24
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 7 MARS 2025
SPÉCIAL BANQUE
civil), pouvant offrir un avantage com- mercial considérable pour les EPC qui viennent se positionner sur ces grands marchés, à des taux compétitifs au vue de la structuration. Ce type de financement est souvent utilisé dans d’autres pays pour les sujets d’infrastructures, et se fait en devises. Nous accompagnons aussi certaines très grandes entreprises ou institutions finan- cières dans leur levée de dette en devises sur les marchés financiers internationaux. Profitant ainsi de l’appétit important des investisseurs mondiaux pour le risque Maroc. Enfin, en marge des financements, les projets ont naturellement besoin d’equity. Nous jouons donc au travers de notre pré- sence mondiale un rôle très actif dans la recherche de partenaires stratégiques ou financiers susceptibles de s’associer aux groupes marocains en injectant des fonds propres dans ces grands projets. F.N.H. : Enfin, les investisse- ments massifs dans les infras- tructures nécessitent une gestion rigoureuse des risques. Quelles approches la BMCI met-elle en place pour sécuriser ses engage- ments financiers et garantir une contribution efficace au dévelop- pement de ces projets ? Z.S. & A.F.F.: C’est essentiel. D’ailleurs, nous sommes de ceux qui pensent que la gestion des risques passe avant tout par une orchestration minutieuse de la structuration en amont du financement. En effet, la phase de structuration d’un financement d’infrastructure doit abso- lument bénéficier d’une analyse fine et multidisciplinaire. Il faut également sécu- riser le volet «liquidité» sur toute la durée du projet et aligner les cash flow avec le service de la dette. C’est la raison pour laquelle la mise en place de covenants et de package de garantie doit être sys- tématique sur ce type de financement afin de pouvoir suivre de manière très régulière l’impact financier du projet et de pouvoir anticiper s’il devait y avoir un vent contraire soudain, surtout pendant les phases critiques comme la construction et le début de la phase opérationnelle de chaque projet. Un point essentiel sera également sur l’impact climatique et environnemental de chaque projet. Ce sujet peut claire- ment faire partie des risques majeurs à identifier et monitorer tout au long d’un projet. ◆
Pour financer de l’infra, l’une des options prendra forme sous du project finance: un financement de projet, porté par une société projet (SPV).
en Europe, en Asie et aux USA, pour offrir un accompagnement sur les structura- tions complexes en project finance, en export finance, mais également sur les aspect sectoriels avec une dimension bas carbone importante (les énergies renou- velables, l’écosystème des batteries, les infras,…). Nous en reparlerons plus en détail. F.N.H. : En tant que filiale d’un groupe bancaire international, comment la BMCI mobilise-t-elle ses ressources et son expertise pour structurer des financements adaptés aux exigences de ces projets ? Z.S. & A.F.F.: Je pense vraiment que la BMCI et le groupe BNP Paribas ont une grande carte à jouer au Maroc. Notre expérience à l’international nous a per- mis de voir beaucoup de pays qui sont passés par une phase similaire à celle du Maroc actuellement, c’est-à-dire un très fort développement axé sur les infrastruc- tures et les énergies renouvelables. De plus, nous sommes dotés dans le Groupe BNP Paribas d’une équipe appelée Low Carbon Transition Group, qui réunit un écosystème de plus de 200 spécialistes sectoriels, techniques et financiers, mobi- lisés pour accompagner nos plus grands
clients sur des problématiques relatives aux énergies et à la décarbonation, 2 enjeux clés pour le Maroc, y compris dans les infrastructures. Il serait dommage de ne pas faire profiter le Maroc de cette expertise maison, et c’est pour cette raison que nous voulons absolument jouer un rôle de catalyseur, et tirer le marché bancaire marocain vers des structurations plus alignées avec les standards internationaux, aux côtés de nos confrères de la place. Nous disposons de solutions de finance- ment qui permettent justement de bien mixer entre les durées, les devises, les garanties, mais également les spécificités relatives à chaque secteur. Pour financer de l’infra, l’une des options prendra forme sous du project finance: un financement de projet, porté par une société projet (SPV), généralement sans recours sur les sponsors, basés sur une analyse des offtaker et des cashflows du projet, et qui nécessitent une exper- tise pointue en termes de structuration. Ce financement reste un levier intéres- sant pour les banques, car le côté «sans recours» permet de limiter le sujet de concentration des expositions sur un même groupe d’affaires. Il existe également d’autres leviers que BNP Paribas peut apporter, notamment un levier de financement encore sous uti- lisé au Maroc, mais qui reste très intéres- sant. Il s’agit des financements adossés à des agences de crédit export («ECA»). Ces financements sont similaires à un crédit acheteur garanti par une agence de crédits exports du pays de l’exportateur (généralement du matériel ou du génie
Nous sommes dotés dans le Groupe BNP Paribas d’une équipe appelée Low Carbon Transition Group, qui réunit un écosystème de plus de 200 spécia- listes sectoriels, techniques et financiers.
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker