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Robert Simard et ses histoires d’hommes STÉPHANE LAJOIE stephane.lajoie@eap.on.ca
belle histoire régionale qui lui donne fierté et envie de fouiller encore plus loin. «Je dis souvent que l’histoire est un devoir de mémoire, quelque chose qui nous ap- partient et que l’on se doit de redécouvrir, a-t-il confié. D’une manière ou d’une autre, l’histoire finit toujours par nous rattraper. C’est à nous de voir si cette rencontre sera bénéfique ou un mur de briques.» Bien qu’il les admire sur la colline de Ca- rillon, Robert Simard n’a jamais voulu être un monolithe figé dans le temps. Durant ses folles années de jeunesse, musique et construction faisaient bon ménage, mais pas autant que plaisir et dérision. «Si quelqu’un m’avait dit que je trouve- rais un jour le bonheur tranquille avec une famille à la campagne, je lui aurais ris en pleine face!, a-t-il dit. J’en ai eu des années de party et j’en ai broyé du noir. Pour écrire des chansons, c’était pas mal inspirant, mais c’était tough en maudit de brûler de même pendant longtemps.» Si les vices de la vie sans lendemain sont parfois l’opium de l’artiste, l’histoire est quant à elle un exercice de mémoire et d’humilité sans égal. Au fil des chansons, les deux extrêmes ont entrelacé leurs racines pour créer quelque chose d’unique. «J’avais mis l’histoire de côté à l’université pour me consacrer à la musique. Elle était cachée quelque part entre mes couettes, il faut croire. Ça n’a pas toujours été facile d’avancer, car les embûches et les échecs de la vie viennent tout confondre. Tu te cherches, tu essayes de tracer ton chemin sans trop savoir où tu t’en vas. Pis à un mo- ment donné, une balle courbe vient te sur- prendre et t’ouvrir les yeux. » D’homme de scène à père de famille, Ro- bert Simard a réussi à river au tapis ses dé- mons. Il a fait la paix avec le diable de Saint- Placide sans toutefois ne jamais oublier ses bums, ses grands chums. La vie de famille lui a redonné des couleurs et ouvert la
LACHUTE | Homme d’histoire, homme de scène, homme de grande ville qui a trouvé le bonheur tranquille à la campagne, Rob- ert Simard a bien des histoires à raconter. Tel un bon match de lutte, il fait toujours une entrée remarquée sur scène, mais de- meure un homme pour qui l’amitié et la fraternité ont le meilleur goût du monde. À quelques jours du grand bal masqué du Musée régional d’Argenteuil, l’historien chanteur continue de plonger dans cette
Photos Stéphane Lajoie
porte vers le vrai bonheur. Mais un accident de chantier a tout chamboulé, réécrivant encore une fois un chapitre de l’histoire. «Avec mon genou sur le carreau, il fal- lait que je trouve de quoi pour rester sain d’esprit. Je ne pouvais plus jouer au hockey ou danser mon fou. C’est alors que je suis replongé dans l’histoire. J’ai alors réalisé combien ça m’avais manqué et à quel point il en restait à dépoussiérer.» Pour le 125e anniversaire de Lachute, l’historien a mis de l’ordre dans les archives du Musée régional d’Argenteuil. Il a égale- ment redonné ses lettres de noblesse à la famille Ayers et à la gare de Lachute avec deux documentaires télévisés. L’homme d’histoire avait retrouvé sa mémoire au détour d’une rivière qu’il avait pourtant si souvent contemplée. «Quand je regarde le travail accompli, en pensant à la nouvelle exposition per- manente du musée et l’écriture de mon DOUBLE ACTION 500$ 2 CARTES à 1000$ Une CARTE à 1500$ Une CARTE à 2000$ et une CARTE à 2500$ Bingo au profit du Club Optimiste Laval Ouest MERCI!
mémoire de maîtrise, ça me rend fier, a-t-il dit. Réaliser tout ça tout en continuant de chanter et en jouant au hockey avec mes gars, ça c’est une bonne histoire.» Aujourd’hui, le Henri Band continue de travailler fort, même si les spectacles se font plus rares. «Je ne regrette rien. On a joué devant des foules immenses pour la Saint- Jean et au Centre Bell et on a chanté nos chansons à notre manière. On a eu du fun en masse.» L’histoire, quant à elle, demeure un défi continuel. Comme la lutte, elle est toujours un peu arrangée, dépendamment du vain- queur et du raconteur. «Il ne faut pas toujours suivre le cou- rant, mais il ne faut pas non plus se laisser emporter, a conclu Robert Simard. Je ne regarde pas mon histoire de la même ma- nière qu’il a 20 ans. J’ai vieilli et j’ai compris certaines choses. Notre histoire de peuple et de région, c’est la même chose. Elle vieillit aussi, elle en perd des bouts. C’est à nous de les rabouter. Je vous le dit, un devoir et un travail de mémoire.»
Le chanteur patriote du Henri band.
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