QUESTIONS EXPRESS À CLAUDE-INGA BARBEY Votre retraite idéale ? C’est pouvoir écrire librement de la fiction en restant chez moi. Le moment le plus important de votre vie ? La naissance de mes enfants et aussi le moment où je suis devenue grand-mère. Qu’est-ce qui vous fait rire ? Souvent des choses très absurdes. Oui, l’absurdité me fait rire ! Ce que vous ne ferez plus jamais ? Des enfants ! Que représente pour vous le printemps ? C’est une saison qui m’émeut beaucoup. Chaque printemps je me demande si ce sera le dernier.
La Revue, c’est un travail qui vous prend beaucoup de temps durant l’année ? Claude-Inga Barbey : Oui. Là on a dû faire les auditions pour les artistes de cette année et de 2024, donc il y a tout ce travail et cela prend du temps de recruter des gens. Il y a beau- coup moins d’acteurs que l’on croit qui sont disposés à jouer avec nous. La Revue est un spectacle qui est assez regardé de haut par le milieu culturel genevois. Alors que c’est un vrai travail d’acteur. Et surtout, à mes yeux, une des meilleures écoles pour ce métier parce que vous devez savoir tout faire : chanter, danser, avoir le sens du rythme. On est entre 16 et 18 personnes sur le plateau, c’est énorme. Donc c’est un boulot intense, ça doit être très bien préparé en amont, les textes doivent être nic- kel même si on doit les changer ensuite. Pierric Tenthorey : Et on travaille aussi en amont avec les chorégraphies et la scénogra- phie, on essaie de réfléchir, d’anticiper le plus possible. Les décors et les costumes ne se ré- alisent pas en trois jours. Anticipez bien alors ! Dernière chose : Vladimir Poutine était dans la Revue l’an dernier, il pourrait y être à nouveau ? Claude-Inga Barbey : Poutine, on a déjà une idée, oui, mais tout reste possible.
« La Revue est un spectacle qui est assez regardé de haut par le milieu culturel genevois. Alors que c’est un vrai travail d’acteur. Et surtout, à mes yeux, une des meilleures écoles pour ce métier parce que vous devez savoir tout faire : chanter, danser, avoir le sens du rythme.» Claude-Inga Barbey Auteure et comédienne de la Revue genevoise
en plastique en disant : « Vous allez peut-être bientôt enfanter. » Et le soir où elle est venue, je me suis dit : « Peut-être que cette femme ne peut pas avoir d’enfant. Ou qu’elle a fait douze fausses couches. » J’avais l’impression de m’en prendre à l’individu et plus à la figure politique. Et du coup je me suis sentie très mal de faire ce sketch. Et vous espérez quoi pour le spectateur ? Qu’il soit plus intelligent, qu’il se détende, se régale ? Claude-Inga Barbey : Pour moi le plus im- portant dans ce métier c’est que les gens ressortent plus heureux qu’ils ne sont entrés. Qu’ils ne se disent pas en sortant : « Ah ! ce doit être moi, je n’ai rien compris. » Il faut qu’ils sortent en disant : « J’ai tout compris et en plus je me sens hyperconcerné. » P ierric Tenthorey : Le côté intelligent me parle parce qu’on est vraiment dans une époque où, soit on se dit qu’il faut écrire des choses bêtes pour être populaire, soit on pense qu’il faut sur- expliquer les choses pour être compris… Alors qu’il y a une approche qui est bien plus intéres- sante : faire confiance à l’intelligence du public et toujours imaginer qu'il est plus intelligent que nous. Se dire : ils vont comprendre, mais pour cela il faut leur donner des clés. Après c’est aux gens de les ouvrir, ces portes !
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avril 2023 - èremagazine
èremagazine - avril 2023
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