FNH N° 1158

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 4 JUILLET 2024

POLITIQUE

F.N.H. : Quels sont les nou- veaux équilibres qui pour- raient se constituer au sein de l’Assemblée nationale ? A. D. : Le RN sera possiblement le groupe le plus important. S’il ne gou- verne pas, il saura se faire entendre et faire potentiellement barrage aux projets de lois qui ne lui convien- dront pas. D’autant qu’il aura en

incapable de donner des précisions sur la manière de financer ses nom- breuses mesures, etc. Pour le reste, son arrivée au pouvoir rebattrait les cartes de l’échiquier politique fran- çais, et conduirait certains partis à se refondre, d’autres à disparaitre ou à se réinventer, ce qui ne serait pas un mal, notamment pour les partis vieil- lissants que sont le Parti socialiste et Les Républicains… F.N.H. : Quel impact sur l’axe Paris-Rabat ? A. D. : Concrètement, la politique des visas serait révisée, astreignante, et les relations entre les deux pays s’en ressentiraient. Dans les premiers mois, la gouvernance du RN vou- dra montrer qu’elle assume ses choix sur l’immigration, qu’elle durcit les règles d’obtention des visas, et que dorénavant la destination France sera réservée et limitée. Naîtront de ces premières difficultés relationnelles et diplomatiques, plusieurs malenten- dus qui auront naturellement d’autres répercussions sur l’ensemble des échanges et des pourparlers entre les deux pays. D’autant qu’il persiste chez certains cadres de ce parti, une nostalgie de la France d’antan qui imposait ses choix à toute l’Afrique, et particulièrement aux pays du Maghreb, notamment sur la manière de conduire la coopération. Mais on peut rester positif et penser que la France, qui perd beaucoup de terrain en Afrique, ait besoin d’un interlo- cuteur et d’un partenaire comme le Maroc pour reprendre pied sur ce continent. Elle devra dans cette pers- pective ménager sa relation avec le Royaume et privilégier une entente et des accommodements. F.N.H. : Les élections législa- tives en France soulèvent des questions cruciales au-delà des simples résultats parti- sans. La France est-elle au bord d'une crise institution- nelle ? A. D. : Il me semble qu’aujourd’hui, cette question se pose naturellement, et elle doit se poser. Les conjonctures de ce genre révèlent une lassitude de l’électorat et un désir profond de changement. Celui-ci peut se traduire par le renouvellement de la classe

Si le résultat se confirme dimanche, le pays va se déchirer, les manifestations vont se multiplier et la division va s’installer.

politique, la révision de la Constitution, l’avènement d’une VIème République, la révision des modes de scrutin (ex: la proportionnelle), ou encore la

fusion des deux assemblées : Sénat et Assemblée nationale. En résumé, une nécessaire et possible révolution institutionnelle.

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