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JEUDI 3 JUIN 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Egalité genre
◆ Les enjeux d’égalité sont avant tout des enjeux de développement. ◆ Le Maroc moderne ne saurait se construire en marginalisant une partie de ses forces vives, la femme en l’occurrence. Le modèle de développement tord le cou aux clichés L e rapport général sur le nouveau modèle de développement (RNM) a ratissé large. Il a notamment mis à Par F. Z. Ouriaghli
pays. Le NMD se veut donc un fil conducteur pour remettre les choses à l’endroit. Ou, dumoins, s’inscrire concrètement dans l’esprit de la Constitution maro- caine en combattant les esprits rétrogrades pour conférer à la femme la place qui est la sienne dans le processus de dévelop- pement économique. La vérité est là : le Maroc moderne ne saurait se construire en mar- ginalisant ou en excluant une partie de ses forces vives de ce processus. Auquel cas, l’am- bition de doubler le PIB par habitant en l'espace de 15 ans, pour le porter de 7.800 dollars actuellement à 16.000 dollars en 2035, soit un rythme de 6% en moyenne annuellement contre 3% actuellement, se réduirait à une simple vue de l’esprit. Et ce, d’autant que «la résorption des inégalités hommes-femmes, notamment en matière d’accès à l’emploi, générerait un sup- plément annuel de croissance du PIB entre 0,2% et 1,95%» , note le rapport. C’est pourquoi le NMD s’est fixé des objectifs chiffrés ambitieux.
Il s’agit notamment de porter le taux d’activité des femmes de 22% actuellement à 45% en 2035. L'ambition est donc d’arriver à des niveaux compa- rables à ceux de pays comme la Malaisie ou le Portugal. Cela, compte tenu du fait que «la participation économique des femmes au Maroc est parmi les plus basses au monde et accuse une diminution progres- sive au fil du temps». L’objectif est aussi de pousser l’Etat à faire preuve d’exemplarité, en augmentant progressivement la part des femmes nommées par décret aux postes d'emploi supérieur, de 11% actuellement à 35% en 2035. Un chantier colossal Les enjeux d’égalité sont avant tout des enjeux de développe- ment, encore davantage dans un pays comme le Maroc qui se modernise. Mais dans une société où cer- tains clichés sont fortement enracinés dans la conscience collective, difficile de changer les mentalités. Pourtant, il le faudra afin de pouvoir réduire les inégalités sociales, territo- riales et de genre, surtout que le Royaume est tenu par ses engagements, au titre notam- ment de l’agenda de l’ONU rela- tif aux Objectifs de dévelop-
les hommes et les femmes dans le transfert de la natio- nalité marocaine aux enfants nés d’un mariage mixte et la ratification du projet de loi rela- tif à la lutte contre la violence faite aux femmes…, le statut de la femme marocaine a beau- coup évolué. Mais ces avan- cées restent insuffisantes, se heurtant souvent à la rigidité au changement dans leur concré- tisation au quotidien. Dès lors, «le nouveau modèle vise à élar- gir substantiellement la parti- cipation des femmes dans les sphères économiques, poli- tiques et sociales. Cette meil- leure intégration, basée sur le développement des capacités, l’accès équitable aux opportu- nités et la promotion des droits, permettra aux femmes d’être plus autonomes et mieux outil- lées face aux aléas de la vie, et de consolider leur rôle au sein de la famille et de la société». Cela se fera à travers, entre autres, la levée des contraintes sociales qui limitent la participa- tion des femmes (renforcement de la protection sociale, parité salariale…), le renforcement des dispositifs d’éducation, de formation, d’insertion, d’accom- pagnement et de financement destinés aux femmes et la pro- motion des valeurs d’égalité et de parité, tout en assurant une tolérance zéro pour toutes les formes de violences et de discri- mination à l’égard des femmes. Maintenant, au-delà du dia- gnostic formel, le grand défi du Maroc est de transformer l’essai. Et tout dépendra de la pertinence des politiques publiques et des dispositifs et mécanismes qui seront mis. ◆
mal les clichés, idées précon- çues et autres stéréotypes for- tement ancrés dans la société marocaine et malheureusement véhiculés dans les plus hautes sphères de l’Etat. Il a surtout pris le contrepied de l’ex-chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui, dans une décla- ration hallucinante, avait décla- ré : «Il y a un problème par rap- port au rôle de la femme dans la famille moderne (...) Lorsque la femme est sortie des foyers, ceux-ci sont devenus sombres (…). Vous qui êtes là, vous avez été éduqués dans des mai- sons où il y avait des lustres. Ces lustres étaient vos mères» . Forcément, quand la femme est uniquement appréhendée sous ce prisme très réducteur, on voit mal, en effet, comment elle peut valablement laisser expri- mer sa capacité à participer à la création de richesse dans le
La résorption des inégalités hommes- femmes, notamment en matière d’ac- cès à l’emploi, générerait un supplément annuel de croissance du PIB entre 0,2% et 1,95%.
pement durable (ODD) à l’horizon 2030. Certes, de l’adoption de la Moudawana à la constitution- nalisation de la parité, en pas- sant par l’éga- lité totale entre
Le nouveau modèle de développement vise à élargir subs- tantiellement la participation des femmes dans les sphères écono- miques, politiques et sociales.
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