FNH N° 1187 (1)

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 7 mars 2025 - 8 DH - N° 1187

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Gestion d’actifs

Sociétés cotées

Croissance robuste des revenus en 2024

Un big bang réglementaire pour les OPCVM

P. 8/9

P. 7

LES NOUVELLES RÈGLES DU JEU BANQUES ● Face aux défis macroéconomiques, aux réformes réglementaires et à l’accélération des innovations technologiques, les banques doivent repenser leurs modèles. ● Quels enjeux, quelles stratégies et quelles perspectives ? ● Décryptage des tendances qui redessinent l’avenir du secteur.

P. 12 à 47

Palestine

Ukraine / Russie Zelensky, Trump et le prix d’un deal

Rabat remet les pendules à l’heure

P. 2

P. 3

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

SOMMAIRE

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 7 MARS 2025

Voyons voir : Zelensky, Trump et le prix d’un deal Ça se passe au Maroc 3 4 ACTUALITÉ

Editorial

Point Bourse Hebdo : Trimestriels bouclés, résultats annuels en ligne de mire Sociétés cotées : Croissance robuste des revenus, endettement en hausse en 2024 Gestion d’actifs : Un big bang réglementaire pour les OPCVM LabelVie : Expansion record et pari multiformat gagnant 6 7 8 10 BOURSE & FINANCES

Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication

SPÉCIAL BANQUE

Palestine

I Rabat remet les pendules à l’heure

l y a des principes qui ne souffrent ni l'usure du temps, ni les aléas géopolitiques. La position du Maroc sur la question palestinienne en fait partie. Inlassablement, avec la constance du métronome, Rabat réitère son engagement indéfectible envers les droits légitimes du peuple pales- tinien, et ce sous la vision éclairée du Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods. Lors du sommet extraordinaire de la Ligue arabe au Caire qui s'est tenu mardi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rappelé, sans fioritures, que pour le Maroc, la cause palestinienne est une ligne de crête sur laquelle il ne transigera jamais. Car pendant que certains pays arabes, empêtrés dans leur arithmétique politi- cienne, cherchent à ménager la chèvre et le chou, le Maroc, lui, n’a pas ce genre d’états d’âme. Sa position est claire : Gaza et la Cisjordanie sont des territoires palestiniens et, à ce titre, il appartient exclusivement au peuple palestinien et à son Autorité légitime d’en déterminer l’avenir. Une évidence qui, pourtant, semble échapper à certaines puissances qui se rêvent encore en administrateurs de fortune de ce petit territoire meurtri qu’est Gaza. Dans ce contexte, la proposition farfelue du président Donald Trump, qui sug- gérait une prise de contrôle américaine de Gaza et l’expulsion de sa population vers l’Egypte et la Jordanie, a été accueillie avec la froideur qu’elle méritait. N’en déplaise au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui y voit une «oppor- tunité révolutionnaire» , les pays arabes ne sont pas dupes et le Maroc encore moins. Ainsi, au-delà du rejet des solutions absurdes, la diplomatie marocaine met l’accent sur une feuille de route réaliste. Avant de penser à la reconstruction de Gaza, chiffrée à plus de 53 milliards de dollars selon l’ONU, encore faut-il consolider le cessez-le-feu, permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et créer un cadre politique apaisé. L’erreur serait de se focaliser uniquement sur Gaza et d’oublier que la colonisation rampante en Cisjordanie et les violations du statut d’Al-Qods continuent de s’aggraver. C’est justement là que le Maroc, via l’Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif, joue un rôle déterminant pour renforcer la résilience des Palestiniens. Et si l'on écoute certains dirigeants israéliens, la paix ne pourrait advenir qu’au prix d’une «démilitarisation totale de Gaza». Autrement dit, un désarmement du Hamas, dont la réponse est sans appel : « c’est une ligne rouge non négociable». On se retrouve donc dans une situation de tension extrême, où toute erreur ou imprudence risque de faire capoter l’accord de cessez-le-feu déjà fragile. Pendant ce temps, les civils trinquent, l’aide humanitaire est bloquée et la catas- trophe humanitaire s’aggrave. Mais que faire alors ? Une chose est sûre : la paix ne peut être imposée par le plus fort; elle doit être le fruit d’un consensus juste et durable. Pas d’expulsion, pas de décisions unilatérales, pas d’arrangements taillés sur-mesure pour satisfaire les intérêts d’un seul camp. Une paix sincère, qui repose sur la reconnaissance mutuelle et le droit des Palestiniens à un Etat viable et souverain. Mais Netanyahu veut-il vraiment la paix ? Pas sûr. Fort de ses alliances et de son appui inébranlable de Washington, il croit pouvoir imposer ses conditions par l’usure et le fait accompli. Mais l’histoire nous enseigne que les solutions qui n’intègrent pas les aspirations légitimes des peuples finissent toujours par voler en éclats. Ce sommet extraordinaire du Caire aura au moins permis de remettre les pendules à l’heure : les pays arabes ne cautionneront pas des plans bancals qui ne tiennent compte ni des droits historiques des Palestiniens, ni des impéra- tifs de justice et de dignité. u

