Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 26 octobre 2023 - 8 DH - N° 1126
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Assurance inclusive Le plaidoyer de Abderrahim Chaffai
Inflation
Les Marocains à bout de souffle
A. Chaffai, président de l'ACAPS
P. 9
P. 27
PAIEMENT
Le cash fait de la résistance
● L'activité monétique connaît une croissance ininterrompue. ● Le faible enrôlement des commerçants pénalise le développement du paiement mobile au Maroc. ● Les professionnels demandent la mise en place d’autres incentives pour briser la barrière psychologique du «cash».
P. 14 à 26
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
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Voyons voir : Tchin ! Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique
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> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Le Masi hésite à aller plus haut Assurance inclusive : Le plaidoyer de Abderrahim Chafai Entretien avec Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich : Assemblées annuelles BM /FMI, «La stabili-té poli- tique et économique est essentielle pour attirer les investisseurs étrangers»
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Editorial
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Par Fatima Ouriaghli
> Economie
Inflation : Les Marocains à bout de souffle Entretien avec Abdelkhalek Hassini : Pénurie mon- diale de compétences, «Les entreprises inter-natio- nales devront investir davantage dans la recherche et l’identification des talents africains» Aide aux logements : Nouvelle impulsion pour de nom- breuses activités Politique foncière : Une réforme pour accompagner l’essor socioéconomique du Royaume
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L e Maroc s'est engagé ces dernières années dans une série d'actions ambitieuses, voire révolutionnaires visant à consolider l’État social. Ces initiatives, dont les symboles forts sont, sans aucun doute, la réforme de la Moudawana, la généralisation de la protection sociale, ou encore l’aide sociale directe, témoignent de l'engage- ment du pays envers l'amélioration des conditions de vie de ses citoyens et reflètent la vision du Roi Mohammed VI d’ériger une société plus équitable et plus inclusive. L'activation de l'aide sociale directe, annoncée lundi der- nier par le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, est sans conteste un moment décisif dans la concrétisation des aspirations du peuple marocain et dans la vision du Souverain pour un Maroc du progrès et de la dignité. Il s'agit d'une révolution sociale qui établit un nouveau contrat entre l'État et les citoyens, renforçant le sentiment d'appartenance à la patrie et la confiance dans les institu- tions du pays. Cette initiative vise à consolider la solidarité sociale et à poursuivre le développement du Royaume, avec un accent sur l'amélioration des conditions de vie des couches sociales les plus vulnérables. Le budget alloué à ce programme d'aide sociale directe est, à ce titre, assez conséquent pour être relevé : 25 mil- liards de dirhams en 2024, pour être porté à 29 milliards de dirhams en 2026. Cette enveloppe est destinée, entre autres, à l'octroi d'aides mensuelles aux familles ciblées ayant des enfants, aux familles sans enfants ou avec des enfants de plus de 21 ans, ainsi que de primes de nais- sance. Ces mesures visent à offrir un soutien financier significatif aux Marocains les plus nécessiteux et à réduire les inégalités sociales. L'impact de ce programme est colossal, car il permettra d'apporter un soutien financier mensuel à environ 60% des familles non couvertes par les régimes de sécurité sociale. Il contribuera à améliorer les indicateurs de développement social et humain, réduire la pauvreté et la précarité, élimi- ner les inégalités sociales, et à garantir un meilleur accès à l'éducation et à la santé. Incontestablement, les efforts continus fournis par le Royaume, sous l’impulsion du Souverain, associés à un engagement permanent envers les valeurs de solidarité et d'équité, ouvrent la voie à un avenir prometteur, à tra- vers notamment la consolidation de ce modèle social. Un modèle humaniste qui s’inscrit dans une quête incessante de progrès et de dignité pour tous. u CONTRAT SOCIAL
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> Politique 32 Hamas – Israël : Sang et larmes à Gaza
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> Focus Agricole
Semences sélectionnées de céréales : 1,1 million de quintaux mobilisés 34
> L'univers des TPME 35 PME : Les défis passés au crible
> Développement durable COP28 : La planète à la croisée des chemins 36
> Culture
Hommage : Tsunami, emportée par la vague Exposition : Le design remue ciel et matières
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> High-tech
Entretien avec Faissal Sehbaoui : IA, «L’AgTech occupera de plus en plus de place dans le quoti-dien de l’agriculteur marocain» 42
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> Focus : paiement 14 16
Activité monétique : Une croissance ininterrompue ! Paiement mobile : La voie vers un horizon dématé- rialisé Paiement mobile : Une innovation qui peine à convaincre ? Entretien avec Hakima El Alami : Bank Al-Maghrib, «Le paiement mobile est une orientation stratégique de premier plan» Paiement mobile : Entre opportunités technologiques et défis sécuritaires M-Wallet : Tout ce que vous devez savoir Transactions : Le paiement sans contact monte en flèche
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Tchin !
