ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO MERCREDI 30 AVRIL 2025
LGV – Aéroports – Stades… Sous les chantiers, la vraie bataille du Maroc Porté par la vision stratégique du Roi Mohammed VI, le Royaume se développe et affirme sa volonté de modernité et de rayonnement international. Mais derrière la dynamique actuelle, persistent des fragilités structurelles qui empêchent de rendre les progrès vraiment inclusifs.
2025 et 2030. L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, puis celle ô combien symbolique de la Coupe du monde co-organi- sée avec l’Espagne et le Portugal, ne sont pas seulement des évé- nements sportifs. Ce sont des accélérateurs de développement. Des catalyseurs économiques. Modernisation urbaine, exten- sion des infrastructures aéro- portuaires (nouvel aéroport à Casablanca, agrandissement de ceux de Marrakech, Tanger, Fès et Rabat…), rénovation des stades de Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Tanger et Agadir… Rien n’est laissé au hasard. Cette effervescence ne profite pas seulement aux grands groupes internationaux. Elle ouvre aussi de véritables boulevards aux entreprises marocaines, notam- ment dans les secteurs du BTP, de l’ingénierie, du génie civil, du design, de la domotique ou encore de la maintenance. Le secteur bancaire, également, verra son encours de crédits exploser grâce au financement des projets structurants. Quant aux télécoms, ils bénéficie- ront de l’explosion du trafic voix/ data et de la montée en puis- sance de la 5G. Le Maroc l’a bien compris : il y aura beaucoup de monde à satisfaire. C’est pourquoi d’ailleurs les acteurs du secteur touristique sont sur le pied de guerre. Le tou- risme, c’est souvent la première vitrine d’un pays. Et le Maroc a décidé de la polir comme un bijou. En 2024, 17,4 millions de visiteurs ont foulé le sol du Royaume, soit une hausse de 20% par rapport à 2023, et 35% de mieux qu’en 2019, année d’avant Covid. Un exploit qui, à juste titre, fait jubiler la tutelle dont l’objectif 2030 est bien circonscrit : intégrer le top 15 des destinations mondiales avec 26 millions de touristes et générer 120 milliards de dirhams de recettes et 200.000 emplois supplémentaires. Des nuages gris Tout cela est bien exaltant. Mais l’horizon n’est pas totalement dégagé.
Par D. William
Tanger Med et Al Boraq, vitrines de la modernité marocaine.
C
omme dans tout bon récit, il y a une vision. Celle d’un Roi qui a compris avant tout le monde que la grandeur ne se mesure pas à la taille du pays, mais à l’ambition qu’il cultive. Alors, il a tracé la voie du Maroc avec nombre de projets structu- rants. Nous en citerons deux très emblématiques : d’abord, le com- plexe portuaire Tanger Med, lea- der en Afrique et en Méditerranée, qui a traité 10.241.392 conteneurs EVP en 2024. Ensuite, Al Boraq, ce train à grande vitesse qui relie Tanger à Casablanca et qui, au moment de son lancement en 2018, avait suscité plus de soupirs que d’ap- plaudissements dans certains cercles. «Trop cher» , disaient les uns. «Pas prioritaire», assuraient les autres. Mais les chiffres ont
fini par faire taire les Cassandres : 5,5 millions de voyageurs en 2024 (+6%) pour un chiffre d’affaires de 780 MDH (+11% par rapport à 2023). Des performances qui font d’Al Boraq un symbole de moder- nité et une fierté nationale. Aujourd’hui, le Royaume pousse l’ambition un cran plus loin. Kénitra-Marrakech : c’est la pro- chaine escale de la modernité. Un projet structurant de 53 milliards de dirhams, pour 430 kilomètres de lignes à 350 km/h, qui rédui- ra le trajet Tanger-Marrakech à 2h40 (au lieu de 5h), et permet- tra de relier Rabat à l’aéroport Mohammed V en 35 minutes. Au total, le programme ferroviaire engagé s’élève à 96 milliards de dirhams, incluant l’acquisition de 168 trains et le développement de trois réseaux métropolitains dans
les agglomérations de Rabat, Casablanca et Marrakech. Au-delà des chiffres, il y a une clairvoyance. Celle du Roi Mohammed VI, qui ne conçoit pas l’infrastructure comme un simple ruban à couper devant les camé- ras, mais comme une colonne vertébrale pour le développement économique, une arme pour l’inclusion territoriale et un levier de compétitivité. En cela, la LGV n’est pas qu’un train. C’est un trait d’union entre les ambitions de modernité d’un pays et les attentes d’un peuple. L’effet CAN 2025 – Mondial 2030 Dans ce décor de grands tra- vaux, il y a deux dates qui cli- gnotent comme des étoiles dans le ciel économique du Royaume:
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