FNH N° 1182 (1)

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 JANVIER 2025

F. N. H. : Quelles mesures concrètes, à la fois à court et moyen terme, devraient être mises en place pour com- bler ce déficit ? Quel rôle les entreprises privées, les institutions académiques et les partenariats internatio- naux devraient-ils jouer dans cette dynamique ? S. B. : Pour combler ce déficit, une approche collaborative est essentielle. À court terme, il faut renforcer les programmes de for- mation professionnelle, comme ceux mis en place par l’OFPPT, par la Fédération nationale de bâtiment et travaux publics, la Fédération marocaine du conseil et d’ingénierie, et par certaines associations et acteurs privés. Les entreprises privées doivent investir dans la formation continue et les partenariats avec les éta- blissements d’enseignement pour adapter les cursus aux besoins du marché. Ces entreprises devront également s’allier aux organismes d’enseignement pour encourager la réorientation professionnelle et la création de passerelles pour permettre aux collaborateurs une évolution de carrière. Une analyse du taux de chômage devra être menée pour catégoriser les profils ayant des difficultés à s’insérer dans le milieu profes- sionnel, pour étudier l’opportu- nité de conversion de carrière et profiter de la forte dynamique du secteur du BTP. Dans plusieurs chantiers de construction, nous avons pu encadrer des collaborateurs n’ayant aucune formation dans le domaine, pour leur apprendre un métier sur le terrain. Cela leur a permis de poursuivre et réussir leurs carrières. C’est également une invitation aux entreprises à créer leurs propres académies pour développer les compé- tences internes, tenant compte des projets qui leur sont confiés. Enfin, trouver des ingénieurs ou techniciens expérimentés, avec un salaire raisonnable, devient une mission compliquée dans le contexte actuel. Les donneurs d’ordre et les patrons devront donner plus de chance aux débu- tants et n’exiger une expérience

 La transformation digitale est une compétence essentielle à développer par les jeunes ingénieurs pour s’ouvrir sur les nouveaux métiers et technologies du BTP.

les jeunes ingénieurs marocains doivent développer des soft-skills essentiels pour réussir dans un environnement de plus en plus complexe et compétitif. Des qualités telles que le leader- ship, la gestion d’équipe, l’adap- tabilité, la responsabilité, la rési- lience, la communication efficace, l’éthique et la gestion des priori- tés, doivent être développées pour contribuer à positionner le Maroc comme un leader continental dans le domaine du BTP. Les organismes de formation et d’enseignement au Maroc sont conscientes de l’importance de ces soft-skills et offrent les bases à leurs étudiants. Mais le vrai apprentissage commence avec la pratique, la formation continue et le mentorat. Là encore, une colla- boration entre les établissements d’enseignement et les entreprises pour adapter les compétences aux réalités du marché est essen- tielle, surtout avec des incitations gouvernementales à travers des subventions ou des partenariats public-privé. Une autre compétence essen- tielle à développer par les jeunes consiste à prendre le train de la transformation digitale dès aujourd’hui. Il s’agit de s’ouvrir sur les nouveaux métiers et technolo- gies du BTP, tels que le Building information modeling (BIM), la réalité virtuelle, la robotisation de l’acte de construire et l’utilisation de l’immense pouvoir de l’intelli- gence artificielle. ◆

que quand il est vraiment néces- saire.

délais impartis. Il va falloir faire preuve de vigilance accrue dans la gestion de la qualité pour ne pas refaire un travail. Les cadres devront faire preuve d’ingénierie et d’innovation pour respecter les coûts. L’utilisation de logiciels spécialisés dans la conception et la gestion des projets devient un must, vu leurs avantages en termes de précision et rapidité. Ainsi, pour garantir la réussite de cette orientation de préférence nationale, les cadres marocains devront être accompagnés pour monter encore en compétence. Dans ce contexte, l’encourage- ment et le financement de la for- mation continue sont obligatoires. Ces formations continues portent aussi bien sur les compétences métier que sur des compétences managériales et personnelles. F. N. H. : En plus des quali- fications techniques, quelles compétences et qualités humaines doivent absolu- ment développer les jeunes ingénieurs marocains pour réussir dans les projets ambitieux à l’horizon 2030 et répondre aux exigences du secteur ? S. B. : Effectivement, au-delà des compétences techniques,

F. N. H. : Fouzi Lekjaa plaide pour la préférence nationale dans les projets du BTP. Pensez-vous que les compé- tences marocaines actuelles sont suffisantes pour relever ce défi ? Quelles mesures devraient accompagner cette orientation pour garan- tir son succès ? S. B. : Les compétences des entreprises marocaines n’ont rien à envier à celles internationales. Elles ont prouvé une expertise indéniable dans la réalisation de grands projets de BTP; elles ont même assuré une croissance à l’international, et particulièrement en Afrique. Nos entreprises marocaines sont souvent perçues comme des modèles de réussite et d'inno- vation, contribuant à renforcer l'image et l'influence du Maroc sur la scène africaine. Les Marocains sont capables de relever de très grands défis. Cependant, ce qui marque la phase actuelle, c’est l’urgence et la complexité des projets à réali- ser. Cela impose la mise en place de compétences plus développées que celles nécessaires pour la réa- lisation d’un projet ordinaire. Il n’y aura pas de temps pour attendre le retour d’une administration concernant une demande d’auto- risation. Le règlement des presta- tions devra être effectué dans les

Les retards ne seront aucunement tolérés pour les projets programmés à l’horizon 2030, notamment ceux de la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.

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