Banques : Un secteur résilient en pleine mutation Entretien avec Benallal Gada : Banques, Résilience éprouvée, défis renouvelés Modernisation du cadre bancaire : Bank Al-Maghrib accélère ses réformes Entretien avec Rachid El Fakir : Marché à terme interbancaire, «Une pierre angulaire dans l’édifice d’un marché de change plus structuré» Créances en souffrance : Un marché secondaire pour aider les banques à nettoyer leurs bilans Entretien avec Zakaria Soukri & Abdelmajid Fassi Fihri : Grands projets nationaux, La stratégie de la BMCI pour répondre aux enjeux du financement Banques : La nécessaire maîtrise des filiales à l'international Entretien avec Mustapha Chehhar : Financement, Le GCAM assure 85% des enveloppes globales dédiées au secteur agricole marocain»

Secteur financier : La résilience bancaire passe aussi par la gestion du risque climat Entretien avec Ilham Harket : Finance verte, Comment la BMCI accélère le financement de la transition énergétique Banques à capital français : Le grand passage de témoin Banques cotées : Une machine à profits Groupe BCP : Des résultats record en 2024 CIH Bank : PNB consolidé en progression de 6,1% en 2024 Fintech : Le Maroc entre innovation et prudence Entretien avec Sofiane Gadrim : Fintech, «L’IA a lit- téralement changé les règles du jeu» Banques : Quelles stratégies face aux cyberattaques ? Banques participatives : 25 Mds de dirhams de financements Mourabaha à fin janvier 2025

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48 L'UNIVERS DES TPME

50 GNL : Une solution temporaire et transitoire ? DEVELOPPEMENT DURABLE

Entretien avec Mohamed Benboubker : Arrabet Holding, Du Build digital à l’investissement tech- nologique

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

VOYONS VOIR

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 7 MARS 2025

Zelensky, Trump et le prix d’un deal

I l y a des rencontres diplomatiques qui entrent dans l’histoire, et puis il y a celles qui font date pour leur spectacle désolant. L’altercation halluci- nante entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, vendredi dernier, appartient sans conteste à la seconde catégorie. On savait le président américain imprévisible, mais on igno- rait qu’il transformerait une visite officielle en une sorte de télé-réalité politique, où l’humiliation remplace la diplomatie et l’arrogance tient lieu de stratégie. Face à lui, un Zelensky stoïque, un brin amer, mais toujours debout. Entre les deux, un vice-président JD Vance, qui, tout à son zèle, s’est érigé en larbin d’un Trump à fond dans une séance d’intimidation. Par D. William

a lâché, en réponse à Trump qui affirmait que sans les équipements américains «cette guerre aurait été terminée en deux semaines» : «En trois jours. C'est ce que j'ai entendu de Poutine» . Un tacle subtil, mais assassin. Ce clash a déclenché une onde de choc en Europe où on espérait tout de même de Trump un minimum de décence. En réponse, les alliés euro- péens se sont précipités pour afficher leur soutien à Kiev. A Londres, une quinzaine de dirigeants européens ont promis de «renforcer la défense de l’Europe» et de s’unir derrière l’Ukraine. Emmanuel Macron, toujours à l’aise dans le rôle du chef d’orchestre européen, a insisté sur la nécessité d’une réponse collective face à Moscou. Même Olaf Scholz, d’habitude plus mesuré, a martelé que «l'Ukraine peut compter sur l'Allemagne et sur l'Europe». Mais si Trump a eu le mérite de mettre en lumière les failles de l’alliance occidentale, cela suffira-t- il à réveiller l’Europe ? Car derrière les grandes déclarations, les fissures sont bien là. L’Italie de Meloni joue la carte de la conciliation avec Washington; la Hongrie d’Orbán frôle l’alignement sur Moscou; et l’Allemagne est toujours frileuse sur le plan militaire. C’est dire que l’Europe est encore loin d’une riposte crédible face au revire- ment américain. De son côté, Zelensky joue les équilibristes. Il sait que l’avenir de son pays dépend d’un soutien international solide et que, malgré l’humiliation subie, il ne peut se permettre de claquer la porte au nez de Washington. Mais jusqu’à quand pour- ra-t-il composer avec un Trump qui semble prêt à tout brader au nom d’un deal ? En tout cas, ce clash entre Trump et Zelensky marque sans doute un tournant. Il acte la fin d’une époque où l’Ukraine pouvait compter les yeux fermés sur les Etats-Unis. Et, surtout, met à nu la brutalité du pouvoir trumpien, où la reconnais- sance est une dette et la soumission un prérequis. Mais il révèle aussi autre chose : face aux coups de boutoir américains, l’Europe n’aura bientôt plus d’autre choix que de s’assumer en tant que puissance. Quant à Trump, il pourra toujours savourer son coup d’éclat en se félicitant d’avoir «recadré» un allié récalcitrant. Mais entre la dignité d’un président en guerre et l’arrogance d’un showman et de son valet, l’histoire va juger autrement et semble avoir déjà choisi son camp. ◆

Le tout ponctué d’un Vance encore plus servile, qui insiste : «Avez-vous seulement dit merci ? (...) Dites quelques mots de remerciements aux Etats-Unis d'Amérique et au président qui essaie de sauver votre pays». Voilà, c’est dit. L’Amérique de Trump n’a que faire des engagements passés, de l’histoire ou des principes. Elle veut un deal, vite et à tout prix. Peu importe que l’Ukraine ait été envahie, que des milliers de civils aient péri et que l’Europe se retrouve fragilisée par cette attitude. Ce qui compte, c’est l’image d’un Trump «faiseur de paix» , capable de conclure un accord, fût-il bâti sur l’abandon d’un allié. Zelensky, seul contre tous ? Face à ce déferlement d’arrogance, Zelensky a choisi une posture rare en politique : la dignité. Pas d’excuses serviles. Pas de soumission. Son visage fermé trahissait une exaspération certaine, mais il a tenu bon. Le seul moment où il a laissé échapper une pointe d’agacement, c’est lorsqu’il

