Class & Relax N°45

Mer Noire. Un vol en Boeing 737 de la Turkish Airlines. On ne voit rien, on est dans les nuages. Lorsqu’on en sort, nous sommes au- dessus de l’eau mais très loin de la piste, je vois tout de suite que cela ne va pas le faire… et le pilote remet les gaz ! J’avais bien compris ! Je commence à stresser. L’avion fait un tour au-dessus des terres, mais il y beaucoup de vent et il se retrouve loin de l’axe de la piste à nouveau… il remet les gaz ! Lorsque vous êtes dans l’industrie, vous savez le risque réel d’accident à ce moment-là : au stress du pilote, au stress dans le cockpit. On a finalement atterri à la troisième tentative. Dans mon métier, j’ai l’habitude des avions, et même des petits qui bougent beaucoup : cela ne m’impressionne pas. Mais là, cette approche… c’est l’une des seules fois où j’ai vraiment eu peur en avion.

l'avion pour Budapest, puis un car pour aller en Autriche. Nos meilleurs amis nous accompagnaient, nous remplissions quasi- ment la classe affaires à nous seuls, c'est-à-dire deux familles. Je me souviens que je n’ai pas réussi à dormir la nuit précédente, tellement j’étais excité ! Lorsque nous sommes arrivés, tout était recouvert de neige, comme vous pouvez l'imaginer. Nous avons fait des festins, mes parents buvaient du champagne et du vin. C'était un moment fantastique et je suis nostalgique de cette époque révolue, où prendre l’avion était pour moi source de plaisir.

Michel Monvoisin est President et CEO d’Air Tahiti Nui.

Michel Monvoisin : Je ne me souviens pas de mon premier vol, j’étais bébé et mes parents m’emmenaient avec eux vivre à Rabat, au Maroc. Par contre, lorsque nous avons quitté le Maroc pour vivre en Polynésie française, là je me souviens bien. C’était un long voyage, en Caravelle jusqu’à Paris, puis en DC-8 de Paris à Los Angeles, avec escale technique à Montréal. Et ensuite en DC-10, avec UTA : je me souviens tout particulièrement de cette belle compagnie aérienne, aujourd’hui disparue. Et puis des Fokker-F27 d’Air Polynésie, pour aller dans les îles, j’allais sou- vent à Huahine, mes parents habitaient dans les îles ; c’était avant qu’arrivent les ATR. L’avion était essentiel au développe- ment de la Polynésie française, d’ailleurs il n’y avait pas encore d’université, tous les lycéens partaient ensemble passer leur bac à Paris, pour y faire leurs études ensuite. Imaginez tous ces jeunes à bord du même vol d’UTA : on ne voyait pas le temps pas- ser ! Mon meilleur souvenir d’un vol ? Chaque vol est synonyme de liberté et de voyage. Un tour du monde en avion est toujours un grand moment ; j’en ai fait plu- sieurs. L’un de mes plus beaux souvenirs, mais il est profession- nel, fut lorsque nous avons renouvelé notre flotte et que j’ai volé à bord du Boeing 787 Dreamliner d’Air Tahiti Nui. Ce vol-là avait une saveur toute particulière : nous avions renouvelé 100 % de

Konstantinos Tsovilis est Partenaire fondateur du groupe d'en- treprises Goldair, et directeur d’APG Grèce.

Konstantinos Tsovilis : Mon père travaillait dans l’aérien, je suis quasiment né dans un avion. Mon premier souvenir remonte à l'âge de 3-4 ans. Un vol intérieur, en Grèce :

Voler a toujours été une expérience, une chose excitante pour moi. Mon père avait l'habitude de m'emmener avec lui, depuis que j'étais enfant, et comme les compagnies aériennes avaient beaucoup d'argent à l'époque, elles nous gâtaient. Elles nous Imaginez un hammam… mais à la place de la vapeur, c’était de la fumée de cigarettes. Tout le monde fumait, même les pilotes !

notre flotte d’un coup. Un mauvais souvenir ?

Pas vraiment. Comme tout le monde j’ai connu d’importants retards, des vols annulés ou agités à cause de la météo, mais réellement mauvais ? Il faut accepter les aléas. On va dire que je suis d’un naturel tolérant, que je m’adapte facilement, que j’ou- blie vite les incidents. J’ai eu des souvenirs beaucoup plus désa- gréables en train, abandonné en gare pour cause de grève et obligé de continuer en stop parce que j’étais étudiant et que je n’avais pas les moyens d’une alternative ! Ces mauvais souvenirs là, je m’en souviens bien ! Un vol m’a peut-être marqué, oui, lorsque l’avion a été foudroyé, un jour d’orage. Cela fait un drôle d’effet ! Il y a un grand silence.

offraient des billets gratuits en classe affaires. Toute la famille voyageait en classe affaires. Vous pouvez imaginer l'excitation des enfants ! C'était magnifique. Nous allions souvent en Europe de l'Est, à Budapest et à Prague, qui étaient des destinations touris- tiques très prisées des Grecs. Mon père représentait à la fois Malev et Czech Airlines. Le meilleur souvenir que j'ai d'un vol, c'est lorsque nous sommes allés skier dans les Alpes, pour la première fois. Nous avons pris

Pascal Parant est Vice-President Corporate Marketing chez AAR, fournisseur indépendant de services aéronautiques.

Pascal Parant : Je suis comme Obélix, tombé dans la potion magique quand j'étais petit. Je suis né en 1969, année du pre- mier vol du Concorde ; du premier vol du Boeing 747; et année où Buzz Aldrin (qu’un jour j’ai eu le plaisir de rencontrer) à mar- ché sur la Lune. C’était un bon présage. Très jeune j'allais au

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