L e projet de Loi de Finances 2024 prévoit une augmentation de la taxe intérieure de consom- mation (TIC) sur les boissons alcoolisées. Cette mesure, si tant est qu’elle soit votée en l’état, pré- voit les hausses suivantes : • De 850 à 1.500 DH par hectolitre pour les vins. • De 1.150 à 2.000 DH par hectolitre pour les bières. • De 18.000 à 30.000 DH par hecto- litre pour les alcools éthyliques. Voilà pour l’info ! Malgré ces hausses substantielles, il n’y a pas de vague. Et il n’y en aura certainement pas. Etonnant ? Non : les hausses des TIC sur l’alcool et le tabac sont les seules qui passent comme lettre à la poste au Maroc. Personne ne va s’en indigner publique- ment. Le gouvernement le sait. Ceux qui l’ont précédé aussi. Pourquoi donc ? Au Maroc, la taxation de l'alcool, ce breuvage divin qui mélange élégam- ment la joyeuse incohérence à un verre
Par D. William
à moitié plein, est devenue un véritable rallye fiscal organisé par le gouver- nement pour renflouer les caisses de l'État. Mais avant de trinquer à ces hausses successives de la TIC, péné- trons dans ce monde merveilleusement absurde. À chaque fois que le Budget est cha- huté, le gouvernement s’empresse de presser la grappe de raisin, augmen- tant les taxes sur l'alcool. Le fait saillant de cette politique, c'est son caractère cyclique. Comme une gueule de bois après une nuit de libations, ces hausses de taxes sur l’alcool sont devenues récurrentes. D’abord parce que ce n’est pas un produit de pre- mière nécessité. Ensuite, il est diffici- lement défendable au regard notam- ment des problèmes de santé publique qu’il peut engendrer. Enfin, et surtout, le mot alcool est entouré de tabou au Maroc, où sa vente et sa consomma- tion sont interdites aux musulmans : c’est pourquoi les débats parlemen-
taires sur ce produit sont aussi rares qu'un barman dans un monastère ! Voilà trois raisons suffisantes qui valident les propensions des gouver- nements successifs du Royaume à augmenter continuellement la TIC sur l’alcool, transformant ce produit en une véritable poule aux œufs d'or. Sauf que si les prix de l'alcool continuent de grim- per, le marché noir risque de devenir aussi actif qu'un verre de tequila à une fête d'anniversaire. Avec des consé- quences sur la société que l’on ne doit pas ignorer. Mais il semble bien difficile, sinon illusoire de convaincre le gouver- nement de changer sa stratégie fiscale sur l’alcool : il en tire bien trop de reve- nus pour s’en passer. En fin de compte, devons-nous lever nos verres à cette politique fiscale oppres- sive ? Certains trinqueront volontiers. D’autres, les buveurs en particulier, iro- niseront de cette situation où l'interdit fait office de couverture pour une … raquette fiscale bien orchestrée. ◆
Si les prix de l'alcool conti- nuent de grim- per, le marché noir risque de devenir aussi actif qu'un verre de tequila à une fête d'an- niversaire.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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S ur très hautes instructions du Roi Mohammed VI, deux appareils militaires ont pris leur envol depuis la base aérienne des Forces royales air de Kénitra, mardi soir. Leur destination : l'aéroport d'El Arich, en Égypte. À leur bord, une précieuse cargaison d'aide humanitaire d'urgence, destinée aux populations palestiniennes. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étran- ger avait indiqué, lundi, que le Roi, président du Comité Al-Qods, a ordonné l’envoi d’une aide humanitaire d’urgence aux populations palestiniennes. Ces aides comprennent des quantités importantes de denrées alimentaires, de produits médicaux et d’eau. Cette décision royale s’inscrit dans le cadre de l’engagement constant du Souverain en faveur de la cause palestinienne. ■ Aide humanitaire aux Palestiniens : Départ de deux avions militaires vers l'aéroport l’El Arich
… Les assureurs activent le régime de couverture contre les conséquences d’événements catastrophiques
Le séisme d'Al Haouz déclaré événement catastrophique… S uite au séisme dévas- tateur qui a frappé le Maroc le 8 septembre, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a signé un arrêté le 13 octobre, officia- lisant la classification de ce tremblement de terre comme une catastrophe naturelle. La décision a été rendue publique dans le Bulletin officiel du 19 octobre.
S uite à la déclaration officielle de l’état de catastrophe au sens de la loi 110-14 pour le séisme d’Al Haouz survenu la nuit du vendredi 8 septembre 2023, la Fédération maro- caine de l’assurance (FMA) annonce l’activation du volet assurantiel du régime pour les victimes disposant de contrats d’assurance qui incluent la couverture contre les conséquences des événements catastrophiques. Les familles de contrats qui donnent droit à une indemnisation matérielle et ou corporelle sont les suivantes, pour autant de se trouver dans l’une des zones déclarées comme sinistrées : • Les contrats d’assurance couvrant les dommages aux biens comme l’assu- rance Multi risque habitation, la Multi risque industrielle ou encore la Multi risque commerciale. •Les contrats d’assurance automobile pour les dégâts au véhicule, mais éga- lement pour les préjudices corporels subis par le propriétaire, son conjoint et ses enfants (y compris en cas de décès). • Les contrats d’assurance RC tels que la RC exploitation pour les préjudices corporels causés aux tiers se trouvant dans les locaux prévus aux contrats.
