Une infirmière du Service d’urgence de l’HRDEC collabore avec la Croix-Rouge canadienne pour soigner des patients vulnérables Ashley Young est infirmière au Service d’urgence
Mot de bienvenue de la rédactrice
route pour nous rendre à l’hôpital de campagne. En arrivant à l’hôpital, j’étais toujours émue de voir les cerfs-volants faits de sacs déchirés voler dans le ciel. Beaucoup d’enfants sont devenus orphelins à cause du conflit qui sévit toujours. Voir que des enfants trouvaient encore le temps de jouer et d’être simplement des enfants me faisait toujours sourire. Durant ma journée de travail, je devais concilier plusieurs rôles : je veillais aux besoins de triage et des salles d’urgence et je coordonnais le flux des patients et l’arrivée des ambulances transportant les patients. Les journées étaient longues, et les heures variaient selon le nombre de cas chirurgicaux et les urgences qui se présentaient. L’une des grandes différences entre mon travail à cet hôpital de campagne et mon travail à l’HRDEC est d’ordre démographique; la plupart des personnes traitées étaient des femmes et des enfants blessés par arme. Malgré les grandes différences entre ces deux environnements, il y a aussi des similarités, notamment dans le processus d’évaluation. Dans cet hôpital de campagne en Syrie tout comme je fais maintenant au Canada, je rencontrais le patient, je consignais ses symptômes et ses blessures par écrit et je recommandais les prochaines étapes. Un autre point en commun est la collaboration étroite avec les médecins pour offrir aux patients les meilleurs soins possible. Décrivez l’une de vos interactions les plus touchantes avec un patient. J’ai eu la chance de rencontrer un grand nombre de personnes inspirantes pendant mon séjour en Syrie et j’ai été particulièrement émue de voir la résilience et l’espoir chez tant d’enfants que nous avons traités. La majorité des personnes qui vivent dans les camps sont des femmes et des enfants, et une interaction avec un jeune garçon m’a particulièrement marquée durant mon séjour en Syrie. Je me souviens du jour où l’un de nos petits patients, qui avait été blessé par arme et qui venait à l’hôpital pour faire changer ses pansements, est venu nous voir pour un suivi en physiothérapie. L’ayant vu progresser jusqu’à ce qu’il n’ait besoin que d’une seule béquille, je n’oublierai pas cette visite où il nous a montré avec fierté sa capacité de se déplacer. Quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez fait face en travaillant dans cet environnement? Pour faire parvenir l’aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin en Syrie, l’accès demeure un énorme défi. Le Croissant-Rouge arabe syrien, le Comité international de la Croix- Rouge et d’autres partenaires du mouvement, comme la Croix-Rouge canadienne, sont parmi les rares organismes auxquels l’accès à la région est autorisée. En conséquence, nous pouvons continuer à fournir de l’aide à ceux qui autrement n’en recevraient peut-être pas. Avec l’expansion rapide du camp, les organisations humanitaires doivent travailler d’arrache-pied pour répondre à la demande, notamment en ce qui a trait aux services médicaux. Le fait de toujours vouloir en faire plus, mais d’être limitée par les services que nous pouvions fournir et le peu de fournitures à notre disposition était pour moi l’un des plus grands défis. De plus, certains aspects du milieu physique ont rendu le travail difficile. La température atteignait parfois plus de 40 degrés, ce qui
à l’Hôpital régional Dr Everett Chalmers (HRDEC). Récemment, elle s’est rendue au camp de réfugiés d’Al-Hol dans le nord-est de la Syrie pour travailler comme infirmière de triage auprès de la Croix-Rouge canadienne, en partenariat avec le Comité international de la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge arabe syrien et l’hôpital de campagne de la Croix- Rouge norvégienne. Le camp héberge environ 76 000 personnes, soit des réfugiés ou des personnes seules et des familles déplacées à l’intérieur du pays. La grande majorité de ces personnes sont des femmes et des enfants. Établi au début des années 1990, le camp d’Al-Hol a commencé à accueillir une nouvelle vague d’arrivants en décembre 2018. L’accès aux soins de santé au sein du camp est restreint en raison de la poursuite des hostilités, la pénurie de médicaments et l’endommagement ou la destruction des établissements de soins de santé. L’hôpital de campagne vient en aide aux blessés de guerre ainsi qu’aux malades. Voici le témoignage d’Ashley. Comment en êtes-vous venue à vous engager auprès de la Croix-Rouge canadienne? Est-ce que c’était votre première expérience de travail dans ce type d’environnement? Dès mon plus jeune âge, j’ai travaillé pour devenir une professionnelle de la santé afin de pouvoir apporter une aide humanitaire aux personnes qui en avaient le plus besoin. Le mouvement de la Croix-Rouge est la plus grande organisation humanitaire au monde et j’ai