ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 12 JUIN 2025
du reste à charge pour ces patients. Or, la pérennité du financement de la CSU est tributaire de prix justes, supportables et équilibrés par ce financement. C’est pour cela qu’a été introduit le principe du prix facial/prix négocié remisé non divulgué, comme cela se fait dans de nombreux pays européens, entre autres. Les Big phar- mas détenteurs des médicaments, notamment les plus onéreux, refusent souvent de baisser les prix de leurs médicaments de peur que les prix proposés à la baisse ne soient bench- markés par d’autres pays où les pro- fits réalisés sont de loin plus impor- tants que ceux réalisés au Maroc. De ce fait, leurs médicaments ne seront pas remboursés, d’où une perte pour ces laboratoires et, surtout, pour les patients qui ne pourront pas accé- der à des innovations thérapeutiques majeures mais hors de prix. C’est pour éviter ce scénario catastrophique qu’a été mis en place le principe du prix facial et prix négocié remisé non divul- gué. Ce procédé consiste à négocier un prix de cession largement inférieur au prix officiel facial, par exemple de 50% inférieur, mais ce prix de cession négocié remisé ne sera pas divul- gué. Il restera secret, et donc aucun autre pays ne pourra le benchmarker. Ce système est très souvent accepté par les Big-pharmas et les systèmes de santé qui le pratiquent au profit de leurs patients, et y trouvent leur compte. En effet, ces Big-pharmas reversent à l’assurance maladie la remise consentie. Soit dans notre exemple, la moitié du chiffre d’affaires réalisé sur un médicament sur la base du prix officiel, dit facial. Bien enten- du, ce système ne serait profitable aux patients qu’à travers un système de tiers payant où ils n’avanceraient pas un sou pour payer leurs médicaments totalement pris en charge par l’assu- rance maladie. Par contre, les marges des grossistes-répartiteurs et des pharmaciens ne seraient pas impac- tées, puisque calculées sur la base du prix facial et non pas sur le prix remi- sé. Une autre disposition tout aussi intéressante est celle qui consiste à envisager la possibilité d’accorder à un laboratoire local une licence obli- gatoire pour lui permettre de fabriquer ou d’importer un médicament à un prix de loin inférieur à celui imposé par la Big-pharma, en cas d’échec des négociations sur les remises des
F. N. H. : Cette révision de la tarification nationale de réfé- rence suscite la grogne, notam- ment chez les pharmaciens qui dénoncent un manque de concertation. Comment analy- sez-vous cette réaction, et que révèle-t-elle sur le dialogue entre les autorités et les acteurs de la chaîne du médicament ? A. B. : La réaction des pharmaciens face à la révision de la tarification
Le nouveau système de fixation des prix des médicaments marque une avancée en matière de gouvernance et de transparence dans le secteur pharmaceutique marocain.
prix de médicaments coûteux. Enfin, l’encouragement de l’utilisation des médicaments génériques à travers le droit de substitution qui sera accordé
aux pharmaciens. Ceci permettra de réaliser de substantielles économies aussi bien pour les patients que pour les caisses de l’assurance-maladie.
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