FNH N° 1075 ok

S OCIÉTÉ

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MERCREDI 31 AOÛT 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Moudawana

◆ Dans son discours prononcé le 30 juillet dernier à l’occasion de la fête du Trône, le Roi Mohammed VI a prêté une attention particulière à la réforme du Code de la famille, relevant ainsi les lacunes qui entravent sa bonne mise en œuvre. ◆ 18 ans après sa promulgation, la Moudawana de 2004 ne fait plus l’unanimité, puisque plusieurs de ses dispositions sont jugées aujourd’hui désuètes et non adaptées au contexte actuel. L’heure de la réforme a sonné

plus entendre et ne passent pas inaperçus. Le discours donné par le Roi Mohammed VI, le 30 juillet 2022, à l’occasion de la fête du Trône, en est la preuve tan- gible. Rappelant

Les appels à la refonte de la Moudawana se font de plus en

plus entendre et ne passent pas inaper- çus.

que le Code de la famille a représenté

un véritable bond en avant, le Souverain a néanmoins affir- mé que celui-ci «ne suffit plus en tant que tel». Et d’ajouter que : «L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés» . Selon Talaâ Saoud Al Atlassi, écrivain-journaliste, «Sa Majesté le Roi a ouvert la possibilité de revoir le Code de la famille, en revisitant sa mise en œuvre, fidèle en cela à une approche consis- tant à interroger, au besoin, les processus, les outils et les mécanismes d’une quel- conque pratique» . Et de poursuivre que «la révision de la Moudawana constitue un prélude impor- tant pour un débat socié- tal qui, loin des polarisations tranchées et des velléités autarciques, pourrait débou- cher sur un Code de la famille bien meilleur, en phase avec le corps social et les cou- rants qui le traversent, sans confrontations, ni frictions, ni exclusions aucunes».

Chambres du parlement, a apporté un lot non négli- geable de changements. Il s’agit entre autres, du pas- sage de l’âge minimum légal de mariage de 15 ans à 18 ans, la possibilité pour la femme de demander le divorce et l’assouplissement des conditions de demande de celui-ci, la responsabilité conjointe du père et de la mère au sein du foyer familial ou encore la soumission de la polygamie à des condi- tions strictes tout en restant permise. Une réforme «dépassée» Perçue à l’époque telle une lueur d’espoir, la Moudawana

suscite par les temps qui courent une avalanche de cri- tiques. Pour cause, ce texte juridique est aujourd’hui jugé en deçà des aspirations des Marocains, faisant ainsi de la réforme une nécessité. En juin dernier, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, avait indiqué lors d’une séance plénière des ques- tions orales au Parlement, que son département compte revoir ledit code, précisant que sa révision nécessite l’engagement de plusieurs parties concernées, sur- tout qu’il s'agit d’une affaire d’ordre religieux. Les appels à la refonte de la Moudawana se font de plus en

E ntré en vigueur le 5 février 2004, le Code de la famille (la Moudawana) avait pour pro- messe ultime de mettre la société marocaine sur les rails de la modernité. Ce nou- veau code civil a été considé- ré comme étant une véritable avancée vers l’émancipa- tion de la femme marocaine notamment en plaçant les droits des deux sexes sur un même pied d’égalité. Ayant une influence déci- sive sur le quotidien de la vie familiale, ce code adopté à l’unanimité par les deux Par M. Ait Ouaanna & M. Boukhari

L’expérience a mis en évi- dence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre

les objectifs escomptés.

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