Ainsi, ce qui aurait dû être un sommet déter- minant pour l’avenir de l’Ukraine a tourné à la démonstration de force d’un Trump qui semble voir la politique internationale comme une partie de poker où il distribue les cartes et décide qui peut encore jouer. Il l’a ainsi prouvé à son invité en lui assénant, face caméra : «Vous n'avez pas les cartes en main, là. (…) Mais soit vous concluez un accord, soit nous vous laissons tomber». Et puis, il y a cette réprimande quasi paternelle adressée à Zelensky : «Vous devez être reconnais- sant (…). Et ce que vous faites est très irrespec- tueux envers ce pays qui vous a soutenu bien plus que ce que beaucoup disent qu'il aurait dû (…).

Entre la dignité d’un président en guerre et l’arrogance d’un showman et de son valet, l’histoire va juger autrement et semble avoir déjà choisi son camp.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

ÇA SE PASSE AU MAROC

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 7 MARS 2025

Habitat

Le financement participatif en hausse à fin janvier

L e financement participatif destiné à l'habi- tat, sous forme notamment de «Mourabaha immobilière», a poursuivi sa progression et s'est établi à 25,1 milliards de dirhams à fin janvier, après 21,8 Mds de DH une année aupa- ravant, selon Bank Al-Maghrib. Ce financement a ainsi affiché une hausse de 2% comparativement à fin janvier 2024. Concernant les crédits accordés aux ménages, ils ont enre- gistré une hausse annuelle de 2%, en lien prin- cipalement avec la hausse de 1,9% des prêts à l'habitat et de 1,8% de ceux à la consommation.

Rabat

Lancement de l'opération nationale «Ramadan 1446» S ur hautes instructions du Roi Mohammed VI, le Prince Héritier Moulay El Hassan et la Princesse Lalla Khadija ont procédé, lundi au quartier Bouregreg à Rabat, au lancement de l'opération nationale «Ramadan 1446», initiée par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité à l'occasion du mois sacré de Ramadan et bénéficiant à un million de ménages, soit près de 5 millions de personnes. Cette action de générosité, devenue une tradition depuis plus de 25 ans, traduit la haute sollicitude constante du Roi envers les populations en situation de vulnérabilité sociale et vient consacrer les valeurs d'humanité, de solidarité, d'entraide et de partage, caractéristiques de la société marocaine. Mobilisant une enveloppe budgétaire globale de 330 millions de dirhams, l’opération «Ramadan 1446», qui porte sur la distribution de 34.280 tonnes de produits alimentaires, vise à apporter aide et réconfort aux catégories sociales les plus vulnérables, notamment les veuves, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. A noter que l’édition de cette année se distingue par le recours, pour la première fois, au Registre social unifié (RSU), pour l’actualisation, par le ministère de l’Inté- rieur, des listes des ménages bénéficiaires de l’opéra- tion de soutien alimentaire. ■ L e marché automobile poursuit sa dynamique haussière avec une croissance spectaculaire en février 2025. Sur ce seul mois, 15.758 véhicules ont été livrés, marquant une progression de 46,4% par rapport à la même période en 2024. Cette performance record s’explique, selon les importateurs, par deux facteurs majeurs : d’une part, les perturbations sur la chaîne logistique avaient fortement ralenti les arrivages de certaines marques en février 2024 et, d’autre part, il y a l’introduction de nouvelles marques sur le marché.

Par ailleurs, l’enquête de conjoncture de BAM indique que l’accès au financement bancaire, au quatrième trimestre (T4-2024), a été jugé «normal» par 75% des industriels et «difficile» par 16% d’entre eux. En outre, le coût du crédit aurait été en stagnation selon 87% des entreprises et en baisse selon 10%. Au T4-2024, les taux appliqués aux nouveaux crédits ont reculé de 7 points de base pour se situer à 5,26% en comparaison au trimestre précédent. Ils se sont établis à 5,08% pour les grandes entreprises (GE) et à 5,70% pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). ■

OMPIC

95.235 entreprises créées en 2024

E n 2024, le Maroc a enregistré plus de 67.000 créations d’entreprises personnes morales, marquant une hausse de 5% par rapport à 2023. La plupart sont des SARL à associé unique (64,7%) et des SARL classiques (34,5%). Casablanca-Settat reste la région la plus

attractive avec 39,1% des immatricula- tions, suivie de Marrakech-Safi et Rabat- Salé-Kenitra (12,4% chacune) et Tanger- Tétouan-Al Hoceima (11,8%). Les secteurs les plus dynamiques sont le commerce (35,1%), le BTP et l’immobilier (19,2%) et les services divers (18,2%). Parallèlement, 27.700 entreprises indivi- duelles ont été créées, principalement à Tanger-Tétouan-Al Hoceima (21,3%), sui- vie de l’Oriental (12,3%) et Casablanca- Settat (11,4%). ■

