les imaginaires responsables et désirables #noussommesviva…

NOUVEAUX IMAGINAIRES RESPONSABLES Crédits photo: (C) Ellen Kooi pour COTÉLAC, direction artistique Maryse Khoriaty

CONTEXTE

PLAN

LES FRANÇAIS ET L’ÉCOLOGIE

LES IMAGINAIRES DE L’ÉCOLOGIE

STRUCTURER LES IMAGINAIRES DE L’ÉCOLOGIE

Quels imaginaires pour faire basculer plus massivement les français ?

PARTIE 1

CONTEXTE

Crédits photo: (C) Ellen Kooi pour COTÉLAC, direction artistique Maryse Khoriaty

Etre écolo c’est renoncer

LES EMBALLAGES 40% à recycler et limiter les emballages

LE NEUF

26% Limiter ses dépenses à l'essentiel pour consommer moins. LE SUPERFLU

23% Privilégier les produits de seconde main, plutôt que d’acheter du neuf

LA VOITURE Ils ne sont que 17% à considérer réduire l’usage de votre voiture ou moto personnelle pour des modes de transports alternatifs (vélo, trottinettes, bus, co-voiturage ?…).

LE GASPILLAGE

Réduire leur consommation d’eau et d’électricité (40%). Mieux isoler son logement (27%)

34% des Français disent vouloir changer leur alimentation, consommer des produits de saison, locaux, biologiques, manger moins de viande. LES IMPORTATIONS LA VIANDE

LES VOYAGES

10% à ne plus voyager loin, 8% pour préférer le train à l’avion.

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

Les français ne veulent pas renoncer au plaisir dans la consommation

Malgré une sensibilité à la sobriété de plus en plus prégnante, une majorité de Français reste très attachée à la consommation : 60 % des Français souhaitent « pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie ». Pourtant, 52 % des Français pensent qu’il faut sortir du mythe de la croissance infinie et revoir complètement notre modèle économique. Ademe https://lnkd.in/gWQgG T-H

L’utopie écologique : “moins mais mieux”

Les nouveaux imaginaires des Français : Observatoire des perspectives utopiques L'ObSoCo ADEME Bpifrance

L’utopie écologiste s’oppose à priori aux utopies sécuritaires et modernes

Les nouveaux imaginaires des Français : Observatoire des perspectives utopiques L'ObSoCo ADEME Bpifrance

L’utopie écologiste rejoint d’autres utopies sans pour autant apparaître “moderne”

Les nouveaux imaginaires des Français : Observatoire des perspectives utopiques L'ObSoCo ADEME Bpifrance

Que protégeons nous exactement ?

Notre mode de vie, et pour ce faire, nous devons maintenir ce qui rend notre mode de vie possible. Nous sommes donc face à deux choix: soit rentrer à la maison et faire la fête jusqu’à ce que les fondements de la vie humaine soient détruits, soit essayer de nous engager dans un processus de renversement, celui de régénérer des systèmes vivants complexes comme notre rôle dans les processus évolutifs. Un nouvel imaginaire faciliterait la bascule sans opposer tradition et modernité, mondialisme et localisme….

Bill Reed, Regenesis.

Comprendre le besoin de confort

IMPACT SUR LES ECOSYSTEMES

VOITURE + transports communs

VELO ELECTRIQUE + transports communs

VOITURE essence

VOITURE essence

FACTEUR HUMAIN DANS LES USAGES

IMPACT DE L’USAGE

IMPACT DE L’USAGE

FACTEUR HUMAIN DANS LES USAGES

FACTEUR HUMAIN DANS LE DESIGN

IMPACT MATÉRIEL

IMPACT MATÉRIEL

IMPACT MATÉRIEL

IMPACT MATÉRIEL

CONFORT PERCU +

CONFORT PERCU _

CONFORT MARGINAL POUR UN USAGE EN VILLE

CONFORT REEL POUR UN USAGE EN PÉRIPHÉRIE URBAINE

IMAGINAIRES HYBRIDES POUR RENFORCER LA DESIRABILITE DE L’ALTERNATIVE SANS OPPOSITION

NOUVEAUX IMAGINAIRES POUR COMPENSER LA SUBSTITUTION MATÉRIELLE

Les imaginaires associés à la voiture : liberté dont le plaisir de conduire, intimité et partage / convivialité.

