JEUDI 26 OCTOBRE 2023 / FINANCES NEWS HEBDO
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PAIEMENT
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FOCUS
Paiement mobile
◆ Le faible enrôlement des commerçants pénalise le développement du paiement mobile au Maroc. ◆ Les professionnels demandent la mise en place d’autres incentives pour briser la barrière psychologique du «cash». Une innovation qui peine à convaincre ?
çants, d’une part, et le déve- loppement du réseau d’ac- ceptation, de l’autre, restent les deux défis à surmonter par les établissements de paiement. Les transferts via «m-wallet» sont opération- nels depuis décembre 2018. Il s’agit maintenant de dévelop- per les autres types d’opéra- tions que couvre la solution, à savoir le cash-on, cash-out et surtout le paiement com- merçant. Car, pour le moment, les petits commerçants - les moins avertis aussi - ne voient dans ce dispositif de paiement qu’un moyen d’être «tracés». Pour autant, Bank Al-Maghrib a mis en place, dès le début de la crise sanitaire, des mesures spécifiques visant à accélé- rer l’adoption du paiement mobile, notamment par l’auto- risation des banques et des établissements de paiement à procéder à l’ouverture de comptes à distance pour la clientèle des personnes phy- siques, l’allégement de l’ou- verture de comptes de paie- ment de niveau 2 (plafonné à 5.000 DH) en limitant les démarches à la fourniture du numéro de téléphone et de la CIN numérisée. Parallèlement, au titre de la Loi de Finances rectificative de 2020, une exonération fis- cale totale de la base impo- sable pour les commerçants de proximité sur le chiffre d’af- faires réalisé par téléphonie mobile a été adoptée. Comment lever les freins ? «C’est une question qui revient souvent. Effectivement, la dif- ficulté est de faire accepter
ces moyens de paiement aux commerçants. Certains l’ac- ceptent déjà, notamment dans la restauration et la grande distribution. Globalement, les taux de pénétration sont bons dans les grandes villes. Malheureusement, ce n’est pas encore généralisé dans le rural ou le périurbain. Pour y remédier, il faut faire de l’édu- cation financière à grande échelle. L’État, les profession- nels et la DGI en l’occurrence font des efforts dans ce sens. Nous devons tous augmen- ter le rythme pour y arriver» , nous explique Hazim Sebbata, président de l’Association pro- fessionnelle des sociétés de paiement (APEP). Notons qu’avec l’APEP, Bank Al-Maghrib a entretenu des échanges à l’effet d’exa- miner les mesures suscep- tibles d’améliorer l’usage des comptes de paiement et des m-wallet, en tant que moyens de paiement. Et ce, en capita- lisant notamment sur le pro- gramme gouvernemental pour la généralisation de la couver- ture sociale, et pour dévelop- per l’écosystème d’accepta- tion et de paiement et dyna- miser l’enrôlement des agents détaillants. Au final, comme toute acti- vité nouvelle, le paiement mobile a besoin d’ajuste- ments, et surtout de patience pour un décollage généralisé. Car même dans les pays où l’activité s’est avérée être une success-story, cela a mis des années pour un bon déploie- ment, à l’image du Kenya et des autres pays d’Afrique sub- saharienne. ◆
Le nombre de comptes de paiement ouverts s’est établi, à fin 2022, à 6,9 millions, en hausse de 26% par rap- port à l’année d'avant.
des attentes. Avec un taux de pénétration mobile à 137% et celui d’Internet dépas- sant les 93%, le m-payment avait le chemin balisé pour un lancement à succès. Mais aujourd’hui, les chiffres sont clairs, il n’y a pas de décol- lage. Pas plus d’adoption. Sur la base des données recueillies auprès des 14 éta- blissements de paiement exer- çant les activités de paiement, le nombre de comptes de paiement ouverts s’est établi à fin 2022, à 6,9 millions, en hausse de 26% par rapport à l’année précédente, soit un additionnel de 1,4 million de comptes. 696.000 comptes de paiement sont considérés actifs, soit un taux d’activa- tion qui augmente à 10,2% contre 8,4% des comptes ouverts à fin 2021. Le nombre de comptes ouverts par les commerçants acceptants a progressé de 21% pour s’éta- blir à plus de 49.000, soit une part stable à 1%. L’enrôlement des commer-
Par Y. Seddik L e Maroc accuse un net retard en matière d’inclusion finan- cière. Deux constats le prouvent : deux tiers des adultes ne sont pas bancarisés, alors que les dis- positifs de paiement mis en place aujourd’hui ne marchent plus (du moins, pas comme souhaité). C’est dans cette configuration que l’initiative du paiement mobile a été pen- sée. Annoncé comme l'un des piliers de la Stratégie natio- nale de l'inclusion financière, le projet du m-payment se fait discret année après année. L’aura construite autour du projet avant son démarrage s’est vite éteinte, laissant la place à un marché creux, avec des opérateurs sans véritable activité. C’est le constat dressé par la Banque mondiale dans un récent rapport où elle explique que l’usage du paiement mobile n’est pas à la hauteur
L’enrôlement des com- merçants, d’une part, et le déve- loppement du réseau d’acceptation, de l’autre, restent les deux défis à surmonter par les éta- blissements de paiement.
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