ne le concorde : eh bien pas en ce qui concerne les sièges. C’étaient des sièges de classe économique à peine améliorés, deux à gauche du couloir, deux à droi- te. Il y avait 100 sièges. Par contre, le service était impeccable. Évidemment, nous avions à bord les meilleures hôtesses d'Air France. Jai parcouru les journaux, j’ai pris l’apéritif, le repas est arrivé. Puis j’ai demandé un thé, j’ai posé ma tasse et j’ai vu la tour Eiffel par le hublot. New-York- Paris, le temps d'un déjeuner ! Alors ça, c'était vrai- ment... j’étais bluffé ! J’étais dans l’émotion pure. J'ai eu cette chance-là. Il y a des moments qui marquent lavie !
cela surprend ; mais rien à voir avec le vol à destina- tion de Zaporoja, ce silence…
Maître Jean-Jacques Le Pen est avocat associé chez LPLG Avocats, spécialisé dans le droit de l’aérien.
Jean-Jacques Le Pen : Mon premier vol ? J'en ai un souvenir assez précis, parce que je suis passionné d'avions. Et je voulais absolument faire un baptême de l’air exceptionnel. Il n’était pas question qu’on me le paie, je ne voulais pas. A l'époque, l'ar- mée de l'air passait dans les petites communes de l'Ouest de la France, et y organisait des concours sur l'histoire de l'aviation. Avec tout ce que je lisais j’avais des connaissances, j'ai gagné le concours et mon premier baptême de l'air. Pendant ce vol je pen- sais déjà à l’étape suivante : je voulais devenir pilote de ligne ; mais je portais des lunettes. Finalement, je suis devenu pilote privé, à 15 ans. Et je suis toujours en relation avec ceux qui sont devenus pilotes à ce moment-là. Le parrain de ma fille, qui a commencé à piloter avec moi, n’a jamais eu son baccalauréat, mais il est devenu commandant de bord sur Boeing 777 : il triait des lettres à la poste pour payer ses for- mations. Mon instructeur, que je vois toujours, avait un CAP de soudeur. Il était aussi batteur dans un groupe qui animait les petits bals du samedi. Il jouait dans le bistrot de mes parents : c’est comme ça qu’il payait ses heures de vol ! Mon plus beau vol ? c’était avec mon ami Pascal Parant. Nous allions visiter un client, sur un terrain d’aviation, la météo était franchement mauvaise avec un front qui arrivait. Je décide de partir quand même, je cède parce que Môssieur avait en tête d’al- ler déjeuner dans un restaurant étoilé, qui était à 1h30 de voiture du terrain d’aviation où nous allions nous poser. Très bon déjeuner, je le reconnais et Pascal était resté à l’eau, pour m’accompagner. En
Charly Arslan, Vice-Président & Fondateur d’Airplane.
Charly Arslan : Je n’ai pas eu la chance de voler sur le concorde, je suis trop jeune, mais je sais dire quel est mon plus beau souvenir de vol. C’était avec un ami pilote, à bord d’un Beechcraft Baron, nous étions quatre et nous volions vers la Corse, au-des- sus de la Mer Méditerranée. C’était magnifique, et les paysages en approche étaient de toute beauté. Un mauvais souvenir ? Un vol de nuit, départ à 23h30 depuis la Turquie, entre Istanbul et Zaporoja, en Ukraine. Vol retardé pour questions météorologiques. Mais finalement la décision est prise de faire voler l'avion. Nous sommes à 15 minutes de l'atterrissage et là, turbu- lences ! On fait des bonds d'un demi mètre. Je regar- de vers l'extérieur, il neige abondamment, on ne voit pas à plus d'un mètre. Le pilote nous fait part de sa réflexion : atterrir ou se poser ailleurs ? Il décide fina- lement de se poser, avec un silence en cabine comme je n’en n’avais pas encore vécu. Récemment j’ai connu un “touch and go” à Toulouse, à cause du vent, sur un vol Air France. C’est impressionnant aussi de remettre les gaz alors qu’on vient de tou- cher la piste, je n’avais jamais vécu cela auparavant,
Charly Arslan
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