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Vers des nouveaux imaginaire responsables et désirables

Depuis quelques années, les appels à se saisir des « imaginaires » pour réussir la transition écologique se multiplient. Pour les tenants d’un travail sur les « imaginaires », une des raisons de cet immobilisme réside dans la difficulté que nous avons à nous projeter dans un futur « désirable », où nos modes de vie seraient considérablement différents, de façon à respecter un plafond de deux tonnes de CO2 par habitant, en cohérence avec les Accords de Paris. Le principe ? Infléchir le paradigme dominant et insoutenable de notre société actuelle et proposer des « récits alternatifs mettant en visibilité les projets transformateurs » (CERDD) reposant sur de « nouveaux imaginaires ».

PARTIE 2

LES FRANÇAIS ET L’ÉCOLOGIE

Crédits photo: (C) Ellen Kooi pour COTÉLAC, direction artistique Maryse Khoriaty

La préoccupation climatique

Les préoccupations à l’égard du changement climatique et des menaces contre l’environnement sont en hausse constante depuis dix ans (5% en 2011 pour le changement climatique, 24% en juillet 2021 ; 7%en 2011 pour les menaces contre l’environnement, 14% en juillet 2021). L’enquête Omnibus Ipsos “Facteur humain et écologie” fait ressortir "Des préoccupations au sujet des hausses de températures et des catastrophes naturelles" (56%)

reseauactionclimat

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

Les impacts sociétaux du dérèglement climatique

Les Français sont très majoritairement préoccupés par le changement climatique et ses impacts négatifs dans les années à venir (seuls 5,50% des répondants disent qu'il n’ aura pas ou peu d'impacts) Des préoccupations au sujet des hausses de températures et des catastrophes naturelles (56%) Les conséquences sur la vie quotidienne, en particulier l'alimentation, l’augmentation du coût de la vie (alimentation, assurances...) et l'obligation de changer ses habitudes (32%, Très peur : 9 %)

Reuters/Beawiharta

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La peur du futur

22% des français ont peur du futur. Le risque s’est imposé dans nos vies. Cette conscientisation progressive du risque se traduit par le fait que 76% des Français (+5 points / moyenne mondiale) pensent que le changement climatique provoquera une crise aussi grave que la covid-19. La peur n’est pas perçue comme un levier. Ils ne sont que 23% a juger que “La multiplication des catastrophes naturelles et/ou des crises sanitaires” fera évoluer les comportements humains.

Maia Habegger via Unsplash

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

Le sentiment de culpabilité

Les Français sont disposés à changer motivés par ” le sens des responsabilités de chacun et le respect de l’intérêt général” (40%). Ils ne sont que 26% à plébisciter “Des réglementations qui sanctionnent les comportements négatifs”. Les freins majeurs aux changements de comportements sont de la responsabilité des entreprises : 34% des Français estiment que « des alternatives de consommation écologiques accessibles à tous sont le plus susceptibles de faire évoluer durablement les comportements.

PIxabay

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La perte de confiance absolue

La défiance absolue à l’ égard de tous les acteurs, politiques, entreprises, médias, etc. De la courbe du chômage qui devait s’inverser en 2017, au produits phytosanitaires interdits puis autorisés, au pass sanitaire devenu obligatoire partout puis remplacé par un pass vaccinal, le tout est au service d’un cocktail de méfiance à l’égard de tout ce qui relève du Top-Down.

WESTEND61 VIA GETTY IMAGES

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La prise de responsabilités

L’enquête Omnibus Ipsos “Facteur humain et écologie” montre que ce qui est le plus susceptible de faire évoluer durablement les comportements c’est une prise responsabilités collective» avec pour 40% « le sens des responsabilités de chacun ainsi que le respect de l’intérêt général ».

ELÉONORE HENRY DE FRAHAN/ARGOS

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La recherche de sécurité

En contrepartie, les gens sont en recherche de sécurité maximale, dans le domaine alimentaire notamment, avec les compléments nutritionnels (cf. vitamine D / Covid-19), des produits plus sains, plus respectueux des saisons et locaux. Dans l’enquête Omnibus Ipsos “Facteur humain et écologie” 34% des Français disent vouloir changer leur alimentation, consommer des produits de saison, locaux, biologiques, manger moins de viande. Le « Bio » synthétise toutes ces attentes comme pensée magique rassurante, mais avec la question du prix et de la valeur ajoutée gustative. La recherche de sécurité crée le désir de contrôler, de faire soi-même, de cultiver soi-même parce que l’on sait ce que l’on fait dans son jardin, pour ceux qui peuvent en avoir un.