L'avis d'une commission de suivi des événements catastrophiques a précédé cette décision. Cette commission, composée de représentants administratifs et d'experts spécialisés, a évalué la portée des dommages. L'arrêté spécifie les zones les plus touchées, incluant les provinces d'Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate, Azilal et la préfecture de Marrakech. Au total, 169 communes sont mentionnées dans une annexe à l'arrêté. Le séisme est décrit comme ayant eu une durée de 24 heures, commençant à 23h11 le 8 septembre. Avec la publication de cet arrêté, plusieurs procédures sont déclenchées. Premièrement, le recensement des victimes sera entamé. Deuxièmement, la mise en œuvre de la garantie contre les conséquences d'événements catastrophiques, mentionnée dans l'article 64-1 de la loi n° 17-99, sera activée. Par ailleurs, cet arrêté donne le feu vert pour l'activation du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) pour l'indem- nisation des sinistrés. Ce fonds, établi depuis 2009 et actif depuis 2020, prendra en charge les individus impactés qui ne disposent pas de cou- verture d'assurance ou n'ont pas souscrit à la garantie EVCAT. Le fonds, grâce à son mécanisme de réassurance, assurera la prise en charge financière des dommages causés par le séisme. ■
La Fédération marocaine de l’assu- rance informe les assurés et les béné- ficiaires des prestations qu’ils doivent effectuer leur déclaration et exprimer leurs demandes d’indemnisation au plus tard le 07 novembre 2023. Ceux ayant déjà effectué leur déclara- tion avant la publication du présent avis n’ont pas d’autre démarche à entre- prendre. Les entreprises d’assurance se char- geront d’inscrire directement sur le registre national de recensement les victimes assurées qui font une demande d’indemnisation et demeurent, avec leurs réseaux de distribution, mobili- sées pour répondre à l’ensemble de vos questions. ■
Le Maroc et la BAD signent trois accords de financement de plus de 2,9 Mds de DH
L e Maroc et la Banque Africaine de Développement (BAD) ont signé, mardi à Rabat, trois accords de financement de plus de 2,9 milliards de dirhams sur l'accès inclusif aux infras- tructures de santé, l'appui à la généralisation de la couverture sociale et l'assistance d'urgence pour le séisme d'Al Haouz. Ces trois accords ont été signés entre le ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, et le représentant résident de la BAD au Maroc, Achraf Tarsim, en pré- sence du ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, et du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb. Le premier accord, d'un montant de 120 millions
de santé de qualité. Le deuxième accord, quant à lui, concerne le finan- cement du Programme d’appui à la généralisa- tion de la couverture sociale pour une meilleure employabilité (PAGSC-II), d'un montant de 149 M€ (environ 1,6 Md de DH). Ce programme vise à contribuer à l’accélération des réformes du système de la protection sociale au Maroc, pour une meilleure intégration du secteur informel, la création d’opportunités d’emplois, et le renforcement de l’inclusion sociale. S'agissant du troisième accord, il est destiné au financement de l’assistance d’urgence pour le trem- blement de terre d’Al Haouz, d’un montant de 1 mil- lion de dollars (environ 10,35 millions de dirhams). ■
d'euros (environ 1,3 Md de DH), est destiné au finan- cement du Programme d’appui à l’accès inclusif aux infrastructures de santé (PAAIIS), dont le but est de contribuer à l'amélioration de l’accès à des services
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Mauritanie 20 ans de prison ferme requis contre l'ex-président Ould Abdel Aziz
L'Afrique du Sud manque de 34 milliards de dollars pour assurer la transition énergétique
Kenya La monnaie est surévaluée, selon le gouverneur de la Banque centrale
Le FMI accorde un prêt de 253 pour avoir abusé de son pouvoir afin d'amasser une fortune immense. « Tous les éléments entre les mains de la justice prouvent la constitution d'un crime », a dit le magistrat Ahmed Ould Moustapha. « L'accusé Mohamed Ould Abdel Aziz a accumulé une très grande fortune que ses revenus légaux ne peuvent justifier. Il exerçait des activités commerciales incompatibles avec ses fonctions de Président de la République. Tout cela constitue un enrichissement illicite condamné par la loi », a-t-il dit. Il a aussi réclamé la confiscation des biens de l'ancien chef d'Etat. ■ L e Sénégal a signé avec le Fonds monétaire interna- millions d’euros au Sénégal L e procureur a requis mardi 20 ans de prison ferme contre l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, jugé depuis janvier 2023 à Nouakchott tional (FMI) « un accord de principe » en vertu duquel il devrait bénéficier d’un prêt de 166 milliards de francs CFA (plus de 253 millions d'euros) de ladite institu- tion, avant la clôture des opérations financières au titre de l’année 2023, a indiqué, mardi à Dakar, le ministre séné- galais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba. « Cet accord de principe à l’issue duquel le Sénégal aura
