FNH N° 1158

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JEUDI 4 JUILLET 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

 Cette année, la production de blé au Maroc pourrait enregistrer une baisse de l'ordre de 40%.

Et de poursuivre : «Bien enten- du, cette importation sera payée en devises, et il est important de souligner qu'il y a un an, le coût des importations de pro- duits alimentaires, dont le blé, avait dépassé les 89 milliards de dirhams au moment où la valeur des exportations agricoles et agroalimentaires n'avait atteint que 83,142 milliards de dirhams. Cette année, les importations de céréales vont coûter bien plus de 100 milliards de DH, payés en devises. Cela affectera négati- vement notre balance commer- ciale et mettra en péril notre souveraineté alimentaire». Par ailleurs, l’économiste estime que cette situation ne pourrait s’améliorer qu’après la mise en œuvre effective des diverses ini- tiatives prévues dans le cadre du Programme national pour l'ap- provisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI). «Cette problématique ne peut être réso- lue avant l’année 2027, qui mar- quera la fin du PNAEPI. Ce der- nier vise, entre autres, la liaison entre les bassins hydrauliques, la construction de stations de dessalement d’eau de mer, des petits et moyens barrages et des stations de traitement des eaux usées» . De son côté, Rachid Benali, pré- sident de la Confédération maro- caine de l'agriculture et du déve-

ocomotive de l'économie natio- nale, le secteur agricole est le premier et grand perdant de la sécheresse qui sévit dans le Royaume depuis plusieurs années déjà. Suite notamment à un manque de précipitations accru au fil des campagnes agricoles, la filière céréalière a vu sa production fléchir. Dans son dernier rapport semestriel sur les perspectives alimen- taires mondiales, l’Organisation des Nations Unies pour l’ali- mentation et l’agriculture (FAO) confirme cette tendance en met- tant la lumière sur un recul, en 2024, de la production de blé au Suite à la baisse significative de la production de blé prévue cette année, le Maroc se voit contraint d’importer environ 70 millions de quintaux pour couvrir les besoins locaux. Un coup dur pour la balance commerciale Par M. Ait Ouaanna L Chute de la production de blé

Maroc. Dans le détail, l’Organi- sation prévoit une baisse d’envi- ron 40% par rapport à l’année précédente, avec seulement 2,5 millions de tonnes, ce qui est en deçà de la moyenne. Face à cette situation, le Royaume se voit contraint d’augmenter ses importations, ce qui, selon la même source, le placera au sixième rang des principaux importateurs de blé dans le monde. Et de préciser que les importations pourraient enregistrer une hausse de 19% cette année, soit un total de 7,5 millions de tonnes. Détaillant les raisons derrière cette baisse significative des rendements, le rapport relève que le faible niveau des précipitations ainsi que la hausse des températures ont durement impacté les condi- tions des cultures céréalières dans le pays. Commentant les données dévoi-

lées par la FAO, Mohamed Jadri, économiste et directeur de l'Observatoire du travail gou- vernemental, souligne que cette régression de la production impactera considérablement la balance commerciale du pays suite à un recours accru à l’im- portation. «Il est essentiel de rappeler que les prévisions de la Loi de Finances 2024 tablent sur un taux de croissance de 3,7%, avec une production de céréales moyenne de 75 millions de quin- taux. Mais d’après les estima- tions, la production de cette année serait de 32 millions de quintaux de céréales seulement, au moment où la consommation locale dépasse largement les 100 millions de quintaux. Face à cette situation, le gouvernement marocain sera dans l’obligation d'importer environ 70 millions de quintaux pour couvrir les besoins locaux», affirme-t-il.

La production de cette année serait de 32 millions de quintaux de céréales seulement, au moment où la consom- mation locale dépasse largement les 100 millions de quintaux.

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