LORENZOT81 VIA GETTY IMAGES

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

L’attente d’informations pour passer à l’action

L’enquête Omnibus Ipsos “Facteur humain et écologie” montre aussi que 43% des Français estiment « qu’une meilleure connaissance de l’environnement et des enjeux climatiques est le plus susceptible de faire évoluer durablement les comportements », en tête devant 40% pour « le sens des responsabilités de chacun ainsi que le respect de l’intérêt général », 34% pour « une agriculture plus raisonnée, avec moins de pesticides et d’engrais ».

(FRÉDÉRIC CIROU / MAXPPP)

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La recherche d’autres modes de vie

En creusant leurs attentes en matière d'éducation ils attendent surtout d’être accompagnés dans l'évolution de leurs comportements dans 6 domaines de la vie quotidienne : - Le premier concerne les économies d’eau et d’énergie - Le second le respect de la nature, de l’environnement et des animaux - Le troisième concerne le fait de limiter le plastique et les produits phytosanitaires - Le quatrième concerne les transports (écologiques, plus de transport individuel) et la consommation raisonnée - Le cinquième, le tri des déchet et l’éducation aux gestes écologiques - Le sixième et pas le moindre concerne une meilleure compréhension de l’impact de nos comportements” (22%)

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La sobriété heureuse dans un monde aux ressources limitées

Les Français adoptent des petits gestes (faire soi-même, recycler, acheter bio, en savoir plus sur l’origine des produits, préférer le local…). Notre enquête Perils of Perception (avril 2021) montre que 70% des Français disent recycler autant que possible, 40% laver leur linge à la main, 37% remplacer les ampoules classiques par des LED ou autres. Ils ont envie de changer et d’accélérer les changements. Dans l’enquête pour VINCI Autoroutes, on voit que 54% des Français estiment que leurs modes de déplacement ont des impacts négatifs sur le climat de la planète et que 90% des actifs ont la volonté de réduire l’impact environnemental de leurs déplacements, la moitié se donnant moins de cinq ans pour réussir à utiliser des moyens de déplacement bas carbone, tels que les véhicules électriques ou hybrides.

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

La déconsommation pour consommer moins mais mieux

De façon générale, la tendance est à consommer moins

26% Limiter ses dépenses à l'essentiel pour consommer moins. 23% Privilégier les produits de seconde main, plutôt que d’acheter du neuf

La progression continue des achats de produits bio (6,4 milliards d’euros de chiffre d'affaires en 2015, 11,9 milliards en 2019, 13,2 Mds € en 2020). Plus de 6,5 % de la consommation alimentaire des ménages est consacrée aux produits bio, le secteur bio français a doublé en cinq ans et figure parmi les premiers producteurs et marchés européens.

johnmurphyinternational

Le pouvoir d’achat : arbitrer entre fin du monde et fin du mois

La sensibilité au prix avec le poids des dépenses contraintes dites dépenses "pré-engagées". Elles sont passées entre 2001 et 2017 de 27% à 32%, extrapolables à plus de 35% aujourd’hui, des dépenses totales des ménages en France. France Stratégie voit dans cette augmentation une explication du "net décrochage entre pouvoir d'achat perçu et pouvoir d'achat mesuré. Les dépenses liées au logement (loyer, charges, remboursement d'emprunt) représentent en moyenne 70% des dépenses contraintes, évidemment là où l'immobilier est cher, Paris, région parisienne et centre des agglomérations.

SOURCE : ETUDE IPSOS NOUS SOMMES VIVANTS. TRANSITION ECOLOGIQUE ET NOUVEAUX COMPORTEMENTS #FACTEURHUMAIN

LES IMAGINAIRES DE L’ÉCOLOGIE PARTIE 3 Crédits photo: (C) Ellen Kooi pour COTÉLAC, direction artistique Maryse Khoriaty

C’est quoi un imaginaire ?

L’imaginaire désigne l’ensemble des images, langagières (métaphores) et visuelles (pictoriales) qui permettent une relation au monde. (Durand, 1994 et 2003). Ce « réservoir » d'images produites par l'individu, les groupes et la société a deux fonctions fondamentales : la première de conservation de la mémoire, lorsqu'on évoque des images du passé ; la deuxième d'anticipation de l'avenir, lorsqu'on produit des images qui n'ont pas de référant dans le réel mais qui donnent une vision possible du futur. Les imaginaires construisent l’inconscient collectif qui est un concept créé par Carl Gustav Jung (fondateur de la « psychologie analytique ») « Ma thèse est donc la suivante: en plus de notre conscience immédiate, il existe un second système psychique de nature collective, universelle et impersonnelle qui est identique chez tous les individus. Cet inconscient collectif ne se développe pas individuellement, mais est hérité. Il se compose de formes préexistantes, les archétypes, lesquels donnent un sens aux contenus psychiques ».