L a monnaie kényane, le Shilling, qui s'échange à un taux historiquement bas, est surévaluée depuis plusieurs années, a affirmé le gouverneur de la Banque centrale de ce pays d'Afrique de l'Est. La monnaie a connu lundi un nouveau plus-bas historique, à 150 shillings pour un Dollar, en recul de 24% sur un an. En octobre 2018, un Dollar valait 100 shillings. « Je pense que depuis plusieurs années maintenant, nous avons un taux de change surévalué », a déclaré mardi le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Kamau Thugge, devant une commission parlemen- taire. ■ Le Zimbabwe améliore son profil de risque de crédit souverain
L e gouvernement sud-africain accuse un déficit significatif de 660 milliards de rands (34 mil- liards de dollars) pour assurer la tran- sition énergétique juste escomptée, a indiqué la ministre des Forêts, des Pêches et de l'Environnement, Barbara Creecy. « Le financement total requis pour le plan d'investissement pour une tran- sition énergétique juste (JET IP) est estimé à 1,5 billion de rands (78 mil- liards de dollars) au cours des cinq prochaines années », a déclaré Creecy. Elle a ajouté que malgré les promesses des pays riches de fournir 8,5 milliards de dollars et de nouvelles promesses et investissements des partenaires inter- nationaux, l’Afrique du Sud a toujours besoin de 34 milliards de dollars pour mettre en place les projets d'efficience énergétique et d'énergie durable. ■
accès à un financement, avant la clôture des opérations financières au titre de la gestion 2023, de 166 milliards francs CFA sera soumis à l’approbation des hautes autorités du FMI et de son Conseil d’administration, qui doit se réunir le 14 décembre prochain », a souligné Ba lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec le chef de la mission du FMI, Edward Gemayel. ■
L a confiance dont bénéficie l’écono- mie zimbabwéenne auprès de nom- breuses banques étrangères, qui s’est traduite récemment par la signature d’accords de prêts, démontre que le pro- fil de risque de crédit souverain du pays s'est amélioré, a indiqué le ministre des Finances, Mthuli Ncube.« Le Zimbabwe a négocié récemment avec succès un prêt souverain de 193 millions de dollars auprès de deux banques sud-africaines pour la construction de nouveaux établissements de santé dans le pays », a déclaré Ncube dans un communiqué. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2022
Le Masi hésite à aller plus haut ◆ Le Masi Mid and Small Cap a volé la vedette cette semaine en progressant de 1,41% cette semaine.
cipalement à l'officialisation d'un pro- gramme d'aides au logement destiné aux primo-acquéreurs. Qu'est-ce qui a animé donc cette semaine de Bourse un peu atone ? L’agenda macro et micro a été garni. Tout d'abord, l’annonce d’une IPO immi- nente de CFG Bank, qui a attiré l'at- tention des investisseurs. L'inflation qui est redescendue sous la barre des 5%, apaisant - du moins momen- tanément - certaines inquiétudes. La présentation du projet de Loi de Finances (PLF) a également été à l’ordre du jour, avec un cap franchi en matière d'harmonisation des taux de TVA. Last but not least, les résultats trimestriels de la première capitali- sation boursière, «Maroc Telecom», qui poursuit le redressement de ses indicateurs financiers. Voilà en substance ce qui a marqué cette semaine la Bourse de Casablanca où les volumes sont relativement élevés
(+1,1 Md de DH) et la volatilité très faible. Désormais, les investisseurs auront le temps d’analyser l’impact des dis- positions fiscales sur les marges et les résultats des entreprises cotées en 2024. Retenons d’une manière globale que l'effort d'investissement total du sec- teur public devrait s'élever à 335 Mds de DH au titre de 2024 (en hausse de 35 Mds de DH par rapport à 2023. Au final, compte tenu des besoins de financement pour la mise en œuvre des différents chantiers et pro- grammes évoqués, et de la conjonc- ture internationale marquée par l'in- certitude quant aux perspectives de croissance de l'économie mondiale, le PLF 2024 table sur une croissance de 3,7%, avec une inflation limitée à 2,5% et un déficit budgétaire à 4%, a fait savoir la ministre des Finances, Nadia Fettah. ◆
L e marché actions fait le pied de grue depuis deux semaines et les investisseurs semblent refuser de s’aven- turer au-delà des sommets annuels. L'indice Masi a marqué une nouvelle pause, terminant la semaine à peine un point au-dessus de son niveau d’ouverture de lundi. La seule «secousse» notable a eu lieu mer- credi, avec une hausse d'environ 1%. Toutefois, le Masi Mid and Small Cap, indice thématique qui calcule la performance des cours des petites et moyennes entreprises cotées, a déci- dé de voler la vedette cette semaine en progressant de 1,41% à 1.030,38 pts. Les secteurs de l'immobilier et de la construction ont été les chefs d'orchestre de cette progression, enregistrant des hausses respectives de 9,12% et 3,53%, en réaction prin- Par Y. Seddik
Les investis- seurs auront le temps d’analy- ser l’impact des dispositions fiscales sur les marges des entreprises cotées en 2024.