toujours souhaité y jouer un rôle un jour. Lorsque j’ai senti que j’avais acquis les compétences et les connaissances infirmières nécessaires à un tel contexte, j’ai su que je voulais absolument postuler pour une mission auprès de la Croix-Rouge canadienne. C’était ma première affectation à un camp pour soutenir les personnes déplacées. Mes missions précédentes avec la Croix-Rouge m’ont amenée au Liban et dans la région rurale du sud du Soudan. Quel était votre rôle à l’hôpital de campagne? J’ai été affectée au triage et aux salles d’urgence des hommes et des femmes. Mon rôle au triage était d’évaluer les besoins des personnes en quête de soins médicaux et ensuite, de déterminer si nous étions en mesure de répondre à leurs besoins particuliers. Notre travail consistait principalement à fournir des soins chirurgicaux et obstétriques, ainsi que des services de physiothérapie. Nous avons également travaillé en étroite collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien qui exploitait une clinique fixe adjacente à l’hôpital. La clinique s’occupait des problèmes médicaux comme la diarrhée, la déshydratation, les troubles de santé chroniques et la malnutrition; elle recevait une subvention de la Croix-Rouge canadienne. De plus, je travaillais au besoin dans les salles d’urgence pour faire des évaluations plus poussées des patients, changer les pansements et fournir des médicaments. Le renforcement des capacités du personnel et des bénévoles locaux faisait également partie de mon rôle, qui comprenait une formation pratique quotidienne. Décrivez une journée de travail typique à ce camp. En quoi était-elle différente d’une journée de travail au Service d’urgence de l’HRDEC? Et en quoi était-elle semblable? Nos matinées commençaient de bonne heure. Chaque jour, nous faisions plus d’une heure de
Chers membres du personnel, médecins et bénévoles, Les années 2020 sont arrivées. C’est passionnant et formidable de pouvoir faire partie du secteur des soins de santé en ce moment! Comme plusieurs d’entre vous qui travaillez dans le domaine des soins de santé depuis de nombreuses années, voire des dizaines d’années, je suis constamment fascinée par les progrès que j’ai pu observer tout au long de ma carrière. Ce qui m’emballe le plus, c’est que je ne crois pas que le rythme de ces améliorations ralentira de sitôt.
Bienvenue au 20 e numéro de l’ Étoile d’Horizon! Nous avons entamé une nouvelle année et une nouvelle décennie depuis quelques semaines déjà. Avez-vous réussi à tenir vos résolutions jusqu’à maintenant? Si vous avez du mal à y arriver, vous n’êtes pas seul. Les recherches révèlent que 60 % des gens prennent des résolutions pour le Nouvel An, mais que moins de 10 % d’entre eux les réalisent. C’est peut-être parce que les résolutions que nous prenons sont souvent trop rigides ou irréalisables. Même la définition des mots résolution (chose résolue; fermeté) et résolu (marqué par une détermination ferme; audacieux, catégorique) est assez stricte. Mais la vie ne permet pas de tenir des résolutions compliquées. Les petits changements qu’on apporte dans sa vie quotidienne sont plus faciles à réaliser. Dans les milieux professionnels, on se penche souvent sur les objectifs SMART, c’est-à-dire les objectifs stratégiques, mesurables, réalisables, réalistes et limités dans le temps. Pourquoi ne pas essayer ce genre de planification dans vos résolutions? Vous croyez peut-être que ce genre d’objectif implique beaucoup trop de planification. Soyez rassurés : il n’est pas nécessaire de vous perdre dans la planification ni de changer complètement vos habitudes pour vous améliorer. Au lieu de prendre la résolution de perdre du poids, essayez de cuisiner un nouveau plat santé et de faire un nouvel exercice d’entraînement chaque mois. Voulez-vous lire plus tout en réalisant des choix plus sains? Deux jours par semaine, sur le tapis roulant, écoutez des livres audio sur votre téléphone au lieu de regarder la télévision. Avez-vous besoin de prendre l’habitude de demander de l’aide quand vous en avez besoin? Commencez par déléguer de petites tâches à la maison ou demandez à un collègue de vous aider au travail. N’avez-vous pas encore pris de résolution pour 2020? Peut- être trouverez-vous de l’inspiration dans les articles du présent numéro. Si vous voulez donner plus de votre temps, lisez l’histoire d’une infirmière de l’urgence qui offre des soins de santé dans les camps de réfugiés de la Société canadienne de la Croix-Rouge (page 5). Voulez-vous écrire davantage? À la page 8, lisez l’histoire d’une TRM qui a publié son premier livre. Et si vous cherchez de l’inspiration pour la lecture, consultez la page 17 qui contient notre liste des dix meilleures choses que nous avons regardées, lues ou écoutées en 2019. Comme toujours, c’est un honneur de vous présenter vos histoires, et j’espère que vous continuerez de me transmettre vos nouvelles idées à ÉtoileHorizon@HorizonNB.ca. Bonne lecture!