Automobile : Le marché bondit de 34,6% à fin février

Sur les deux premiers mois de l’année, le sec- teur totalise désormais 30.755 immatriculations, affichant une hausse de 34,6% par rapport aux 22.849 unités vendues à fin février 2024. Dans le détail, le segment des véhicules particu- liers (VP) enregistre 26.645 immatriculations, soit une progression de 29,7%. De son côté, le marché des véhicules utilitaires légers (VUL) connaît une expansion encore plus marquée, avec 4.110 unités écoulées, soit une envolée de 77,8%. ■

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BOURSE & FINANCES

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Point Bourse Hebdo Trimestriels bouclés, résultats annuels en ligne de mire

Evolution de l'indice Masi depuis début mars 2024

A Le semaine boursière a été marquée par des prises de bénéfices. Les investisseurs n’auront pas le temps de souffler qu’ils devront déjà se préparer à l’arrivée des résultats annuels. près quatre semaines de hausse quasi ininterrompues, la Bourse de Casablanca marque un temps d’arrêt. Rien de surprenant après un tel rallye, et encore moins inquié- tant. Les opérateurs en ont profité pour sécuriser une partie de leurs gains dans une semaine marquée par un flux dense de publications trimestrielles. Le Masi recule donc de 0,71% à 16.723,79 points, après avoir franchi les 17.000 points en cours de semaine. Un repli mesuré qui tient plus de la consolidation technique, alors que l’environne- ment du marché reste porteur. rassurer les investisseurs sur la soli- dité du cycle en cours. La prochaine étape sera décisive : avec l’arrivée des résultats annuels en mars, les regards se tourneront vers les per- formances financières et opération- nelles des sociétés cotées. Par Y . Seddik

S’il fallait choisir une valeur phare cette semaine, Maroc Telecom s’impose sans conteste. Le titre a signé une performance hebdo- madaire proche de 10%, repas- sant au-dessus des 100 milliards de dirhams de capitalisation. L’action de l’opérateur a concentré une part importante des échanges, avec 625 MDH traités, soit 22,54% du volume total de la semaine. Une dynamique portée par un newsflow favorable. Derrière, TGCC et Akdital se sont aussi distingués, totalisant respec- tivement 319 MDH et 261 MDH d’échanges. L’après-trimestriels : Ramadan et arbitrages Maintenant que la saison des trimes- triels est derrière nous, les investis- seurs vont ajuster leurs positions en attendant la prochaine échéance importante : les résultats annuels. Avec un environnement marqué par

TOP Performances

FLOP Performances

SMI Afriquia Gaz TGCC

-26,43%

+13,59% +11,76%

Stokvis Nord Afrique Itissalat Al-Maghrib S.M Monétique

-9,92%

-9,2%

+11,32 %

des taux relativement bas, la rému- nération des actionnaires pourrait devenir un levier d’attractivité pour les investisseurs à la recherche de rendements attractifs. Par ailleurs, l’arbitrage entre actions et obliga- tions reste favorable aux actions, ce qui devrait continuer à soutenir les volumes et maintenir un certain appétit pour le marché qui voit sa prime de risque nettement baisser. Historiquement, le mois de Ramadan s’accompagne d’une baisse des volumes et d’une volatilité réduite. Mais cette année, la dynamique pourrait bien être différente. Avec la saison des résultats annuels en plein

cœur du mois et une effervescence boursière toujours palpable, l’acti- vité pourrait rester soutenue, loin du calme habituel observé sur cette période. Avec 13% de performance enregis- trée au 28 février, la question d’une pause technique se pose naturelle- ment. BKGR estime toujours que le Masi pourrait atteindre +16,5% d’ici fin 2025, mais une consolidation temporaire dans les semaines à venir n’est pas à exclure. Pour l’ins- tant, aucun signal ne vient troubler l’élan de fond, mais le marché devra digérer cette phase avant d’enclen- cher une nouvelle impulsion. ◆

Comme à chaque fin de saison des trimestriels, les publications se sont multipliées jusqu’à la dernière minute. Vendredi, la place casa- blancaise a connu une avalanche de résultats, un classique pour les émetteurs qui attendent souvent l’ultime délai légal pour publier leurs chiffres. Dans l’ensemble, les résultats confir- ment une amélioration de l’activité commerciale pour une grande par- tie des entreprises cotées. Certains secteurs, comme le BTP, l’immobi- lier et les banques, affichent même une accélération marquée, de quoi

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Sociétés cotées Croissance robuste des revenus, endettement en hausse en 2024 311,1 milliards de DH : c’est le chiffre d’affaires global dégagé par la cote au terme de l’année 2024, selon les calculs de BMCE Capital Research. La dette nette s’alourdit de 8,8% à 64,7 milliards de DH, alors que les Capex augmentent de 48% à 27,8 milliards de DH. Par Y. Seddik

ont bondi de 48% pour atteindre 27,8 milliards de DH. Cette envo- lée est principalement due aux investissements massifs de Maroc Telecom, qui a engagé 11,2 mil- liards de DH (+42,2%), ainsi qu’à ceux de Managem, dont les inves- tissements ont été multipliés par 2,6 pour atteindre 7,3 milliards de DH. Ces dépenses ont notamment permis de financer les projets miniers de Tizert et Boto, ainsi que des acquisitions en Afrique. En outre, Akdital a également intensi- fié ses investissements, atteignant 1,9 milliard de DH en vue de l’ou- verture de nouvelles cliniques en 2025. Parallèlement, le secteur finan- cier s’affirme comme le principal moteur de la croissance. En effet, le PNB a progressé de 12,4%, tiré par Attijariwafa bank, qui affiche une contribution de +4,5 milliards de DH, suivie par BCP (+2,8 mil- liards de DH) et Bank of Africa (+1,6 milliard de DH). Cette perfor- mance s’explique notamment par la baisse du taux directeur, qui a permis une amélioration du coût de refinancement des banques, mais aussi par la valorisation posi- tive des portefeuilles de trading.

