Le guide employeur pour l’inclusion des transidentités et non-binarités au travail
Le guide employeur pour l’inclusion des transidentités et non-binarités au travail
Chapitre 1
Chapitre 1
Mais un homme trans… c’est un homme ‘tout court’ ? OUI ! Un homme trans est un homme. Une femme trans est une femme. Dans ce guide, nous utiliserons fréquemment le terme « personne trans » pour distinguer, dans le contexte de l’identité de genre, les personnes cis des personnes trans. Cependant, dans la vie quotidienne, cette distinction n’est généralement pas nécessaire : il suffit de parler simplement de femme ou d’homme (sauf quand on a besoin de l’expliciter, par exemple, en évoquant justement des discriminations ou l’inclusion). Personne non-binaire Une personne non-binaire désigne une personne qui ne se reconnaît pas entièrement ou pas du tout dans les catégories hommes et femmes, ou se sent plus authentique au-delà. Certaines personnes non-binaires se considèrent trans, et d’autres non. La non-binarité peut être considérée comme un terme parapluie, d’où notre utilisation du pluriel non-binarités. En annexe (p. 60), vous trouverez par ailleurs d’autres termes qui sont parfois utilisés pour décrire des personnes trans ou non-binaires. Personne intersexe Personne dont les caractéristiques sexuelles (chromosomes, hormones, anatomie génitale,…) ne correspondent pas aux définitions binaires mâle ou femelle. Cela peut se manifester de plusieurs manières, y compris par des variations dans les organes reproducteurs, les niveaux d’hormones ou les caractéristiques physiques à la naissance ou au cours du développement. Les personnes intersexes peuvent avoir n’importe quelle identité de genre, orientation affective et expression de genre puisque l’intersexuation concerne seulement le sexe biologique. La pratique des opérations
Identité de genre et orientation sexuelle, deux concepts complètement indépendants ! Une personne trans peut être hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, asexuelle… Rien ne permet de déduire l’orientation sexuelle d’une personne à partir de son identité de genre ! Toutefois, c’est elle qui est prise en compte pour parler de l’orientation sexuelle d’une personne, et non son sexe biologique. Par exemple, un homme trans qui aime les hommes est gay. Le principe d’autodétermination Le principe d’autodétermination reconnaît que le genre est une expérience profondément personnelle et subjective. Le genre est indépendant de critères biologiques, de l’apparence, du corps, de l’orientation affective et sexuelle ou du comportement. Chaque individu doit avoir le droit de déterminer et d’exprimer son identité de genre de manière autonome, sans nécessiter la validation ou l’approbation de tiers. Personne cisgenre/personne cis Une personne cisgenre est une personne dont l’identité de genre correspond à celle qui lui a été assignée à la naissance, contrairement à une personne trans. On parle également de personne « cis ». À noter que cet adjectif n’est pas péjoratif. Personne transgenre/personne trans Une personne trans est une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au genre assigné à la naissance. Les personnes trans peuvent être binaires (hommes, femmes) ou non-binaires. Par exemple, une personne qui a été assignée homme à la naissance (sexe masculin) mais qui se ressent femme est une femme trans. On prend toujours en compte le genre revendiqué et non de naissance.
chirurgicales forcées sur des bébés intersexes, qui ont été condamnées par l’ONU en 2016, ont invisibilisé ces personnes pendant longtemps. Dysphorie de genre / Euphorie de genre « La dysphorie de genre est un terme psychiatrique qui désigne non pas la transidentité mais la souffrance que certaines personnes trans peuvent ressentir du fait d’être trans. Cette souffrance est souvent liée aux injonctions sociales, aux stéréotypes de genres et à la transphobie qu’elles subissent. Le terme dysphorie peut aussi être utilisé par les personnes trans pour désigner les éléments qui les ramènent trop à leur genre d’assignation (voix, poitrine, taille, pilosité...). La présence ou non de dysphorie ne doit en aucun cas être une condition à la reconnaissance du genre des personnes. Toutefois, il est important de continuer à utiliser le terme avec une personne trans qui l’utilise pour elle-même. En supprimant ce terme de sa classification internationale des maladies en 2022, l’OMS a ainsi dépsychiatrisé les transidentités. En opposition, des personnes trans et/ou non binaires parlent volontiers d’euphorie de genre pour désigner les moments de bien-être, lorsque que l’on se sent en phase avec son genre. » - Anaïs Perrin-Prevelle (elle), Directrice de l’association OUTrans Les deux expériences ne sont pas mutuellement exclusives, on peut les ressentir à des moments différents. Il ne s’agit pas d’opposer ces vécus, mais de reconnaître à la fois les difficultés et la possibilité d’épanouissement. Les employeurs doivent faire preuve de respect envers la diversité des parcours et peuvent contribuer de manière significative au bien-être au travail. Transition de genre /affirmation de genre Une transition de genre est un cheminement personnel qui permet à une personne trans ou non-binaire d’exprimer et d’affirmer l’identité de genre qu’elle ressent et non celle qui lui a été assignée à la naissance. Elle peut inclure (mais n’inclut pas forcément) différentes étapes : changement de prénom et/ou de pronom, ajustement de
l’expression de genre (vêtements, coiffure, maquillage, habitudes, etc.), démarches administratives pour faire reconnaître cette identité de genre et/ou un parcours médical (prise d’hormones, opérations chirurgicales, épilation, orthophonie…). La charge mentale que peut entraîner une transition peut nécessiter, selon les besoins de la personne, un accompagnement psychologique. La transition est une démarche profondément personnelle et unique, qui doit être reconnue et respectée quelle qu’elle soit. Il y a autant de parcours de transition que de personnes trans et non-binaires ! Chaque transition est personnelle et aucune « étape » n’est obligatoire. Il revient à chaque personne concernée de décider quelles étapes elle souhaite franchir et à quel rythme. L’expression de genre L’expression de genre est la façon dont une personne manifeste son genre à travers son apparence (vêtements, coiffure, vernis, voix, mise en avant ou masquage d’attributs, musculation, attitude, habitudes, etc.). Elle peut être qualifiée de féminine, masculine ou androgyne, mais ne reflète pas toujours l’identité de genre : par exemple, toutes les personnes non-binaires n’ont pas une expression de genre androgyne, et toutes les personnes cis ne suivent pas les stéréotypes de genre. La prise d’hormones (hormonothérapie ou traitement hormonal) Pour les personnes trans et non-binaires, la prise d’hormones permet de modifier les caractéristiques sexuelles secondaires selon les objectifs individuels. Chaque traitement est optionnel, personnalisé et ajusté avec un suivi médical régulier. La prise d’hormones, comme tout traitement médical, peut temporairement impacter une personne employée (fatigue, courbatures, …), et donc parfois nécessiter un ajustement au travail.
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