AGIR - L’inclusion des personnes trans et non-binaires

Le guide employeur pour l’inclusion des transidentités et non-binarités au travail

Chapitre 1

L’identité de genre expose à plus de discriminations que l’orientation sexuelle

La question de l’intégration des personnes trans et non- binaires est importante avant même qu’elles entrent dans une organisation : selon notre enquête, plus de la moitié (54 %) des répondant·es ont eu peur de discriminations transphobes ou enbyphobes lors de la recherche d’emploi. Cela peut les décourager de postuler auprès d’employeurs sans engagement clair et affiché pour la diversité, les amener à des abandons de candidature ou générer une souffrance invisible durant le processus de recrutement. Quel engagement de la part des organisations ? L’étude réalisée montre qu’il reste du chemin à parcourir : si un quart des organisations des enquêté·es ont une équipe dédiée à la diversité et l’inclusion, seule une sur six dispose d’un système de remontée des LGBTphobies et communiquent sur les procédures de changement de prénom ou de pronom. Enfin, seules 8 % ont une page d’information ou un guide sur l’inclusion et les droits des personnes trans et non-binaires. Les organisations professionnelles s’engagent encore peu sur l’accompagnement des personnes trans et non- binaires : seul·es 19 % des répondant·es observent un accompagnement sur le sujet de la transition sociale, 14 % sur celui de la transition légale ou administrative et 3 % sur le sujet des transitions médicales 20 . 63 % des enquêté·es notent qu’aucun accompagnement n’est proposé. Seul·es 16 % des enquêté·es sont « tout à fait d’accord » ou « d’accord » à propos du fait que leur lieu de travail est inclusif et répond aux besoins des personnes trans et non-binaires. Et pourtant, 71 % des Français·es pensent que l’entreprise doit tout faire pour favoriser l’inclusion des personnes LGBT+ ! 21

Le Baromètre LGBT+ 2024 de L’Autre Cercle x Ifop 16 révèle également que les employé·es et collaborateur·rices trans et non · binaires sont davantage exposé·es aux discriminations que l’ensemble du panel LGBT+ . Tandis que 25 % des employé·es LGBT+ déclarent avoir subi au moins un comportement LGBTphobe de la part de la direction, ce chiffre monte à 42 % pour les employé·es trans et non-binaires. Iels sont également surexposé·es à l’ensemble de types des LGBTphobies au travail comparé·es à d’autres personnes LGBT+, y inclus les formes graves : 26 % des personnes trans et non- binaires ont été menacées d’un outing (comparé à 12 % pour toutes les personnes LGBT+), 27 % ont été menacées d’agression sur les biens ou la personne (contre 12 % pour toutes les personnes LGBT+), et 22 % ont vécu des actes de violences physiques ou sexuelles au travail (contre 10 % pour toutes les personnes LGBT+) 17 . L’étude de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) 18 , ainsi que de nombreuses autres sources, confirment également la surexposition des personnes trans et non-binaires aux discriminations sur le lieu de travail et les situe autour du double du taux de discrimination des personnes gays, lesbiennes et bisexuelles cis. De plus, si les salarié·es non-LGBT+ se déclarent encore « mal à l’aise » en cas de coming-out d’un·e collègue gay, bisexuel·le ou lesbienne dans une relative faible proportion (moins de 6 %), ce chiffre grimpe à 21 % et 16 % en ce qui concerne le coming-out des collègues trans et non-binaires 19 . Cela démontre la nécessité de continuer à sensibiliser au sujet et de contrer les stéréotypes.

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