 Sur l’ensemble de l’année 2024, les revenus

globaux des sociétés cotées progressent de 6%, profitant

principalement de la forte dynamique des réalisations commer- ciales des financières.

Une fin d’année en accélération

L

Sur le quatrième trimestre, la dynamique s’accélère avec une croissance de 10,8% du chiffre d’affaires global, atteignant 81,5 milliards de DH. Le secteur indus- triel enregistre une hausse de 9,1%, portée principalement par Managem (+48,2%) et Aluminium du Maroc, dont le chiffre d’affaires a été multiplié par trois. Par ail- leurs, les banques poursuivent leur ascension avec une progression de 15%, tandis que le secteur des assurances affiche une croissance de 10,5%, notamment grâce à Wafa Assurance. En définitive, avec un taux de réa- lisation de 100,4% par rapport aux prévisions, les sociétés cotées ont globalement été en ligne avec les attentes du marché. La poursuite de la dynamique commerciale des banques et l’expansion des inves- tissements industriels devraient continuer à soutenir la croissance en 2025. ◆

es sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont terminé l’an- née 2024 sur une note positive en matière de chiffre d’affaires, avec une progression de 6% à 311,1 milliards de dirhams, selon les données compilées par BMCE Capital Global Research (BKGR). Cette performance est principa- lement soutenue par la bonne dynamique des banques, dont le produit net bancaire (PNB) a bondi de 12,4% à 92,8 milliards de DH. Parallèlement, les industries affichent une légère croissance de 3,5%, tandis que le secteur des assurances progresse de 3,9%. Toutefois, cette expansion ne s’est pas faite sans contrepartie. En effet, la dette nette des entreprises cotées (hors secteur financier) a enregistré une hausse de 8,8%, atteignant ainsi 64,7 milliards de DH. Cette augmentation s’explique

en grande partie par l’alourdisse- ment de l’endettement de Maroc Telecom, qui a dû s’acquitter de 6,1 milliards de DH à la suite du règlement de son litige avec Wana. De son côté, Managem, qui pour- suit son cycle d’acquisitions et d’investissements stratégiques, a également contribué à la progres- sion de l’endettement global. En termes sectoriel, le secteur industriel affiche une progres- sion de 3,5% à 194,8 milliards de DH, soutenue notamment par Managem dont le chiffre d’affaires a grimpé de 18% grâce à la hausse des cours des métaux et à l’aug- mentation des volumes de vente de cuivre et d’or. De son côté, Akdital enregistre une forte crois- sance de 55%, portée par l’expan- sion de son réseau hospitalier. Quant au BTP, il bénéficie d’une conjoncture favorable, avec des

performances remarquables pour Jet Contractors (+43%) et TGCC (+12,5%). À l’inverse, certaines entreprises industrielles ont vu leurs revenus reculer. C’est notam- ment le cas de Taqa Morocco, dont le chiffre d’affaires a chuté de 17,5%, pénalisé par la baisse du prix du charbon. De même, Lesieur Cristal enregistre un recul de 8%, conséquence de la décrue des cours des matières premières et d’une concurrence locale accrue. Par ailleurs, Residences Dar Saada affiche la plus forte baisse (-67,7%) en raison du retard dans la livrai- son de certains projets de reloge- ment. Explosion des Capex, secteur bancaire en locomotive L’un des faits marquants de l’année 2024 est l’explosion des dépenses d’investissement (Capex), qui

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Gestion d’actifs Un big bang réglementaire pour les OPCVM Le nouveau projet de loi introduit une refonte majeure du cadre réglementaire des OPCVM au Maroc. Avec de nouvelles catégories de fonds, un encadrement renforcé de la gestion des risques et une gouvernance plus stricte, cette réforme vise à dynamiser le marché de la gestion d’actifs et à attirer davantage d’investisseurs. Décryptage des principales mesures qui redéfiniront l’industrie des OPCVM. Par Gh. Bennani

fonctionnement allégées (RFA), ils sont destinés aux investisseurs institutionnels et bénéficient d’un cadre plus souple, permettant une gestion plus dynamique et une prise de risque adaptée aux exi- gences des grands acteurs du marché. Ces nouvelles structures visent à attirer davantage d’in- vestisseurs professionnels en leur proposant des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques. La transparence et la gouver- nance des OPCVM seront éga- lement renforcées. Les sociétés de gestion devront fournir plus d’informations sur la composition des portefeuilles et les risques associés aux investissements. L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) aura des pouvoirs élargis pour contrôler le respect des règles et sanctionner les manquements. La valorisation des actifs devra respecter des critères stricts afin d’éviter des écarts injustifiés qui pourraient nuire aux investisseurs. Par ail- leurs, des mesures seront mises en place pour limiter les conflits d’intérêts et garantir une meilleure protection des porteurs de parts. Gestion des risques La gestion des risques est un autre aspect clé de cette réforme. En période de crise, des rachats massifs de parts peuvent désé- quilibrer un fonds et mettre en péril la stabilité du marché. Pour éviter ces situations, les sociétés de gestion auront la possibilité de plafonner temporairement les rachats lorsqu’ils dépassent un certain seuil fixé par l’AMMC. Ce plafonnement permettra d’exécu- ter les ordres de manière progres- sive et équitable. En cas de cir- constances exceptionnelles, elles pourront également suspendre temporairement les rachats et l’émission de nouvelles parts pour une durée maximale de 30 jours, sous réserve d’informer l’AMMC et les investisseurs concernés. L’objectif est de protéger l’intérêt général et d’éviter des réactions de panique pouvant aggraver la volatilité des marchés. D’autres mesures visent à garantir une meilleure diversification des investissements. Un OPCVM ne