La fabrique des imaginaires

L'imaginaire peut être analysé à trois niveaux différents, mais qui sont tout à fait complémentaires : l'imaginaire propre du sujet, ancré dans la psyché individuel, l'imaginaire partagé par un groupe social, ou imaginaire collectif et enfin l'imaginaire d'une société, ou imaginaire social. Valentina Grassi - L'imaginaire propre du sujet est sa conception personnelle du monde dans lequel il vit, il sous tend la représentation d'un possible, réalisé ou non. - L’imaginaire, considéré dans sa dimension sociale, recouvre un ensemble de valeurs et de conceptions du bien, du cosmos, de la nature… qui donne sens à une organisation sociale - L’imaginaire social ou inconscient collectif serait né de toutes les expériences humaines depuis l’aube des temps. Ce dernier aurait la faculté de se reproduire et de perdurer dans la société, apparaissant sous différentes formes.

Imaginaires et modes de vie ?

L'imaginaire propre du sujet est sa conception personnelle du monde dans lequel il vit, il sous tend la représentation d'un possible, réalisé ou non. Selon cette acception, l’imaginaire ne s’oppose pas au réel, mais participe à sa construction. La forte prégnance des images sur les individus dote les imaginaires d’une dimension performative en ce que les contenus imaginaires influencent les modes de vie, donnent du sens aux comportements et incitent à l'adoption de nouveaux comportements.

Où en sommes nous des imaginaires écologiques ?

Les récits dystopiques saturent l’appréhension collective du futur. Notre devenir en tant qu’espèce se trouve alors compromis par les possibles catastrophes à venir : réchauffement climatique, extinction massive des espèces, raréfaction des ressources, dégradation généralisée de la biosphère. La durabilité, devenue un axiome liminaire dans nos sociétés actuelles, est lestée d’une charge dysphorique observable à travers un registre catastrophiste selon lequel l’humanité peut disparaître en commettant l’irréparable.Botero, Nataly, « Catastrophisme en écologie : L'émerveillement du monde du vivant apparaît comme la seule tendance écologique positive avec une exploration de nouvelles façons de vivre sur terre au contact de la nature.

Quels imaginaires écologiques dans les livres ?

émerveillement

utopisme

catastrophisme

Quels imaginaires écologiques à la TV ?

La directrice des programmes de France TV confirme le poids de la dystopie et de l'effondrement chez les Français : 84% des français sont préoccupés (nouvelles préoccupations : animaux). Une fragmentation générationnelle sur l'environnement et le social. Elle cite Vert de Rage avec Martin Boudot, qui lève le voile sur plusieurs scandales environnementaux et sanitaires qui sévissent dans le monde. En disant que c'est moins engagé que Hugo Clément qui dénonce ce qui nous met en danger. Elle propose des représentations universelles pour toucher tous les publics comme "Au nom de la terre" qui a fait plus de 3,4M de téléspectateurs sur le monde rural. Elle parle d'un enjeu sur les enfants avec des sujets comme les arbres sans être anxiogène pour réconcilier humain et nature.

L'écran d'après - Des contenus pour un futur désirable [Replay événement du 31/03/2022]

Quels imaginaires écologiques à la TV ?

Quels imaginaires écologiques au cinéma ?

Nombreux sont les cinéastes centrés sur la nature et le paysage au cœur de son récit qui s’attache à la terre, au végétal, à l’esthétique de la nature à la fois visuelle et sonore telle que la couleur de l’herbe ou le bruissement de l’air. Dans ce type de films, les plans sur les paysages sont plus longs et mettent en avant les éléments de la nature et les interactions de ceux-ci. Le contact des personnages avec la nature est brut et mis en avant par la caméra comme dans le film La Forêt de Mogari, de Naomi Kawase en 2007. La volonté de ce genre cinématographique est de reconnecter à l’expérience sensible de la terre, qui a été oubliée au profit d’une vision abstraite de la chose. Selon Siegfried Kracauer, journaliste, sociologue et critique, l’art cinématographique est le plus à même de permettre de retrouver cette expérience. Il est question de réveiller l’imagination du spectateur par le contact des éléments de la nature.

La fabrique écologique : L’écologie dans la science-fiction cinématographique

Quels imaginaires écologiques au cinéma ?