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BOURSE & FINANCES
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Finances
◆ L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l’Autorité du marché des capitaux du Sultanat d’Oman (CMA) organisent le deuxième séminaire MENA sur les thématiques de l’assurance inclusive et de la digitalisation. Le plaidoyer de Abderrahim Chaffai pour l’assurance inclusive
elle hors de la couverture d'assurance.
en cas d'accident; proposer des produits diversifiés avec des conditions d'abonne- ment et de couverture sim- plifiées et, enfin, mettre en place un processus de com- mercialisation spécialement conçu pour les groupes cibles, avec délais d'indem- nisation réduits. Organisée en collaboration avec l'Association interna- tionale des contrôleurs d'as- surance (AICA), l'Initiative d'accès à l'assurance (A2ii), le programme de dévelop- pement du secteur financier FSD Africa et l'Association MENA Insuretech, cette ren- contre constitue une occa- sion pour débattre de la feuille de route 2025/2029 de l'AICA et recueillir les avis des autorités de contrôle autour des enjeux auxquels sont confrontés les mar- chés d'assurance dans la région. Il est à noter que la tenue de ce séminaire vient en application du mémo- randum d'entente conclu en 2022 entre l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et l'Autorité omanaise du mar- ché des capitaux, et ayant pour objet le renforcement de la coopération bilatérale et l'échange de renseigne- ments dans le domaine de l'assurance sur la base des intérêts réciproques. ◆
La feuille de route de l’assurance inclusive «L'assurance inclusive est l'un des piliers de la stratégie nationale d'inclu- sion financière au Maroc. Elle repose sur une feuille de route qui a conclu à la nécessité de développer des offres de micro-assu- rances, principalement des- tinées à la population à reve- nu limité, par le biais des canaux actuels et nouveaux, en plus de l'adaptation du cadre réglementaire et de surveillance pour encoura- ger la création de nouveaux canaux et offres» , explique- t-il. À cet égard, l'Autorité, en partenariat avec le minis- tère de l'Économie et des Finances et la Fédération marocaine des assurances (FMA), a publié un document général visant à moderniser et développer le secteur de l'assurance, y compris l'as- surance inclusive, en adop- tant une série de mesures : élargir le réseau de distri- bution des opérations d'as- surance en autorisant les institutions de paiement à offrir des micro-assurances; simplifier les procédures de gestion des contrats et les procédures de déclaration
Abderrahim Chaffai, président de l'ACAPS
un pilier fondamental dans le système de couverture des individus et des institu- tions contre divers risques auxquels ils peuvent être confrontés. «Cependant, cette position et ce rôle éminents ne rendent pas le secteur dans son ensemble exempt de dangers qui pourraient compromettre les rôles qu'il pourrait jouer dès que l'environnement et l'infrastructure sont appro- priés, voire même menacer la continuité de l'industrie de l'assurance dans son ensemble», avertit Chaffai. Le premier de ces risques est l'incapacité de fournir à toute la population des ser- vices d'assurance, laissant de larges segments d'entre
P as de phase d’ob- servation pour le nouveau patron de l’ACAPS qui, tout juste nommé par le Roi à la tête de l’Au- torité, se devait de renou- veler les engagements de l’ACAPS pour l’assurance inclusive. Lors de ce sémi- naire de haut niveau, qui a également connu la partici- pation de l’Autorité du mar- ché des capitaux du Sultanat d’Oman, Abderrahim Chaffai a rappelé que le secteur de l'assurance est l'un des secteurs économiques et d'investissement les plus importants dans n'importe quel pays. Il est également Par A. Hlimi
L'assurance inclusive est l'un des piliers de la stratégie nationale d'inclusion financière au Maroc.
