Des paysannes en plein labeur sur un champ de kif.
Chaouen, le couscous ou la confiture sont également confrontés à ces contraintes», affirme Benomar.
l’oléiculture ont besoin de pas moins de 10 ans pour devenir rentables, alors que le cycle du cannabis ne dépasse pas les 5 mois. D’autres filières comme l’ovin ou le caprin n’ont pas réussi. «L’exploitant vend son bétail acquis grâce aux projets de développement pour retourner au kif. Parfois, les bêtes sont immolées pour être consommées», rapporte Benomar, amusé.
L’écotourisme : un créneau porteur L’écotourisme est parmi les activités les plus en vogue et les plus réussies dans le Nord. La diversité naturelle et culturelle de la région est un garant de sa réussite.
Toujours est-il que l’APDN continue d’in- vestir beaucoup de pistes pour le déve- loppement de la micro-exploitation, à l’image des champignons ou du kharou- bier, aussi bien de production que de col- lecte. Certaines activités ont donné des résultats encourageants comme l’artisa- nat ou les produits de terroir. Des projets ont été développés avec le ministère de l’Artisanat et la coopération espagnole qui ont abouti à la mise en place de cata- logues espagnols.
«Il y a plusieurs gîtes touristiques qui sont créés, dont les initiateurs sont des anciens exploitants de cannabis. Leur activité leur assure un revenu décent leur permettant d’oublier la culture du kif et ses pro- blèmes», indique Benomar. En effet, ces projets ciblent les touristes qui cherchent un dépaysement total en pleine nature. Et la région du Rif, notamment centrale, leur offre des paysages à couper le souffle. Des offres-produits simples, écologiques, à des prix compétitifs, inspi-
«L’exploitant vend son bétail acquis grâce aux projets de développement pour retourner au kif. Parfois, les bêtes sont immo-
lées pour être consommées».
rées du mode vie de la population locale (hébergement et restauration à la marocaine) existent. Chaque région dans le Nord dispose de ses propres particularités et de ses propres atouts. Mais le Rif reste fortement pénalisé par la faiblesse des infrastructures de base et le manque d’accompagnement des autorités concernées.
Des programmes de formation ont été déclinés pour les artisans, surtout dans la filière cuir. «Nous avons créé un village d’artisans au niveau d’Al Hoceima. C’est un créneau intéressant qui à un potentiel à l’export, mais qui reste perturbé par des contraintes de commercia- lisation. Les produits de terroir comme le fromage de
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