FNH N° 1187 (1)

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FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 MARS 2025

SPÉCIAL BANQUE

Grands projets nationaux La stratégie de la BMCI pour répondre aux enjeux du financement

Face à l’explosion des besoins en finance- ment pour les grands projets marocains, banques et institutionnels doivent innover pour structurer des solutions adaptées. Entre transition énergétique, infrastruc- tures et compétitions sportives mondiales, le Maroc doit lever des milliards. Comment la BMCI s'organise-t-elle pour répondre au défi ? Entretien avec Zakaria Soukri, direc- teur Corporate Banking BMCI Groupe BNP Paribas, et Abdelmajid Fassi Fihri, Responsable Banque de Financement et d’Investissement pour l’Afrique chez BNP Paribas et Représentant de BNP Paribas CIB au Conseil de surveillance de BMCI.

Propos recueillis par Y. Seddik

 Zakaria Soukri

 Abdelmajid Fassi Fihri

Finances News Hebdo : Comment la BMCI accompagne-t-elle aujourd’hui les grands projets d’infrastructure et d’investisse- ment au Maroc (notamment la Coupe du monde 2030, CAN 2025, infrastructures hydrauliques et routières, etc.) ? Quels sont les axes prioritaires de votre engage- ment ? Zakaria Soukri & Abdelmajid Fassi Fihri : Avant de vous parler de BMCI, il est important de garder à l’esprit cer- tains points de conjoncture économique et financière sur les grands projets. Nous sommes, nous banques, désormais pas- sés d’une obligation de moyens à une obligation de résultats sur l’accompa- gnement des grands projets. En effet, toutes les banques au Maroc doivent absolument s’inscrire dans le financement de ces grands chantiers, à la fois straté- giques et transformants pour le Royaume, avec en priorité les sujets de transition

énergétique, stress hydrique et infrastruc- tures pour supporter le calendrier sportif et, au-delà, le développement fulgurant que connaît le pays dans plusieurs sec- teurs clés. C’est sur ces axes que la BMCI, accom- pagnée par son actionnaire BNP Paribas, souhaite se positionner. Nos priorités sont parfaitement alignées avec celles du Royaume. Toutes les cases sont cochées. Nous voulons faire bénéficier la place et l’économie marocaine de nos expertises BNP Paribas sur les financements de grands projets, notamment sur les indus- tries bas carbone. Je tiens à souligner que notre Groupe souhaite, d’ici 2030, atteindre au moins 40 milliards d’euros d’exposition de crédit sur la production d’énergies bas carbone, avec forcément une partie de cette ambition sur nos acti- vités au Maroc. Toutefois, pas à n’importe quel prix… Les établissements bancaires ont de plus de plus de pression règlementaire pour

garder des ratios de solvabilité et pruden- tiels cohérents avec les exigences de nos régulateurs. C’est la raison pour laquelle l’ensemble de la place aura beaucoup de mal à délivrer 100% des besoins seu- lement par des financements bancaires classiques. Cela passera forcément par la mobilisation de financements alternatifs et de la participation d’institutionnels, à la fois privés et multilatéraux. Je pense que le partenariat entre les banques maro- caines, les banques internationales et les Development Finance Institution (DFI) sera essentiel compte tenu du montant important de capital à déployer pour le financement des projets. Et pour le financement bancaire, il faudra faire preuve également d’innovation pour structurer différemment les projets. Une autoroute ou un projet de ferme solaire ne se finance pas comme un actif immobilier ou du capex classique. Ça sera le challenge principal des banques en 2025 et 2026. BMCI a clairement la

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