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◆ La tenue des réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international dans la ville ocre a eu un impact indé- niable sur l’image du Maroc. ◆ Sans le soutien des organisations financières internationales, le Maroc ne serait pas parvenu à développer son économie, et cela depuis son indépendance. ◆ Entretien avec Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich, juge près la Cour internationale de résolution des différends «Incodir» à Londres, arbitre en ingénierie et consultant international de l’audit auprès de l'Ordre mondial des experts internationaux à Genève. «La stabilité politique et économique est essentielle pour attirer les investisseurs étrangers» Assemblées annuelles BM /FMI
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Quel bilan faites-vous des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI tenues à Marrakech ? Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich : Le bilan que je peux dresser à titre indicatif et non exhaustif à l’issue des Assemblées générales 2023 du FMI et de la BM, retrace une nouvelle stratégie financière, économique, sociale, éducative, touris- tique et environnementale, à savoir : • Des réformes structurelles propices à la croissance pour renforcer la gouver- nance, l’État de droit, le commerce et l’environnement des affaires afin d’attirer de nouveaux investissements et créer des emplois. • La diversification des sources finan- cières en stimulant la mobilisation des ressources intérieures, les ressources à faible coût et les ressources des dona- teurs; promouvoir les investissements directs étrangers et le financement du secteur privé et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. • Combattre l’instabilité en mettant effi- cacement en œuvre des mécanismes de soutien aux pays en situation d’instabi- lité ou de conflit, tout en s’attaquant aux causes profondes des pénuries alimen- taires et énergétiques mondiales. • Renforcement des capacités institution- nelles en créant des cadres institutionnels et politiques publics plus solides, avec le soutien des organisations internationales.
Le Maroc possède une structure économique remarquable par rapport aux années précédentes, accentuée par une straté- gie d’inves- tissement sécurisée et attrayante.
• Amélioration de la gestion et la liquida- tion de la dette extérieure et intérieure, tout en rendant le processus de restruc- turation de la dette plus efficace et plus rapide. • Une éducation équitable et de haute qualité pour soutenir les efforts mondiaux pour le bien commun. • Inciter l'égalité des sexes pour accroître et faciliter les opportunités économiques des femmes, leur autonomisation et la
reconnaissance de leur leadership. • Une transition verte grâce à un effort déterminé de tous les pays pour contri- buer à décarboner leurs économies conformément aux principes de l’Accord de Paris, tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement énergétique pen- dant la période de transition. • L’accompagnement des évolutions techniques pour prévenir la fragmentation numérique, faciliter les systèmes de paie-
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ment, moderniser l'inclusion financière et harmoniser les réglementations interna- tionales pour protéger les cryptoactifs, développer les données, la cybersécurité et l'intelligence artificielle. En effet, les CEO des deux organismes ont été agréablement surpris par l’orga-
nisation très avancée de cet évène- ment. Force est de constater que le Maroc possède une structure éco- nomique remarquable par rapport aux années précédentes, accentuée par une stratégie d’investissement sécurisée et attrayante.
D’après le FMI, le Maroc est candidat à l’étalon-or réservé aux économies émergentes avancées.
Néanmoins, d'après le FMI, le Maroc est candidat à l’étalon-or réservé aux écono- mies émergentes avancées. Par conséquent, il faut instaurer une nou- velle charte financière internationale pour sauver les pays les plus pauvres. Cette ini- tiative permet une expansion économique et la création de l'autosuffisance, sur- tout en matière agricole. Car les tensions aggravantes dans le monde, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, provoque- ront sans doute une hausse des prix du pétrole qui va avoir une incidence sur le coût exercé par les pays non producteurs, surtout les céréales. Du coup, le Maroc doit tirer la leçon de cette crise pour se pencher davantage vers la création d’une autosuffisance céréalière. F.N.H. : Plusieurs personnalités et institutions internationales ont salué «l'excellente» organisation par le Maroc des Assemblées annuelles BM-FMI. Quel impact aura-t-elle sur l'image du pays en général ? Et quelle est l'impor- tance de l'accueil d'un évènement d'une telle ampleur ? Me A.E.K.B : Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) au Maroc constituent un événement impor- tant pour tous les pays africains, puisqu’il consolide la réputation du Maroc sur la scène mondiale. Cet effort est considé- rable à bien des égards. Ainsi, il aura sans aucun doute un impact positif sur plu- sieurs secteurs de l’économie nationale, ainsi que sur la perception générale du Maroc au niveau international. L’importance de l’accueil d’un tel évène- ment offre à notre pays une excellente opportunité de donner un nouvel élan à l’événementiel. Aussi, il ouvre une large porte vers la coopération et l’appui des partenariats économiques avec divers groupes et organisations internationaux.
