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FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 7 MARS 2025
SPÉCIAL BANQUE
mauvaise allocation des capi- taux, fragilisant la stabilité du système bancaire. À l’inverse, l’intégration rigoureuse de ces paramètres ouvre la voie à une finance durable, où les acteurs financiers peuvent jouer un rôle moteur dans la transition écologique, en finançant des projets plus vertueux et en orientant leurs clients vers des solutions bas- carbone. La directive de Bank Al-Maghrib constitue un véri- table référentiel de bonnes pratiques à destination des établissements de crédit et organismes assimilés. Son objectif : mettre en place, au sein des banques, un dis- positif solide de gestion des risques financiers liés à l’envi- ronnement et au changement climatique. Pour ce faire, la directive apporte d’abord un cadre de définitions permet- tant d’identifier les différentes formes de risques climatiques et environnementaux : • Risques physiques : ceux- ci recouvrent l’ensemble des risques découlant des événe- ments climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses, élévation du niveau de la mer, raréfaction des ressources naturelles, etc.). Ces aléas peuvent avoir des conséquences majeures sur la valeur des actifs, la liquidité et la solvabilité des contreparties. • Risques de transition : ils résultent de la mise en œuvre de politiques publiques, de réglementations environne- mentales ou encore de chan- gements technologiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les évolutions comportementales des consommateurs et des investisseurs peuvent égale- ment impacter les entreprises et, par ricochet, la stabilité financière des banques. • Risques de responsabilité : ce sont les risques découlant d’éventuelles poursuites en justice ou réclamations contre
La directive de Bank Al-Maghrib met l’accent sur la nécessité d’une intégration accélérée des risques climatiques dans les processus de gestion.
Secteur financier La résilience bancaire passe aussi par la gestion du risque climat D Une nouvelle directive de Bank Al-Maghrib introduit la notion d'empreinte environnementale dans le paysage réglementaire des banques. Par A. Hlimi ans un contexte mondial de transition énergétique et d’événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, Bank Al-Maghrib (BAM) a récemment publié une directive visant à encadrer la gestion des risques finan- ciers liés au changement cli- matique et à l’environnement. Cette nouvelle réglementation s’inscrit dans une démarche de responsabilisation et de prévention des risques sys-
témiques, tout en incitant les établissements de crédit à revoir en profondeur leurs pro- cessus de gestion et de gou- vernance. En intégrant explici- tement les risques climatiques (physiques, de transition et de responsabilité) dans leurs stratégies, les banques maro- caines se trouvent à un tour- nant majeur de leur évolution, où la réactivité et l’anticipation seront déterminantes pour leur compétitivité et la stabilité du système financier. La directive de Bank Al-Maghrib met l’accent sur la nécessité d’une intégration accélérée des risques clima- tiques dans les processus de gestion. Les banques n’ont
plus le luxe d’ignorer l’impact potentiel des phénomènes météorologiques extrêmes ou des mutations réglementaires sur la santé financière de leurs portefeuilles. À mesure que se multiplient les événements climatiques majeurs et que s’intensifient les politiques publiques en faveur de la tran- sition énergétique, la solvabili- té de nombreuses entreprises pourrait se retrouver mise à mal, entraînant par ricochet une hausse du risque de cré- dit et de contrepartie pour les banques. Dès lors, une mauvaise éva- luation ou une sous-estima- tion de ces risques clima- tiques peut conduire à une
Au moins une fois par an, les banques doivent publier des informations inspirées des recommandations de la Task Force.
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