 La réforme des OPCVM offre un nouveau cadre pour stimuler l’investissement et renforcer la transparence des marchés.

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vec près de 715 milliards de dirhams d’actifs sous gestion, les Organismes de placement collec- tif en valeurs mobilières (OPCVM) jouent un rôle central dans le financement de l’économie maro- caine en permettant aux inves- tisseurs de placer leur épargne dans des portefeuilles diversifiés. Cependant, avec l’évolution des marchés financiers, il était devenu nécessaire d’adapter leur cadre réglementaire pour mieux enca- drer leur fonctionnement, renfor- cer la transparence et améliorer la gestion des risques. Le nou- veau projet de loi vise ainsi à moderniser le secteur en intro- duisant de nouvelles catégories d’OPCVM, en imposant des règles plus strictes aux sociétés de ges- tion et en mettant en place des mécanismes de protection des investisseurs. L’une des avancées les plus mar- quantes de cette réforme est la création des OPCVM participa-

tifs, conformes aux principes de la finance islamique. Ces fonds permettront aux investisseurs de placer leur capital dans des actifs respectant la charia, comme les sukuk, les dépôts d’investisse- ment ou les actions d’entreprises exerçant des activités licites. Cette évolution répond à une demande croissante et pourrait attirer des capitaux en provenance d’inves- tisseurs sensibles à ces principes éthiques. Une autre innovation impor- tante est l’introduction des ETF (Exchange-Traded Funds). Ces OPCVM cotés en Bourse répliquent un indice de référence et offrent une plus grande liqui- dité. Leur développement pourrait rendre la Bourse de Casablanca plus dynamique et faciliter l’accès des petits investisseurs à des pro- duits diversifiés à moindre coût. En plus de ces nouvelles caté- gories, la réforme apporte une innovation structurelle qui facilite

la gestion des investissements. Le projet de loi introduit les fonds à compartiments, une structure où un même OPCVM regroupe plu- sieurs sous-fonds, chacun fonc- tionnant comme un OPCVM indé- pendant avec sa propre valeur liquidative, stratégie et mode de financement. Ce modèle permet aux investisseurs de passer d’un compartiment à un autre sans frais fiscaux importants, rendant la gestion plus flexible et optimi- sée En complément, la réforme intro- duit deux nouvelles catégo- ries d’OPCVM spécifiques qui répondent aux besoins d’inves- tisseurs institutionnels et avertis. Les fonds dédiés, exclusivement réservés à un cercle restreint d’investisseurs professionnels, offrent une gestion sur-mesure et une plus grande flexibilité dans les stratégies d’investissement moyennant un mandat de gestion. Quant aux OPCVM à règles de

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pourra pas investir plus de 20% de ses actifs dans des titres émis par un même émetteur, sauf pour les titres d’État. Ce ratio peut atteindre 35% lorsque l’OPCVM cherche à répliquer un indice sous certaines conditions spécifiques. L’encadrement des prêts et emprunts de titres sera renforcé afin d’éviter des prises de risques exces- sives. L’utilisation des instruments financiers dérivés sera également sou- mise à des règles strictes pour limiter les comportements spéculatifs et pré- server la stabilité du marché. Le projet de loi modernise aussi les conditions de commercialisation des OPCVM. Les investisseurs marocains auront désormais la possibilité d’accé- der plus facilement à des fonds inves- tis sur les marchés étrangers, sous cer- taines conditions définies par l’AMMC. À l’inverse, les OPCVM étrangers souhaitant proposer leurs produits au Maroc devront obtenir une autorisa- tion préalable, garantissant ainsi une meilleure protection des investisseurs locaux et un contrôle accru sur les pro- duits financiers commercialisés. Enfin, un cadre clair est défini pour les opérations de fusion, de scission et de liquidation des OPCVM ou de leurs compartiments. Une fusion pourra être envisagée si elle permet une meilleure gestion des actifs et une optimisation des coûts, sous réserve de l’accord des investisseurs et de l’AMMC. Une scission pourra être réalisée si cela répond aux besoins du marché. En cas de difficultés financières ou de non-respect des obligations réglemen- taires, un OPCVM pourra être liquidé selon des règles précises garantissant la protection des porteurs de parts. Des sanctions en perspective Pour assurer une mise en œuvre effi- cace de ces nouvelles règles, l’AMMC bénéficiera de pouvoirs accrus en matière de supervision et de sanc- tion. Elle pourra retirer l’agrément d’un OPCVM ou d’une société de gestion en cas de non-respect des règles pruden- tielles. Des sanctions financières et dis- ciplinaires seront également prévues pour toute infraction aux obligations de transparence et de gouvernance. De plus, les sociétés de gestion devront signaler rapidement tout dépasse- ment des seuils réglementaires afin de garantir une surveillance rigoureuse du marché. Avec cette réforme, le Maroc ambi-

qu’étrangers, à s’engager sur le mar- ché marocain. Cependant, la réussite de cette transition dépendra de la capacité des acteurs du secteur à s’adapter aux nouvelles exigences et de l’efficacité des régulateurs à assurer un suivi rigoureux. Si ces conditions sont réunies, cette réforme pourrait marquer un tournant décisif pour l’évo- lution de la gestion d’actifs au Maroc et contribuer à la dynamisation des marchés financiers du pays. ◆