F.N.H. : Des sujets importants ont été abordés lors des assemblées : contributions du secteur privé, éducation, insertions économiques des femmes, investissement privé, capital humain, climat… Comment le Maroc s’inscrit-il dans cette dynamique de réformes ? Me A.E.K.B : Le Maroc a participé à toutes les questions portant sur l’ordre du jour des deux assemblées. Le gouvernement marocain a justifié à l’ensemble des parti- cipants qu’il est bien avancé dans sa stra- tégie de développement, notamment sur le plan économique par la mise en place d’une nouvelle charte d’investissement apportant un soutien de taille aux projets d’investissement et prévoyant d’impor- tantes incitations à l’investissement. Ces dernières sont liées à la réalisation des objectifs en termes de création d’emplois et de valeur, d’égalité des sexes, de déve- loppement durable et d’équité entre les régions ainsi que la politique environne- mentale. Cette dynamique structurelle a convaincu les deux organismes financiers à donner de l’importance au Maroc et à le doter de tous les moyens pour surmonter les contraintes qui pourraient freiner ses aspirations à court et moyens terme. Les dirigeants de ces organismes financiers considèrent que le Maroc est une porte qui s’ouvre pour le développement de l’Afrique. Le Maroc fait partie de la dynamique structurelle de la Banque mondiale et du FMI, vu que les autorités ont pris cer- taines mesures depuis 2020, dont voici un
aperçu : • Mesures de soutien à court terme pour relever les défis. Une série de transfor- mations a été entamée. • Un nouveau modèle de développement qui comprend une série de réformes visant à améliorer l'environnement, le développement social et économique et l’accélération de la croissance écono- mique. Une proposition qui comprend l’objec- tif à atteindre en 2035 a été mesurée à partir d'une quinzaine d'indicateurs. Des besoins de développement ont été identifiés. Ainsi, les principaux leviers comprennent : les demandes de protec- tion sociale; la volonté de soutenir la pro- duction et la demande locales; entretenir des relations distinguées avec l’Europe et obtenir un groupe diversifié de par- tenaires commerciaux de valeur; et les défis climatiques, dont la transition verte et la décarbonation des chaînes F.N.H. : L'Afrique a été au centre des discussions lors des travaux de ces Assemblées. Que pensez- vous de l'engagement de ces deux institutions pour le conti- nent ? Me A.E.K.B : L’Afrique est au centre des discours et de l’attention de la Banque mondiale et du Fonds monétaire interna- tional, qui ont exprimé la volonté d’amé- liorer les financements, notamment pour ce qui suit : • La crise climatique devenant de plus en plus urgente, le monde doit prendre
La dyna- mique struc- turelle du Royaume a convaincu les deux organismes financiers à donner de l’importance au Maroc et à le doter de tous les moyens pour surmonter les contraintes qui pour- raient freiner ses aspira- tions à court et moyen termes.
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d’un financement mondial pour atteindre les objectifs de développement durable est plus important que jamais. Seule une
petite partie du capital total détenu par les institutions financières privées est diri- gée vers les économies émer- gentes et en développement. Les Banques mondiales, les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs gèrent plus de 400.000 mil-
Les mois à venir s'an- noncent des plus difficiles pour les habitants de nom- breux pays du Sud, mena- cés par ce qu'on appelle la «nouvelle crise de la dette».
liards de dollars d’actifs, soit plusieurs fois le capital des Banques mondiales de développement réunies. • Investir dans le capital humain signi- fie doter les gens de connaissances et de compétences qui leur permettront d’occuper actuellement des postes et de créer des emplois dans l’avenir. Les Assemblées annuelles (AGA) des deux organismes financiers explorent des solutions pour promouvoir la créa- tion d'emplois et l'entrepreneuriat inclu- sif. Ensemble, imaginons un avenir dans lequel davantage de personnes évolue- ront dans un environnement favorable leur permettant non seulement de vivre dignement, mais surtout de libérer leur plein potentiel. F.N.H. : La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a récemment affirmé que le Maroc a réussi à utiliser efficacement ses partenariats avec les institu- tions financières internationales pour soutenir sa croissance. Partagez-vous cet avis ? Me A.E.K.B : C'est incontestable. Je partage l'avis de la ministre de l’Econo- mie et des Finances, sinon on n’aurait pas l'occasion d'organiser la tenue des assemblées BM et FMI. Sans le soutien des organisations financières internatio- nales, le Maroc ne serait pas parvenu à développer son économie, et cela depuis son indépendance. C'était une opportu- nité importante pour le gouvernement de faire une véritable présentation physique avec ces opérateurs. La question de l’investissement au Maroc est toujours sur le devant de la scène des AGA du FMI et de la BM, confirmée positivement par les participants. Il faut affirmer aussi que tout risque lié au Maroc est en chute, vu que beaucoup d’investisseurs se sont lancés dans des projets diversifiés (infrastructures, tech- nologie, intelligence artificielle, grandes
