Le guide employeur pour l’inclusion des transidentités et non-binarités au travail
Chapitre 1
out total. Les principales raisons de l’invisibilité citées sont la crainte de discriminations ou de harcèlement, et/ ou, pour les personnes ayant achevé leur transition et bénéficiant d’un passing 15 , le choix de ne pas en parler au travail. Des discriminations toujours présentes au travail La transphobie et l’enbyphobie, comme les autres LGBTQphobies, sont sources de discriminations au travail : elles peuvent avoir lieu à l’embauche, lors de l’évolution de la carrière professionnelle, par un licenciement abusif, mais aussi infuser dans le quotidien des salarié·es et indépendant·es. • Près de la moitié (48 %) des personnes ayant répondu à notre enquête dit ne pas pouvoir utiliser les pronoms souhaités au travail avec une prédominance pour les personnes non-binaires (69 %) et les femmes trans (31 %) ; • Plus d’ 1 personne sur 2 a déjà entendu des paroles transphobes ou enbyphobes et plus d’1 personne sur 5 a été témoin ou a entendu parler d’une situation de discrimination ou de violence envers un·e collègue trans ou non-binaire : blagues ou moqueries (24 %), situation de discrimination et/ou de violence (26 %), outing (20 %), discrimination liée à leur évolution de carrière (8 %) ; • Près des deux tiers (63 %) des répondant·es jugent que les personnes trans et non-binaires au sein de leur organisation risquent d’être discriminées.
Ainsi, les valeurs d’inclusion et d’engagement social prennent une plus grande place dans la marque employeur auprès des jeunes : 3 sur 4 déclarent important ou primordial que les valeurs de l’employeur soient alignées avec les leurs, et 6 sur 10 que l’entreprise contribue à faire évoluer la société 12 . Dans l’échantillon des signataires du Baromètre, on trouve d’ailleurs un pourcentage bien plus élevé de personnes trans et non-binaires, ce qui peut traduire un biais de sélection d’employeurs inclusifs (comme en partie, un taux de participation particulièrement fort à un questionnaire jugé très utile). Une situation particulièrement compliquée en France Une étude récente 13 de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), menée auprès de plus de 100 000 personnes dans l’Union européenne, démontre entre autres que la France fait partie des pays dans lesquels les personnes trans vivent le plus de discriminations comparées à d’autres pays membres. Les transidentités et non-binarités au travail : perspectives et enjeux
Des discriminations toujours présentes au quotidien
Les personnes trans et non-binaires sont souvent victimes de discriminations et de harcèlement dans différents espaces 14 . Au vu de ce climat hostile, beaucoup choisissent de ne pas faire de coming-out complet, que ce soit au travail ou dans d’autres sphères publiques et privées. Par exemple, notre sondage montre que 61 % des répondant·es optent pour un coming-out partiel ou sélectif au travail (par exemple, uniquement à quelques collègues), tandis que seulement 21 % font un coming-
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