HIGH-TECH
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 JANVIER 2025
Aux origines du gaming au Maroc Petite arène, grandes ambitions
ancien joueur au sein de «The Black Lotus» , une équipe iconique de la scène League of Legends. Les progrès sont indéniables, mais les failles persistent : des connexions Internet parfois ins- tables freinent encore les ambi- tions des joueurs compétitifs. De plus, les sponsors hésitent encore à s’engager pleinement dans une industrie qui est toujours en déve- loppement. Aujourd’hui membre de la team Versus Arena, Chakir explique qu’ «entre les problèmes de connexion et le coût élevé du matériel, on doit faire face à beau- coup de difficultés. Mais malgré ça, on continue, parce que c’est notre passion». Grâce à leurs propres efforts, certains streamers ont réussi à élargir leur audience au- delà des frontières nationales. Ils attirent des spectateurs en Europe et au Moyen-Orient, grâce à des contenus multilingues. «Il faut le reconnaître, certains streamers travaillent dur pour unir la commu- nauté. Ce sont eux qui poussent le gaming à sortir de l’ombre à l’étranger» , ajoute Chakir. Des initiatives pour structurer l’industrie Outre les performances des joueurs et des streamers, des ini- tiatives publiques et privées visent à structurer l’industrie du gaming. En 2022, le projet Rabat Gaming City a été annoncé comme une future plateforme dédiée aux jeux vidéo et à l’e-sport, avec l’ambition d’attirer des investis- seurs et de créer des emplois dans le secteur. D’autres projets, comme le programme «Video Game Creator», lancé en partena- riat avec Isart Digital, offrent aux jeunes des opportunités de forma- tion dans le domaine du dévelop- pement de jeux vidéo. Ces initia- tives témoignent d’une volonté de transformer le Maroc en un acteur clé, non seulement en tant que consommateur, mais aussi comme créateur de contenu vidéoludique. Pour Chakir, «le Maroc a tout pour réussir. Nous avons les talents, une culture gaming riche et un marché en pleine expansion. Avec une vision claire et un soutien concret, l’industrie peut vraiment décoller» . ◆
dans les propos de Soufiane RG, joueur professionnel spécialisé dans la FIFA : «Le potentiel est énorme ici, mais les joueurs ont besoin de soutien à long terme, notamment financier, surtout pour s’entraîner dans de bonnes condi- tions.» A Le gaming au Maroc, longtemps marqué par la débrouillardise et une passion brute, se trans- forme aujourd’hui en un véritable secteur organisé. Deuxième partie de notre série «Aux origines du gaming au Maroc», cet article montre comment le pays passe d’une communauté de passion- nés à une industrie dynamique, portée par l’e-sport, les streamers et des initiatives locales. Par K. A.
utrefois limité aux cybercafés, le gaming compétitif au Maroc a évolué pour devenir une disci- pline reconnue et mieux structu- rée. Ce changement s’est accé- léré en 2019 avec la création de la Fédération royale marocaine des jeux électroniques (FRMJE), qui encadre et développe l’e-sport dans le pays. Ces dernières années, le Maroc a aussi fait ses premiers pas sur la scène internationale en participant à des compétitions prestigieuses telles que la FIFAe Nations Series et la FIFAe World Cup. En parallèle, le pays a accueilli des événements de renom comme le Casablanca World Fighters et le Championnat africain d’eSports (AEC24). Avant, tout se faisait de manière
informelle. Les joueurs organi- saient leurs propres tournois avec très peu de moyens. Aujourd’hui, les choses sont beaucoup plus claires. La fédération donne un cadre, ce qui attire des sponsors et motive les joueurs. «Sans la FRMJE, nous n’aurions jamais pu être éligibles pour la FIFA eNa- tions Cup et bien d’autres tour- nois, comme ceux de l’IESF. En seulement quatre mois, la fédéra- tion a réussi à obtenir sa première qualification pour la Coupe du monde FIFA. Nous sommes le seul pays d’Afrique à avoir accompli cet exploit» , déclare Saad Bassy, coach de l’équipe nationale. Cependant, bien que la recon- naissance progresse, l’e-sport au Maroc reste confronté à des défis significatifs. Selon un rapport de la Fédération internationale de l’e- sport, les infrastructures dans la région MENA sont encore insuffi- santes pour soutenir les joueurs de haut niveau. Ce constat se reflète
Les streamers, fers de lance du secteur Tandis que l’e-sport gagne en popularité, les streamers maro- cains participent largement à renforcer et structurer la commu- nauté gaming. Des plateformes comme Twitch, YouTube Gaming et TikTok permettent à ces créa- teurs de contenu de toucher un public jeune et engagé. En 2023, ils ont généré près de 2,5 millions d’heures de visionnage cumulées sur Twitch, un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2022. «Être streamer, ce n’est pas simple», confie Chakir Abdelhak, alias Stark, expert en gaming et
«Le potentiel est énorme ici, mais les joueurs ont besoin de soutien à long terme, notamment financier, surtout pour s’entraîner dans de bonnes conditions».
La Fédération royale marocaine des jeux électroniques estime qu’il y a environ 4 millions de joueurs actifs au Maroc.
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