Avec l’introduction des OPCVM participatifs, des ETF et des fonds à compartiments, la gestion d’actifs au Maroc entre dans une nouvelle ère, offrant aux investisseurs plus d’options et de flexibilité.

tionne de renforcer l’attractivité de son marché des OPCVM et d’aligner son cadre réglementaire sur les meilleures pratiques internationales. En rendant

ces produits plus transparents, plus diversifiés et mieux encadrés, cette modernisation pourrait inciter davan- tage d’investisseurs, tant nationaux

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«Il fallait beaucoup d’agilité et d’agressivité commerciale pour performer dans un tel contexte», souligne Rachid Hadni. Pour compenser cette tendance, LabelVie a multi- plié les opérations promo- tionnelles et ajusté son offre pour maintenir l’attractivité des magasins. «Nous avons investi massivement dans le prix et renforcé notre com- munication sur la valeur» , précise Chrystèle Ronceray, Directrice générale adjointe. Le développement du concept Atacadao, particuliè- rement résilient en période de tension économique, illustre cette approche. L’enseigne a enregistré une croissance de 5,2% en ventes globales, portant sa part dans le chiffre d’affaires du groupe à 37% contre 36% en 2023. «Ce modèle fonctionne aussi bien dans les grandes villes que dans les plus petites, où il contribue à la baisse des prix et à l’amélioration du pouvoir d’achat», ajoute Hadni. Le segment des super- marchés et de la proximité (Carrefour Market, Carrefour Express, Supeco) a égale- ment bénéficié d’un fort développement, avec 61 nouvelles ouvertures, notam- ment en franchise, portant le parc total du groupe à près de 270 magasins. En revanche, l’hypermarché, plus exposé à l’arbitrage des ménages en faveur de for- mats plus petits, a connu une légère contraction de 3% de ses ventes à péri- mètre comparable. Un défi que le groupe entend relever en optimisant son offre et en misant sur l’ultra-proximité. Des relais de croissance stratégiques Parallèlement à son expan- sion physique, LabelVie accélère son virage digital. Son programme de fidélité affiche des taux d’engage- ment exceptionnels, avec 600.000 clients encartés, un taux d’activation de 74%

 Bien que le panier moyen ait reculé de 2,9%, LabelVie a démontré en 2024 que la résilience repose avant tout sur une stratégie maîtrisée et une grande capacité d’adaptation.

LabelVie Expansion record et pari multiformat gagnant C Avec 91 nouveaux magasins, une croissance de 4% du chiffre d’affaires, un e-commerce en forte progression et une rentabilité maîtrisée, LabelVie prouve que la résilience est une affaire de stratégie et d’agilité. Expansion, repositionnement stratégique, digitalisation et rentabilité : retour sur une année charnière pour le leader de la grande distribution au Maroc. Par Y. Seddik est une année historique en termes d’ouvertures. Nous sommes le seul distribu- teur multiformat au Maroc, et c’est même rare d’avoir autant de formats sous une même enseigne à l’interna- tional», affirme Rachid Hadni, président du Conseil d’admi- nistration du Groupe. Le spé- cialiste de la grande distribu- tion a consolidé sa présence sur tous ses segments, du supermarché (Carrefour Market) à l’hypermarché, en passant par l’ultra-proximité avec Superco et Carrefour Express. Malgré un recul de 2,9% du panier moyen, conséquence des arbitrages des consom- mateurs face à la déflation sur certains produits essen- tiels (huile -17% à -20%, farine -15%), LabelVie a su compenser cette pression en augmentant son trafic en magasin (+2,5%) et en diver- sifiant ses formats de distri- bution. Dans un contexte écono- mique marqué par une pres- sion persistante sur le pou- voir d’achat et une inflation en dents de scie, le consom- mateur marocain adapte sa manière de consommer. «Nous observons un arbi- trage clair dans les compor- tements d’achat: les marques premium sont de plus en plus délaissées au profit des marques nationales ou de distributeurs, et les volumes achetés diminuent», explique Naoual Ben Amar, Directrice générale de LabelVie. Les produits non essentiels, notamment l’équipement et l’électroménager, sont les premiers à être sacrifiés, tan- dis que la consommation ali- mentaire se recentre sur des produits plus abordables. ‘‘ ’

