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ECONOMIE
JEUDI 3 JUIN 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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◆ La situation des compagnies est très variable selon les régions et le business model. ◆ En cas d'échec dans le développement d'une vraie offre long courrier rentable, la RAM devrait se contenter d'une connec- tivité nationale et régionale. ◆ Dans cet entretien, Xavier Tytelman, expert en économie de l’aéronautique et consultant auprès de Starburst, nous donne un aperçu sur la situation du secteur du transport aérien dans le monde. «Les Low cost ont très clairement pris l'avantage dans cette crise» Transport aérien
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Quelle est la situation actuelle des compagnies aériennes ? Xavier Tytelman : La situation des compa- gnies est très variable selon les régions et le business model de la compagnie observée, et il faut distinguer les compagnies tradition- nelles des Low cost. Les pays ayant subi le plus de contraintes sanitaires (quarantaine, fermeture des frontières...) ont davantage souf- fert : la RAM ou Air Algérie, British Airways n'en sont que quelques exemples... Certaines compagnies basées dans de grands pays ont mieux résisté grâce à un marché domestique important : c'est le cas de la Russie ou de la Norvège, mais aussi d'Air France qui opère non seulement vers la France métropolitaine et la Corse (le premier marché domestique d'Europe), mais aussi vers tous les territoires d'Outre-mer, permettant de maintenir une acti- vité de vols long courrier. Air France s'est ainsi moins effondrée que Lufthansa ou Iberia... Les compagnies Low cost ont également subi une chute catastrophique de leur trafic, mais elles étaient très riches avant d'entrer dans la crise, et leur adaptabilité leur a permis de réduire les pertes dans des proportions très importantes. Elles n'ont pas eu besoin d'em- prunter pour survivre et sont prêtes à redémar- rer plus rapidement. F.N.H. : Pensez-vous que la reprise économique reste tributaire aussi de la reprise des liaisons aériennes inter- nationales ? X. T. : Le transport aérien et l'économie sont
Depuis 20 ans le trafic aérien pro- gresse deux fois plus rapi- dement que le PIB local.
F.N.H. : Dans le scénario d’un «Go and Stop», quel serait l’impact sur le sec- teur ? X. T. : L'incertitude est la pire des choses. Qui oserait acheter un vol s'il n'a pas la certitude qu'il aura bien lieu ? Les passagers réservent donc de plus en plus souvent leur billet au dernier moment, ou renoncent à leurs destina- tions voyage habituelles. En Europe, la Grèce devient ainsi une destination phare au détri- ment des pays du Maghreb sur lesquels une
intimement liés et s'entraînent mutuellement. La Chaire Pégase, dédiée à la recherche sur l'économie du transport aérien, avait ainsi montré qu'une croissance de 10% du trafic aérien dans une région, entraînait localement une hausse de 0,1 à 0,5 % du PIB. De la même manière, on observe depuis 20 ans que le trafic aérien progresse deux fois plus rapidement que le PIB local (si la croissance économique est de 2%, l'aérien progressera de 4%).
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