BOURSE & FINANCES
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 JANVIER 2025
Liquidité bancaire Bank Al-Maghrib muscle la régulation en 2025 Depuis ce mois de janvier 2025, le secteur bancaire marocain applique deux nouvelles normes bâloises : le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) et le processus d’évaluation de l’adéquation de la liquidité (ILAAP). Ces nouvelles exigences, introduites par Bank Al-Maghrib, visent à consolider la solidité du secteur bancaire tout en répondant aux impératifs des standards internationaux.
pragmatique encourage les banques à privilégier les sources de financement stables et à adopter une gestion plus prudente de leurs actifs. Mais pour certains experts, le respect de cette norme va contraindre les banques à détenir davantage de res- sources longues en face de leurs emplois longs, ce qui va à l’encontre du métier traditionnel du banquier (transformation bancaire), consistant à prêter à long terme et se refinancer à court terme. Ainsi, la hausse des coûts de refinancement devrait mécaniquement entraîner une hausse des taux d’intérêt. ILAAP : Une évaluation interne renforcée En parallèle, la seconde norme, l'Internal Liquidity Adequacy Assessment Process (ILAAP), ou proces- sus d'évaluation de l'adé- quation de la liquidité, place l'accent sur l'évaluation interne des risques de liqui- dité par les banques elles- mêmes. Contrairement au NSFR, qui repose sur des ratios précis, l'ILAAP exige des établissements qu'ils mettent en place des méca- nismes robustes pour iden- tifier, mesurer et gérer leurs risques de liquidité. Cette démarche inclut notamment la constitution de coussins de liquidité de haute qualité, même en période de ten- sions prolongées. Comme l’explique notre professionnel, «l’ILAAP est un véritable changement sur le volet de la gestion de liquidité. Il ne s’agit plus seulement de répondre à des ratios réglementaires comme le LCR (Liquidity Coverage Ratio; ndlr), mais de mettre en place une véri- table réflexion stratégique sur les scénarios de crise. Cela va nous obliger à anti- ciper des situations spéci- fiques au marché marocain,
Par Y. Seddik
Depuis janvier 2025, les banques marocaines appliquent deux normes Bâle III : le NSFR et l’ILAAP.
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epuis quelques semaines, les banques marocaines doivent composer avec un cadre réglementaire plus musclé. La première de ces normes, le Net Stable Funding Ratio (NSFR), ou ratio structurel de liquidité à long terme, impose aux banques de maintenir un niveau minimum de res- sources financières stables pour couvrir leurs besoins de financement sur un hori- zon d'un an. En d'autres termes, il s'agit de s'as- surer que les banques ne dépendent pas excessive- ment de financements à
court terme pour soutenir des actifs à long terme, une pratique risquée connue sous le nom de transforma- tion des échéances. Contacté à ce sujet, un banquier de la place nous explique : «le NSFR nous pousse à revoir profondé- ment nos stratégies de finan- cement. Là où nous avions l’habitude de mobiliser des ressources à court terme à moindre coût, nous devons désormais privilégier des financements stables. Cette norme va donc inciter les banques à être moins expo- sées aux chocs de liquidité
et à favoriser une croissance durable. Mais pour certaines banques, cela peut s’ac- compagner de pressions sur les marges, notamment en raison du coût des res- sources longues». Concrètement, le NSFR, fixé à un minimum de 100% sur base sociale et consolidée, met en balance les capi- taux propres et autres pas- sifs pondérés en fonction de leur stabilité avec les actifs et expositions hors bilan pondérés en fonc- tion de leur liquidité et de leur durée résiduelle. Par conséquent, cette approche
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