Guide VOILAT (public)

Le guide d’inclusion des femmes lesbiennes au travail

Chapitre 1

dans la série Buffy contre les vampires ». Nous sommes en 2001. À l’épisode 16 de cette série phare de la pop culture, Tara embrasse Willow et c’est une révolution culturelle ! Une étoile scintillante dans l’obscurité de nombreuses vies adolescentes. Ainsi, des amours heureuses entre femmes seraient possibles… Reste que Willow meurt à la fin du même épisode. Exit donc la figure d’identification ! Maud restera seule. L’anecdote vous paraît hors de propos ? Elle est au contraire révélatrice d’une continuité culturelle. Pourquoi y aurait-il des lesbiennes visibles au travail alors même que celles-ci sont invisibilisées dans toutes les sphères sociales et doivent se construire adolescentes sans aucune figure d’identification ? Depuis l’onde de choc #Metoo et l’émergence d’une parole féminine plus authentique dans les médias et sur les réseaux sociaux, la visibilité des lesbiennes a légèrement progressé dans le monde de la culture (cinéma, littérature et musique, notamment). Mais au travail ? Pendant 20 ans, L’Autre Cercle, n’a cessé de constater qu’il n’existait aucune dirigeante lesbienne visible dans les très grandes ou même les plus petites entreprises de culture française. C’est la création de la cérémonie des Rôles Modèles LGBT+ de L’Autre Cercle en 2019 qui servira de déclencheur. À travers cet événement, quelques femmes dirigeantes ont choisi de se visibiliser en tant que rôles modèles à partir de 2021, telles Aliette Mousnier-Lompré (Orange), ou Aurélie Feld (LHH) qui prennent la parole

L’absence cruelle de rôles modèles En octobre 2022, Maud Grenier, jeune cheffe d’entreprise, prend la parole sur le plateau de la 4 e édition des rôles modèles LGBT+ 4 , l’événement annuel lancé par L’Autre Cercle, pour célébrer celles et ceux qui s’engagent en faveur de la visibilité et de l’inclusion des personnes LGBT+ au travail. Elle témoigne : « Durant toute mon adolescence, j’ai cherché désespérément des modèles d’identification lesbiens car je me sentais terriblement seule. Je n’en ai trouvé qu’un L’étude corrobore le constat fait par l’enquête VOILAT : seules 18 % d’entre elles sont visibles auprès de l’ensemble de leurs collègues et 26 % auprès de tous les membres de leur famille. La visibilité par les gestes dans l’espace public est, quant à elle, très contrôlée : plus de 50 % des répondantes font attention au contexte où elles se trouvent avant de tenir la main de leur partenaire ou de l’embrasser et 18 % ne manifestent jamais d’affection à leur partenaire en public. Seule la sphère amicale semble plus libre. 65 % des répondantes évoquent leur orientation sexuelle dans le cadre amical. L’invisibilité des lesbiennes : une réalité qui s’étend à la majorité des sphères sociales En 2015, SOS homophobie avait interrogé plus de 7 000 femmes lesbiennes ou bisexuelles sur la visibilité de leur orientation sexuelle dans différentes sphères sociales : famille, travail, relations amicales, espaces publics 3 .

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