Le documentaire écologiste est une catégorie à part entière parmi les autres types de documentaire (sociaux, biographiques…). Le peuple migrateur réalisé par Jacques Perrin, Jacques Cluzaud et Michel Debats en 2001 s’attachent avant tout à montrer l’environnement et le climat comme des éléments d’une entité globale, la planète Terre. Dans un esprit proche du cinéma de l’humilité, ces films documentaires ont pour but de montrer la Terre sous son meilleur jour, à des échelles diverses, depuis l’image satellite de la planète jusqu’au microcosme des insectes. Il permet ainsi de toucher le spectateur et le reconnecter à la Nature.

la fabrique écologique : L’écologie dans la science-fiction cinématographique

Quels imaginaires écologiques au cinéma ?

Le peuple migrateur

La force des récits positifs

“La force du récit est indéniable. Si le futur influe le présent et que nos intentions nourrissent ce futur, les créatifs, auteurs, scénaristes, acteurs et les producteurs, ont le devoir moral de proposer des fictions ou des documentaires qui nous permettent de toucher du doigt ce monde alternatif, humain et apaisé”. Yannick Roudeau !

Chronique d'une révolution qui remet l'Homme à sa place

Sous la pression de l’urgence climatique, notre civilisation s’essaie à changer de narration. La vieille histoire nous parlait d’un être humain au-dessus de la nature : extérieur au règne du vivant et donc libre de l’exploiter sans limite aucune. La nouvelle histoire, elle, renoue avec les sagesses les plus anciennes et les sciences les plus récentes : nous faisons pleinement partie du vivant. « Nous sommes tissés de végétal, de minéral, d’animal », rappelle le philosophe Emanuele Coccia.

Renouer avec le vivant

Parmi la surproduction de littérature écologique, une petite vague s’est créée autour des livres traitant du monde vivant et de quelques figures de proue comme Baptiste Morizot et Vinciane Despret ? Voici une tentative de réponse : ces nouvelles réflexions sur le vivant viennent combler l’immense vide qui s’est formé au sein de l’écologie politique depuis qu’elle est devenue mainstream. L’écologie court un grave danger: ne plus savoir au nom de quoi elle combat.

STRUCTURATION DES IMAGINAIRES ÉCOLOGIQUES PARTIE 4 Crédits photo: (C) Ellen Kooi pour COTÉLAC, direction artistique Maryse Khoriaty

Une crise des relations

La crise écologique est une crise de liens au vivant qui nécessite de (re)interroger le « Grand Partage » (la séparation « Nature-Culture ») qui a commencé en Europe à la Renaissance avec l’émergence de l’individualité. Comment nous situer dans le monde, dans un contexte dont nous faisons partie, mais au centre duquel nous ne sommes pas nécessairement situés, et où nous découvrons la multiplicité des réseaux d’interdépendance qui lient humains et non-humains ? Pour Philippe Descola, il faut combattre l’humanisme au sens de l’anthropocentrisme. C'est à dire la domination des humains sur la nature. Comprendre que la nature n'existe pas comme concept séparé de l'humanité. Déconstruire le principe du cogito ergo sum de Descartes, selon lequel seul l’humain est un sujet car il est doté de rationalité et de sensibilité, et la nature un objet.

4 relations humain - nature

Classification des diverses perspectives théoriques pouvant être adoptées en éthique de l’environnement selon les axes de distinction individualisme/holisme et anthropocentrisme/non-anthropocentrisme par Antoine Corriveau-Dussault

4 relations humain - nature

Sur cette même base Nicole Huybens psychosociologue, M.A. et Ph. D. en théologie pratique de l'Université de Montréal propose cette articulation. Les théories sont discriminées en fonction de l’entité naturelle valorisée (source) ● L’anthropocentrisme - L’HOMME hors nature : la vision anthropocentrique sépare l’humain de la nature, en fait le maître incontesté. ● Le biocentrisme - Hom-mort NATURE : la vision biocentrique sépare l’humain de la nature, et reconnaît une valeur sacrée à toute vie. ● L'écocentrisme - HOMNATURE : la vision écocentrique fait de la nature un tout dans lequel l’humain est un élément parmi les autres. ● Le multicentrisme - HOMME dans/avec la NATURE : la vision multicentrique voit l’humain comme un partenaire de la nature dans la continuité de l’évolution de l’univers.

Proposition de structuration des imaginaires écologiques

Proposition de fresque des imaginaires

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