vaillaient pour Air France, et tous passaient à la mai- son nous féliciter et prendre un café, c’était tôt le matin, avant d’aller au travail. A 17h le même jour, je vis revenir l’un d’entre eux avec un magnifique bouquet de roses ! Stupéfait, je lui ai demandé d’où venaient ces fleurs, il n’y en avait pas en Libye. Et le plus naturellement du monde, il me répondit : “ A Rome”. Je me suis dit que le métier qui permettait d’aller chercher des roses à Rome le jour de la nais- sance de mon fils et de revenir à Benghazi le soir même était fait pour moi ! Mon plus beau souvenir de vol ? Nous allions en famille à Denpasar, Bali. L’avion fai- sait un stop à Abu Dhabi pour refueler. C’était un vol de Garuda Indonesia, qui nous nous avait généreu- sement placés en première classe, où nous étions seuls. Lors de l’escale d’Abu Dhabi, une fausse manœuvre abîme la porte arrière de l’avion, ce qui engendre un long retard. Nous restons en cabine. Le commandant de bord passe et nous salue, s’inquiè- te de savoir si nous ne sommes pas trop incommo- dés. Je lui réponds que non, mais que je crains ne pas avoir la correspondance pour Denpasar. Il nous dit de ne pas nous inquiéter. Nous repartons. A l’ar- rivée à Jakarta, en sortant de l’avion (nous n’avions que des bagages à main) les douaniers nous atten- daient en bas de la passerelle et le DC-10 qui faisait Denpasar-Sydney nous attendait lui aussi, depuis une heure ! Cela change la parfois la vie, voyager en First class ! Mais alors, j’avais un peu honte que l’on ait fait attendre tous ces gens pour nous. Mon plus mauvais souvenir d’un vol ? C’était un Muhouse-Paris, à une époque où je faisais un peu le tour de France, pour rencontrer les repré- sentants des bureaux d’Air Inter. Il faisait un temps abominable, il y avait une tempête de neige, l’avion tremblait sur la piste ! Le pilote nous annonça qu’il ne pouvait pas décoller depuis la piste principale à cause du de vent, ni depuis la plus petite piste, parce qu’elle était trop courte : qu’il pourrait tenter si 30 personnes redescendaient. Vues les conditions météos et l’annonce, cela ne fut pas trop difficle de trouver 30 volontaires. Puis le pilote a fait compter les valises, pour être bien sûr de pouvoir décoller. Finalement le vol s’est plutôt bien passé. Agé de 80 ans, Jean-Paul Dubreuil, qui a cédé en 2023 le Groupe Dubreuil Aéro (Air Caraïbes, French Bee) à son fils, Paul-Henri Dubreuil, évoque pour nous quelques souvenirs… Jean-Paul Dubreuil : Dans les années ‘40, lorsque j’étais enfant, on voyait passer des avions, c’est tout. J’ai eu la chance de découvrir l'aviation grâce à un professeur de travaux pratiques, qui m'a fait réaliser
des maquettes d'avion, que je faisais voler. Ce fut mon premier contact avec le monde de l’aérien.
Je vous passe tous les avions sur lesquels j’ai pu voler avant d’acheter finalement un Beechcraft Bonanza, que je pilotais pour mes voyages d’affaires. Mon plus beau vol ? C’est un souvenir relativement récent, il date de mai 2018, quand nous avons ouvert la ligne de French A 16 ans et demi j’ai eu mon premier degré de pilote, avant d’avoir mon permis de conduire !
Bee sur Tahiti : j'étais dans le cockpit avec l'équipage de l’A 350, nous nous sommes posés à San Francisco. Il faisait un temps superbe, et je me disais: quel parcours ! Je me remémorais le jour où j’avais inauguré ma première ligne régulière sur l’Ile d’Yeu, en BN2 Islander, 40 ans plus tôt ! Ce sont quand même des souvenirs de vols impres- sionnants. De mauvais souvenirs ? Il y en a quelques uns, aussi, mais en tant que pilote privé : ce sont les phénomènes météorologiques, les orages, oui ! Impressionnants ! Quand il y a du brouillard, on le voit, on sait si l’on peut se poser ou non. Les orages, on les connait mieux maintenant, avec les radars météo, et en jet on peut les éviter, mais lorsque je volais sur Beechcraft King Air, il m’est arrivé de passer d’interminables minutes dans des orages que je ne pou-
Jean-Louis Baroux
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