rendait l’intervention plus problématique, en entraînant entre autres choses un dysfonctionnement des équipements médicaux. Par exemple, notre appareil de radiographie pouvait s’arrêter à tout moment en raison de la chaleur et en conséquence, notre capacité d’offrir nos services et d’évaluer les patients s’en trouvait compromise. Comment vos compétences et votre expérience comme infirmière du Service d’urgence de l’HRDEC d’Horizon vous ont-elles aidée? Comme infirmière ou infirmier du service d’urgence, il faut être prêt à faire face à tout. Cet état de préparation et cette capacité d’évaluer les patients dans un environnement très stressant tout en gardant son sang-froid sont des compétences inestimables à posséder lorsqu’on travaille sur le terrain. Quelles compétences – cliniques ou autres – avez-vous acquises et intégrées aux soins que vous offrez aux patients? Il est essentiel en travaillant sur le terrain de fournir des soins adaptés à la culture et de maintenir une communication claire avec les collègues et les patients. Par exemple, nous utilisions des traducteurs pour communiquer avec les patients qui ne parlaient pas anglais. De plus, nous cherchions des femmes médecins pour traiter les patientes lorsque c’était possible. Grâce à cette expérience, j’ai pu me sensibiliser davantage à ces aspects et intégrer de nouveaux principes dans les soins que j’offre aux patients ici au Nouveau-Brunswick. Pourquoi encourageriez-vous vos collègues à travailler avec la Croix-Rouge canadienne? Si vous êtes passionné par l’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins de santé pour tous et que vous voulez contribuer à soulager les souffrances des personnes touchées par des situations d’urgence, des catastrophes ou des conflits, la Croix-Rouge canadienne est une excellente organisation pour mettre à contribution vos compétences et vos connaissances. Pour moi, il a été extrêmement enrichissant de voir le possible dans des situations apparemment impossibles. J’ai eu la chance de voir de mes propres yeux l’incidence du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge sur la vie des habitants du camp. Pour les offres d’emploi à l’étranger, visitez : https://www.croixrouge.ca/a-propos-de-nous/ emplois; pour les possibilités de bénévolat au Canada, visitez : https://www.croixrouge.ca/ benevolat. Cliquez ici pour faire un don au fonds « Crise en Syrie » et au fonds « Crise des réfugiés ».
De plus, Horizon mène la charge quant à la réalisation de chirurgies premières en leur genre au Canada et au Canada atlantique. Nous prenons également part à des recherches innovantes sur plusieurs fronts. D’une manière tout simplement extraordinaire, ces chirurgies et ces recherches entraînent ensemble de meilleurs résultats chez les patients. Il s’agit là de développements exaltants pour Horizon, pour ses patients et ses clients, et d’une tendance qui, je l’espère, se maintiendra. Cela dit, il est important de comprendre que pour avancer, nous devons changer ou améliorer notre façon actuelle de faire les choses. Nous avons tous lu les manchettes dans les médias; les changements que nous devons apporter au système de soins de santé au Nouveau-Brunswick sont inévitables. Pour
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Karen McGrath Présidente-directrice générale
évoluer, un changement s’impose. J’ai bien hâte de voir notre organisation collaborer avec nos partenaires de soins de santé dans le but d’élaborer un plan qui permettra à nos patients, à nos clients et à leurs familles de bénéficier d’un meilleur accès aux services de soins de santé dont ils ont besoin. En grande partie, le plan d’Horizon visant à améliorer ses services sera précisé dans son nouveau plan stratégique, qui sera lancé plus tard cette année. Voilà pourquoi dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique, il est essentiel pour nous de connaître l’avis du plus grand nombre possible de Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises. Ce mois-ci, nous avons lancé notre plateforme de consultation en ligne ParlonsdHorizon.ca. Nous vous invitons à visiter le site Web et à nous faire part de vos idées. Sur le site de consultation, vous pouvez nous transmettre vos commentaires de diverses façons. Vos commentaires feront partie intégrante du processus d’élaboration du plan stratégique. Vous pouvez participer à la consultation jusqu’au 14 février 2020. Peu importe les changements qui seront mis en œuvre dans les prochaines semaines, les prochains mois ou les prochaines années, il est important de veiller à la communication des renseignements et au partage de votre point de vue. J’ai bien hâte de voir ce que nous réservent les années 2020. J’ai la chance d’entamer la nouvelle décennie en tant que présidente-directrice d’Horizon. Sincèrement,
GinaBeth Roberts Rédactrice, Étoile d’Horizon
Karen McGrath Réseau de santé Horizon
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