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FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 7 MARS 2025
SPÉCIAL BANQUE
Créances en souffrance
alimentée par les incertitudes écono- miques persistantes et l’entrée en vigueur de la prochaine note circulaire de Bank Al-Maghrib relative à la classification des créances en souffrance. Un marché ouvert à une nouvelle catégorie d’investisseurs Le projet de loi, qui sera bientôt soumis au circuit législatif, lève plusieurs contraintes pour faciliter la cession de cette catégorie d’actifs, notamment les obstacles juri- diques liés au consentement du débiteur. Les banques cédantes auront en face d’elles des investisseurs spécialisés dans cette classe d’actifs, notamment des opé- rateurs internationaux. La mise en place du marché secondaire des créances en souffrance bénéficie également de l’accompagnement tech- nique de la Société financière internatio- nale (SFI). ◆ Le marché secondaire des créances en souffrance a permis aux banques européennes de réduire sensiblement leur stock, passant de 1.000 milliards d’euros à 350 milliards en quelques années. Pour les experts, ce marché est cyclique. Actuellement, les volumes sont bas, mais maintenir le marché permet de faire face à des périodes de stress. Une autre recommandation pour réussir cette expérience réside dans l’investissement dans les don- nées et dans les entreprises spécia- lisées dans le recouvrement afin de libérer tout le potentiel du marché. Ces opérateurs sont en effet un élément essentiel pour le fonctionnement de ce marché. De manière générale, la qua- lité de l’information et sa disponibi- lité, notamment via des plateformes spécialisées, permet de réduire l’asy- métrie d’information et encourager les investisseurs. Autrement, il est pos- sible d’observer des spreads impor- tants entre les cours acheteurs et ven- deurs. Des écarts supérieurs à 40% ont été observés, y compris sur des prêts garantis, ce qui peut rendre l’attrait de ce marché peu intéressant pour les banques qui viennent s’y refinancer. L’expérience européenne
Un marché secondaire pour aider les banques à nettoyer leurs bilans Piloté par un comité interministériel aux côtés de Bank Al-Maghrib, le lancement du marché secondaire des créances en souffrance permettra aux banques de libérer de nouvelles capacités financières en cédant ces actifs à des investisseurs spécialisés. Par A. Hlimi
Le gisement des créances en souffrance du secteur bancaire devrait continuer à croître naturellement avec l’augmentation des encours de crédit.
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024 a connu un tournant pour ce mar- ché tant attendu des créances en souf- france, où la Banque centrale a pris le taureau par les cornes pour avancer sur ce dossier épineux où les interve- nants sont multiples. Une réforme annon- cée par le wali de Bank Al-Maghrib il y a quelques années et menée, selon Abderrahim Bouazza, Directeur général de la Banque centrale, qui s’exprimait à l’occasion d’une rencontre, de manière inclusive et avec une large concertation avec les acteurs concernés. Les enjeux sont considérables : le mon- tant actuel des créances en souffrance avoisine les 98 milliards de dirhams, soit un peu plus de 8,6% du portefeuille de crédits des banques et 7% du PIB.
Ces montants se sont accumulés, entre autres, en raison d’une conjoncture éco- nomique difficile pour les entreprises et les ménages. Ces créances en souffrance sont conservées pour des périodes relati- vement longues dans les bilans bancaires en raison des délais de recouvrement, mais aussi des contraintes fiscales. En effet, la Direction générale des impôts exige un délai de cinq ans de détention pour bénéficier de la déduction fiscale des provisions. Cette situation pèse sur les fonds propres des banques, leur sol- vabilité et leur liquidité. La mise en place de ce marché leur permettrait de recycler une partie de ces créances, de soulager leurs ratios prudentiels et d’offrir de nou- velles capacités de financement. Il convient de noter que le gisement des créances en souffrance du secteur ban- caire devrait continuer à croître naturelle- ment avec l’augmentation des encours de crédit. Cette croissance sera également
La mise en place du marché secondaire des créances en souffrance bénéficie de l’accompagnement technique de la Société financière internationale.
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