titanic (sic). Le Hollywood marocain Lorsqu’on passe en revue les longs métrages tournés au Maroc, on ne peut qu’être sur- pris d’apprendre qu’en dépit de ce que laisse suggérer leur titre, de nombreuses œuvres ont été tournées dans les alentours de ce fortin appelé Ouarzazate, devenu le Hollywood du Maroc. Ainsi en fut-il de « Morocco », de Joseph Von Sternberg; « Thé au Sahara », de Bernardo Bertolucci; « L’Homme qui vou- lut être roi », de John Huston; « Lawrence d’Arabie », de David Lean; « Jésus de Nazareth », de Franco Zefirelli, ainsi que « Marie de Nazareth », de Jean Dellannoy, ou encore « La der- nière tentation du Christ », de Martin Scorsese. Sans oublier « Gladiator », de Ridley Scott; « Astérix et Obelix : mission Cléopâtre », un péplum lou- foque tourné par Alain Chabat; « Babel », le récit à portée métaphysique du réalisateur mexicain Alejandro Gonzàlez Inàrritu; « Indigènes », un film de Rachid Bouchareb qui tente de réparer l’injustice faite aux mal
Réalisé par Usef Naït d'Iceland film (Prod Exécutive - Iceland Film & Ama Pub), «Mordor 2.0», ce clip du rappeur québécois a été tourné à Ouarzazate.
d’autres. Près de Marrakech, sur la route de Taroudant, se dressent les Studios ciné- matographiques du Maroc- Marrakech, un ensemble impo- sant de 50 ha dans lequel sont associés le réalisateur français Alain Chabat et le Franco- marocain Jamel Debbouze. Casablanca offre aussi une infrastructure de standard international : en plus des deux plateaux de télévision, celui de Aïn Chock (400 m 2 ) et celui de 2M, le producteur Sarim Fassi-Fihri avait construit, à une vingtaine de kilomètres de la métropole, une suite de studios suréquipés, portant le nom de Cinédina (2) . Cette frénésie constructive prouve que l’industrie du ciné- ma a le vent en poupe. Dans cet essor, la production maro- caine intervient pour une part insignifiante, au rebours des tournages de films internatio- naux qui en sont les acteurs majeurs. Une pluie de films interna- tionaux tournés au Maroc Des tournages de films interna-
tionaux, il y en a eu au Maroc. Les studios de cinéma Atlas conservent religieusement les vestiges de quelques-uns d’entre eux. Ne manquons pas d’y faire un détour. A quelques lieues de Ouarzazate, se déploie un pay- sage minéral suspendu par une curieuse muraille incongrue. Le portail est sévèrement gardé par deux monstres revêches. Pas de peur, ce ne sont que des sculptures inoffensives. Mais dès que vous franchissez le portail, vous aurez l’impres- sion de basculer dans la qua- trième dimension. Dispersés sur trente hectares sablon- neux, des pans de décors dor- ment comme une souche, sous un lourd soleil. Le visiteur a le sentiment d’avoir traversé l’écran. Sur l’âpre sol germent des herbes folles. Ici, gît la car- casse d’un biplan antédiluvien; là, se dresse un temple tibétain; à côté, un sphinx, grandeur nature, vous jette un regard sévère; ailleurs, des chars romains semblent donner l’as- saut… En somme, un musée à
D e studios ciné- matographiques, le Maroc n’en possédait guère, naguère. A l’aube du troisième millénaire, ils poussèrent ici et là. A Ouarzazate, trois y ont pignon sur rue. Ce n’est que depuis que les Studios Atlas Corporation furent construits en 1986 par la chaîne hôte- lière Salam sur une superfi- cie de 25 ha, que la ville a vu pousser sur son paysage minéral d’autres locaux amé- nagés pour les prises de vue cinématographiques (1) . Il s’agit des studios Kenzamane, dont le propriétaire est la société de production Dagham Films, et les studios LCA Ouarzazate (le plus grand studio de cinéma en Afrique et le troisième au monde par sa superficie – 160 hectares -, après ceux d’Uni- versal aux Etats-Unis et ceux de Shanghai). Ouarzazate, qui s’enorgueil- lissait d’être la seule ville à proposer des studios, en a eu Par R. K. H.
Même l’inat- teignable Leonardo DiCaprio aurait succom- bé au charme de Ouarzazate. Il aurait tant
souhaité y tourner la suite de… Titanic.
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