des mesures immédiates pour atteindre les objectifs climatiques. Il s’agit d’ex- plorer des moyens innovants permettant d'impliquer le secteur privé et les pays en développement en mettant en œuvre des politiques qui accélèrent une croissance résiliente et à faible intensité de carbone, contribuant ainsi à l'amélioration de la qualité de vie des populations, en plus d’attirer davantage de militants pour le financement climatique. • La Banque mondiale aide les gouver- nements à mobiliser des ressources pour la transformation numérique, adopter de nouvelles technologies et développer des cadres politiques et réglementaires numé- riques plus efficaces. Elle cherche de plus en plus à intégrer les technologies numé- riques et le secteur de l’énergie. • Renforcer les systèmes de santé et créer des mécanismes mondiaux pour garantir un accès équitable aux vaccins et à la médecine. • Promouvoir une éducation équitable de qualité et soutenir les efforts mondiaux dans ce sens pour offrir des opportunités éducatives et élargir l'accès à l'éducation au plus grand nombre. De la maternelle à l'école primaire et l’enseignement secon- daire, améliorer la qualité de l’enseigne- ment et assurer l’apprentissage en classe. • Promouvoir l'égalité des sexes, aug- menter et améliorer les opportunités éco- nomiques des femmes et leur donner les moyens d'agir. L’égalité est urgente tant moralement qu’économiquement. Mais atteindre ces objectifs représente un défi particulière-
ment difficile et complexe. C’est pourquoi toutes les parties prenantes devraient travailler ensemble afin d’œuvrer pour accélérer l’égalité des sexes et construire un monde plus pacifique, plus prospère et plus vivable. • Renforcer le système monétaire interna- tional, ses règles, accords et institutions pour répondre aux besoins des pays et faciliter les échanges et les paiements, sans oublier les investissements interna- tionaux. • Consolider le système commercial multi- latéral pour qu’il soit fondé sur des règles non discriminatoires, équitables et justes et qu'il soutienne la coopération et la croissance économiques mondiales. Qui plus est, ledit système devrait être ouvert, inclusif, durable, transparent et doté d’un mécanisme efficace de règlement des différends. • Les institutions monétaires internatio- nales sont encouragées à ne pas compter uniquement sur les fonds publics, mais selon les calculs du FMI, il est nécessaire de redoubler d'efforts dans le secteur privé, en ce qui concerne les économies émergentes et en développement. Les patrons de la Banque mondiale et du FMI, respectivement Ajay Banga et Kristalina Georgieva, entendent appeler le secteur privé à contribuer davantage, notamment pour atteindre les objectifs climatiques de 2050, et les objectifs de neutralisation en fournissant les investis- sements nécessaires. Dans un contexte d’incertitude économique et d’aggrava- tion des crises transfrontalières, le besoin
L'initiative de suspension du service de la dette est censée aider les pays à concentrer leurs ressources sur la lutte contre les situations diffi- ciles.
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industries…). Et que notre pays a instauré le règlement des conflits par l’arbitrage à travers des insti- tutions de haut niveau comme la Cour internationale du règlement des conflits Incodir à Londres, la Cour internationale d'arbitrage de la chambre de commerce internatio- nale à Paris (CCI), le Centre de règle- ment d'investissement international (CIRDI) et bien d’autres. D’après la ministre, si nous pos- sédons un portefeuille solide de projets, nous pouvons trouver des financements auprès de partenaires. La stabilité politique et économique est essentielle pour attirer les inves- tisseurs étrangers, qui cherchent des marchés stables et prévisibles. Les gouvernements des marchés émergents doivent garantir la stabi- lité politique. Selon les managers des deux ins- titutions financières, la diversi- fication de l'économie marocaine donne aux générations futures une chance d'amortir les chocs qui les attendent. A noter que le Maroc occupe une position particulière sur le continent auprès des institutions de Bretton Woods. F.N.H. : Concernant la réforme du système financier interna- tional, des responsables afri- cains ont plaidé à Marrakech pour l'allègement de la dette lors des Assemblées. Pensez- vous que ce sera une solu- tion durable face aux réper- cussions des chocs écono- miques successifs que nous vivons ces derniers temps ? Me A.E.K.B : C’est très difficile, vu que les effets néfastes des crises successives sont de plus en plus visibles. Et ce, à l’heure où de nombreux pays luttent contre une inflation élevée, une dette éle- vée et des déficits de financement importants. Le but étant de fournir des services de qualité, agir pour le climat, ainsi que réduire la pau- vreté, les inégalités et l’instabilité croissante. Ces assemblées sont un appel à une coopération mondiale renforcée pour relever les défis aux- quels le monde entier est confron- té, accroître la résilience et créer davantage d’opportunités pour un
avenir meilleur. La BM et le FMI ont appelé à mettre en œuvre l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI). Cette initiative est censée aider les pays à concentrer leurs ressources sur la lutte contre les situations difficiles. Plusieurs centaines d'opposants aux politiques néolibérales ont quit-
té Marrakech dimanche 15 octobre avec des perspectives très sombres. Les mois à venir s'annoncent des plus difficiles pour les habitants de nombreux pays du Sud, menacés par ce qu'on appelle la «nouvelle crise de la dette». La suspension du service de la dette aide les pays à orienter leurs res-
sources vers la résolution de la crise économique et sanitaire et à pro- téger la vie et les moyens de sub- sistance de millions de personnes touchées par la crise. Depuis son entrée en vigueur le 1er mai 2020, cette nouvelle mesure a soulagé un endettement d'environ 5 milliards de dollars pour plus de 40 pays. ◆
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