ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 12 JUIN 2025
La rapidité d’obtention d’une autorisation de mise sur le mar- ché (A.M.M.) est primordiale pour permettre un accès plus rapide des patients à des médi- caments innovants et/ou éco- nomiques. Cela permet de sau- vegarder la santé ou de sauver des vies. Ainsi, le nouveau sys- tème propose de traiter simul- tanément la procédure d’A.M.M. et celle du remboursement, un gain de temps précieux aussi bien pour les patients que pour les équilibres budgétaires de l’assurance-maladie. Dans le système qui a prévalu à ce jour, la procédure du rem- boursement ne peut démarrer qu’à partir du moment où le médicament a déjà obtenu son A.M.M., souvent au bout de plu- sieurs mois. La procédure pour le rembour- sement est aussi un long pro- cessus, avec passage devant la commission de transparence des médicaments pour avoir un Service médical rendu (SMR) important ou modéré, qui rend le médicament potentiellement éligible au remboursement, ou un SMR faible ou insuffisant, qui le rend inéligible au rembourse- ment. Cette commission statue aussi sur une éventuelle amélioration du SMR apportée par ce médi- cament par rapport aux équiva- lents thérapeutiques existants. Ensuite, c’est le passage devant la commission d’évaluation éco- nomique et financière des pro- duits de santé (CEEFPS) pour admettre ou pas le médicament au remboursement en raison de son coût pour l’AMO. Ces 2 commissions ne se réunissaient qu’un jour par mois pendant 2 heures, ce qui limitait le nombre des dossiers traités, d’où un allongement considérable du temps d’obtention de l’A.M.M., puis du remboursement. Le nouveau système du traitement simultané A.M.M/ rembourse- ment, permettra de raccourcir ce temps si précieux pour toutes les entités, et notamment les patients qui pourront accéder plus rapidement aux nouveaux médicaments. ◆
Une analyse sur la répartition des remboursements a montré que 150 médicaments absorbent 54% des remboursements de l’assurance maladie.
nationale de référence pose la problématique de la qualité du dialogue entre les autorités de tutelle et les acteurs du secteur pharmaceutique, notamment les pharmaciens d’officine. Ces pharmaciens estiment être mar- ginalisés et non impliqués dans un processus de concertation sur des éléments déterminants pour l’avenir et la viabilité des pharmacies d’officine. Malgré tous les avantages apportés pour les pharmaciens, cette réforme du système de fixation des prix souffre, d’une part, d’une non-inclusivité et, d’autre part, d’un défaut de communi- cation et de pédagogie envers ces acteurs pharmaceutiques. En effet, le nouveau système proposé est radicalement diffé- rent du système en cours depuis 2014 à ce jour. Système qui a été largement critiqué depuis sa mise en place. Pourtant, une question demeure : comment satisfaire les besoins et les attentes des différentes parties impliquées dans le dossier du prix des médicaments ? D’un côté, les patients attendent un meilleur accès économique et une réduction du reste à charge (out-of-pocket). De l’autre, les caisses de l’assu- rance maladie cherchent à pré-
tion est significative. En effet, seuls les médicaments rem- boursables, ou susceptibles de l’être, feront désormais l’objet d’une fixation de prix par les autorités. Les autres n’étant pas concernés, l’impact négatif sur le chiffre d’affaires des officines s’en trouvera ainsi atténué. F. N. H. : La réforme pré- voit également une sim- plification des procédures et une meilleure transpa- rence dans la fixation des prix. Pensez-vous que ces changements peuvent réel- lement améliorer la gou- vernance du secteur phar- maceutique au Maroc ? A. B. : Les changements appor- tés dans le nouveau système de fixation des prix des médi- caments peuvent améliorer la gouvernance du secteur phar- maceutique au Maroc. Ces améliorations concernent prin- cipalement la transparence et la simplification des procédures administratives.
server leurs équilibres financiers et leur pérennité. Les pharmaciens d’officine et les grossistes, quant à eux, sont préoccupés par leur survie économique. L’industrie phar- maceutique vise à maintenir sa rentabilité, à se développer et à répondre aux exigences de sou- veraineté pharmaceutique. C’est donc une équation com- plexe à résoudre et aucune partie ne peut être satisfaite à 100%. Le plus important, c’est de voir si le nouveau système de fixation des prix est éco- nomiquement meilleur ou, au contraire, pire pour les phar- maciens d’officine que le pré- cédent. Objectivement, le nou- veau système de fixation des prix des médicaments apporte, par rapport à l’ancien, des amé- liorations notables, et je vais en citer quelques-unes. La première, c’est qu’il s’agit de la toute première fois où le ministère de tutelle reconnaît, de manière explicite et écrite, l’importante crise économique que traverse le secteur officinal. La deuxième avancée concerne la reconnaissance du droit de substitution accordé aux phar- maciens, même si les modalités de ce droit restent à préciser. Et enfin, la troisième améliora-
La réforme cible en priorité les médicaments qui représentent plus de 50% des montants remboursés par les organismes d’assurance maladie.
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