DEVELOPPEMENT DURABLE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 JANVIER 2025
pions d’Europe des renouve- lables, l’Espagne et le Portugal, en plus de la Mauritanie, va donc permettre d’échanger les renou- velables et améliorer les parts dans le mix électrique de chaque pays», explique Guemra. Malgré la suspension des inter- connexions avec l’Algérie en rai- son des tensions diplomatiques, le pays est doté de deux inter- connexions sous-marines avec l’Espagne, d’une capacité totale de 1,4 GW et bientôt renforcées à 2,1 GW. D’autres projets sont en préparation, notamment une ligne de 1 GW avec le Portugal, et celle avec la Mauritanie repré- sentera un total de plus de 75% de la puissance renouvelable totale du pays en 2023. Ces infrastructures représentent des artères vitales pour évacuer les excédents d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, évitant ainsi leur gaspillage. Pour accompagner ces intercon- nexions, le Maroc développe éga- lement des solutions de stockage énergétique à grande échelle. Des projets tels que Noor Midelt 2 et 3 intégreront des batteries de stockage d’énergie (BESS), tan- dis que les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) d’Afourar (464 MW) et d’Abdel- moumen (350 MW), d’une capa- cité combinée de 814 MW, jouent un rôle clé dans la gestion des pics de consommation et des excédents renouvelables. «La technologie des systèmes de stockage d’énergie par batteries, qui commence à connaitre un développement important dans le monde, peut connaitre éga- lement un développement non négligeable au Maroc. Avec les développements des intercon- nexions avec les pays voisins, des stations de transfert de l’énergie par pompage et des stockages sur batteries, le Maroc met toutes les chances de son côté pour pouvoir développer les renouve- lables de manière accrue. Le but est d’espérer pouvoir atteindre un pourcentage d’électricité intermittente pouvant dépasser les 60% à 70% de part des renou- velables dans son mix électrique de 2050» , conclut l’expert. ◆
En optant pour une stratégie d’interconnexion bien ficelée, le Maroc a montré qu’il est possible d’intégrer des systèmes énergétiques complexes et transfrontaliers.
Interconnexions électriques
Conscient du rôle crucial des interconnexions électriques dans sa transition énergétique vers un modèle bas carbone, le Maroc a fait de l’intégration régionale des réseaux et des marchés électriques l’une des priorités de sa stratégie énergétique nationale. Accélérateur pour la transition énergétique du Maroc Par Désy M. D
epuis plus d'une décennie, le Maroc multiplie des stratégies pour augmenter sa capacité énergétique issue de sources renouvelables. Pour ce faire, plu- sieurs projets ambitieux et des investissements conséquents dans les technologies solaires, éoliennes et hydrauliques sont réalisés. Dans cet élan de maxi- miser l'utilisation de ces énergies propres et pallier leur intermit- tence, le Royaume mise sur une stratégie d'intégration régionale ambitieuse : le développement des interconnexions électriques avec ses voisins. Récemment, par l’entremise de sa ministre de la Transition éner- gétique et du Développement durable, Leila Benali, il a procédé à la signature d’un mémorandum d’entente avec la Mauritanie, représenté également par son ministre de l’Energie et du Pétrole, Mohamed Ould Khaled.
Cet accord prévoit la réalisa- tion d’une nouvelle ligne élec- trique reliant les deux pays. Cette infrastructure permettra d’échan- ger de l’électricité, en grande partie d’origine renouvelable, tout en assurant une sécurité énergétique mutuelle face aux fluctuations de la demande. «Cette importante initiative va donc renforcer la politique du Maroc en matière d’intégration régionale dans le marché régio- nal de l’électricité. Notons que l’intégration régionale constitue le troisième pilier de la transi- tion énergétique du Maroc, aux côtés de l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables», souligne Said Guemra, expert en énergie. Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large visant à positionner le Maroc comme un pont énergétique entre l’Europe et l’Afrique. Avec des projets
ambitieux comme le développe- ment conjoint d’infrastructures d’hydrogène vert, les deux pays entendent exploiter les syner- gies offertes par leurs ressources naturelles complémentaires. Un réseau d’interconnexions stratégiques Le Maroc ne part pas de zéro. En optant pour une stratégie d’inter- connexion bien ficelée, le pays a montré qu’il est possible d’inté- grer des systèmes énergétiques complexes et transfrontaliers. «En novembre 2022, un mémorandum signé avec des pays européens a tracé une feuille de route pour les échanges d’électricité d’origine renouvelable, consolidant davan- tage cette position stratégique, le mettant ainsi au centre d’un grand marché électrique avec plusieurs corridors énergétiques entre l’Europe et l’Afrique. Sa connexion avec les deux cham-
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