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(contre une moyenne internatio- nale de 30%) et 35% du chiffre d’affaires de Carrefour LabelVie issus de clients fidélisés. Ce programme génère plus de 11 millions de transactions par an, preuve de son adoption massive. L’activité e-commerce connaît une progression de 85%, portée par la montée en puissance de Bringo, qui capte désormais une part significative des ventes des magasins concernés (3 à 5% du chiffre d’affaires). L’enseigne a renforcé l’attractivité de la plate- forme en introduisant des livrai- sons en 90 minutes via une flotte 100% électrique, une première sur le marché marocain. «L’e-commerce devient un pilier clé de notre croissance. Bringo a su capter une clientèle fidèle, et nous avons renforcé son attrac- tivité en réduisant le temps de livraison tout en intégrant des fonctionnalités avancées, telles que la personnalisation des paniers grâce à l’intelligence artificielle» , détaille Naoual Ben Amar. «Nous devons être présents à chaque instant du parcours d’achat, que ce soit en magasin ou en ligne» , ajoute de son côté Chrystèle Ronceray.

ment grâce aux revenus générés par ses actifs immobiliers et pla- cements financiers. Avec une ambition clairement affichée dans son plan straté- gique 2028, LabelVie prévoit de poursuivre son expansion à un rythme soutenu en 2025. L’objectif est d’augmenter la sur- face de vente de 15 à 20% et de franchir le cap des 19 milliards de dirhams de chiffre d’affaires. ◆

L’activité e-commerce connaît une progression de 85%, portée par la montée en puissance de Bringo, qui capte désormais une part significative des ventes des magasins concernés.

conséquents en Capex (210 mil- lions de dirhams), le groupe a maintenu un ratio d’endettement

maîtrisé de 2,8x l’Ebitda et une progression du résultat financier à 44 millions de dirhams, notam-

CFG Bank

AGR revoit à la hausse ses prévisions et son cours cible A ttjari Global Research (AGR) valorise désor- mais le titre CFG Bank à 253 DH contre 246 DH précédemment après des réalisations opé-

H PS et Enigma, leader mondial de la résolution de litiges et de la prise de décision basés sur l’intelligence artificielle, annoncent une col- laboration stratégique visant à fournir aux clients du monde entier des modèles de détection de fraude basés sur l’intelligence artificielle à la pointe de la technologie. Ce partenariat allie l'intelligence artifi- cielle de pointe d'Enigma à la plateforme de paiement intégrée de HPS, offrant ainsi aux clients une sécurité renforcée et une efficacité optimale pour surmon- ter les défis des systèmes de paiement modernes. Alors que les méthodes de fraude deviennent de plus en plus sophistiquées, avec le phishing, le vishing, l’usurpation d'identité et d'autres formes de fraude en ligne, il est crucial que les institutions financières rationnelles supérieures aux attentes. «Au titre de l’année 2024, CFG Bank affiche des réa- lisations opérationnelles supérieures à nos prévisions initiales, notamment au niveau du PNB et du COEX» , écrivent les analystes de AGR dans une nouvelle note diffusée mercredi. La capacité bénéficiaire ressort, quant à elle, en ligne avec les anticipations du bureau de recherche, soit autour des 260 MDH. AGR estime que grâce à un effort commercial soute- nu, particulièrement sur le segment des Entreprises, la banque poursuit le relèvement de ses parts de marché. En atteste la forte croissance de l’activité crédits de +22,1% en 2024 à 17,4 Mds de dirhams. Parallèlement à cette dynamique commerciale, il y a la forte progression de la marge sur commissions de +52,8% à 401 MDH. Une évolution qui atteste de la performance remarquable de la gestion d'actifs. Le positionnement de CFG Bank sur des segments

relativement moins risqués, à savoir les crédits d’investissement dédiés aux moyennes & grandes entreprises ainsi que les crédits immobiliers, lui per- met d’afficher un taux de coût du risque décalé par rapport à la moyenne du secteur, soit 23 PBS contre 120 PBS respectivement. «À l’issue de notre exercice d’actualisation des hypothèses de croissance, nous ressortons avec un cours cible de 253 DH, affichant un potentiel d’appréciation de +7,0% par rapport au cours en Bourse de 236 DH en date du 04/03/2025. À cet effet, nous recommandons de conserver le titre CFG Bank» , peut-on lire dans la note. ◆

Rentabilité et discipline financière

Sur le plan de la rentabilité, LabelVie a amélioré son Ebitda de 90 millions de dirhams, attei- gnant 1,4 milliard de dirhams. Le taux de marge Ebitda est passé de 9,3% à 9,6%, traduisant une gestion rigoureuse des coûts et un pilotage efficace des charges opérationnelles. «Notre stratégie financière repose sur une allocation rigoureuse des ressources et une optimisation continue de nos coûts de finan- cement. L’opération d’ouverture du capital de l’OPCI Terravis a permis de lever 550 millions de dirhams, en renforçant ainsi notre structure financière et en nous donnant la flexibilité nécessaire pour poursuivre nos investisse- ments», explique Amine Bennis, directeur administratif et finan- cier du groupe. Malgré des investissements

HPS et Enigma unissent leurs forces pour révolutionner la détection de la fraude Intelligence artificielle

disposent d'outils qui s’adaptent et répondent aux menaces dynamiques. Cette solution permet de protéger les transactions tout en garantissant une expérience fluide et sans friction pour les clients. La force de ce dispositif repose sur la combinaison de deux approches com- plémentaires : d’une part, un modèle d’IA avancé permettant d’anticiper et de détecter les schémas de fraude émergents; d’autre part, un système éprouvé de détection basé sur des règles métier, garantissant une identification efficace des comportements sus- pects connus. Cette synergie entre IA et règles métier assure une couverture optimale contre un large éven- tail de menaces, des plus sophistiquées aux plus classiques ◆

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