FNH N° 1126

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JEUDI 26 OCTOBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Hommage

◆ Le monde de la musique marocaine pleure la perte d'une de ses étoiles les plus brillantes, Cheikha Tsunami, Imane Bahiji à l'état civil. Cette chanteuse s'est illustrée dans le registre chaâbi, où sa voix puissante et son charisme sur scène ont conquis le cœur des Marocains. Elle s'est éteinte le mardi 17 octobre 2023 à l'âge de 45 ans. Tsunami, emportée par la vague

nage doté d'une sensibilité unique. Sa force résidait dans sa capacité à être une femme forte qui se protégeait, ainsi que les personnes qui l'entouraient, contre les spéculations néga- tives susceptibles d'affecter sa créativité. « Le Jardin Secret de Tsunami » ne prétend pas être un reportage journalistique objectif, mais plutôt une exploration poé- tique de la réalité romancée de cette artiste exceptionnelle. Elle restera à jamais dans nos mémoires en tant qu'icône du chaâbi et en tant que femme forte qui a suivi sa passion et a conquis le cœur de millions de fans à travers le Maroc et au-delà. Imane était comme ça et plus encore : elle avait un visage fait de bonheur insolent, de désarroi et de faille irrémédiable. Bref, elle était belle, et en tant que telle, elle se taisait. Et comme si son profond mutisme ne suffisait pas à exaspérer les ragoteurs, elle s’imposait la règle d’appa- raître chichement sur scène. De fait, chanteuse jusqu’aux bout des ongles, Imane avait à peine joué dans quelques festivals… Rarement une étoile étincelante, à l’apogée de sa lumière, aura fait languir le spectateur de la sorte. Rarement une artiste au firmament aura aussi cruelle- ment sevré ses admirateurs du sain plaisir de s’extasier devant son art envoûtant. Car Imane, la discrète, possédait éminemment l’art de s’exposer aux tourments des chansons qu’elle interprétait jusqu’à en être consumée elle- même. ◆

nami, son origine a une explica- tion toute simple. Un soir, lors d'une fête privée, j’ai été prise dans la danse, un peu comme dans une tornade. Quelqu’un s’est écrié : c’est un tsunami ! Et c’est resté depuis ». Elle affirme n’éprouver aucune honte à faire son métier et que l’art reste une pratique noble. Imane s'est fait connaître en interprétant les succès de grandes chanteuses de la musique populaire marocaine, telles que Hajja Hamdaouia et Hajja Hlima. Cependant, elle ne s'est pas contentée de suivre les traces de ses prédécesseurs, elle a développé son propre style et a su captiver le public par sa manière personnelle d'in- terpréter les chansons tradition- nelles. Malgré son succès, elle est restée une personne humble et attachante, appréciée pour sa joie de vivre et son sens de l'humour. film-documentaire, « Le Jardin Secret de Tsunami », réalisé par Anas El Hatimi, est une célébration de la vie et de l'art d'Imane, une plongée dans le monde magique des Cheikhates. Il constitue une expérience immersive hors du commun dont on ressort lessivé, pantelant, fasciné et reconnais- sant d’avoir été en prise directe avec les puissances d’artistes féminines pendant près d’une heure. Imane était bien plus qu'une chanteuse, c'était un person- Tableau sensible et intellectuel Le

À l'âge de 15 ans, Imane mit cap sur Casablanca, où elle a été prise sous l'aile d'une artiste au sommet de son art qui a rapi- dement reconnu son talent. Sa voix puissante et son charisme l'ont rapidement propulsée sur la scène artistique marocaine. « Au départ, je dansais... c’est ce que je savais faire. Puis, le chant est venu au fur et à mesure , explique-t-elle dans une émis- sion qui lui a été consacrée. Pour ce qui est du surnom tsu-

O riginaire de Marrakech, Imane Bahiji a débuté sa carrière artistique dans la troupe de Hamid Zahir, où elle s’est frottée aux techniques de la chanson populaire. Née dans une famille modeste, son père est décédé avant sa naissance, laissant sa mère, cuisinière, seule pour sub- venir aux besoins de la famille. Par R. K. Houdaïfa

Une personne humble et attachante.

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