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FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 7 MARS 2025
est continue. Après quelques semaines de prototypage, on intègre les retours terrain, on affine la proposition, puis on valide l’adéquation au marché dans un laps de temps record. En créant ainsi une boucle vertueuse de prototypage, de validation et d’itération, le Maroc pourrait progressivement aligner son calendrier sur celui des grands hubs fintech mondiaux, tout en adaptant les solutions à ses réalités locales. Avec ce dispositif, chaque succès, même modeste, deviendrait un levier pour renforcer la confiance des acteurs, atti- rer plus d’investissements et structurer encore mieux la filière. F.N.H. : Quels types d’accom- pagnement et d’incubation seraient les plus efficaces pour aider les startups fintech à croître et à s’internationaliser ? S. G. : Même si plusieurs initiatives existent déjà pour encourager l’entre- preneuriat tech comme le Technopark qui m’a accompagné, on sent que le Morocco Fintech Center veut mainte- nant franchir une nouvelle étape dans la spécialisation des programmes d’accompagnement. L’idée serait de construire de véritables parcours fin- tech, capables d’apporter un soutien ciblé sur les spécificités du secteur: intégration bancaire, modèles d’IA dédiés, standards de sécurité finan- cière ou encore déploiement rapide à l’international. En réalité, le terrain est déjà partiel- lement préparé : il suffit de structurer davantage les énergies existantes, de formaliser des sessions de mentorat avec des acteurs bancaires, de mettre en place des workshops techniques sur l’API banking ou l’automatisation des process et de développement. D’ouvrir régulièrement des ponts vers d’autres hubs régionaux comme en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, voire en Europe. Cette logique de «fail fast, learn faster» trouve alors tout son sens. Plutôt que de risquer de longs cycles de développement, les startups testent leur prototype auprès d’utili- sateurs réels et d’institutions pilotes, identifient les points de friction, puis pivotent ou améliorent la solution en un temps record. L’expérience montre qu’il ne faut pas se contenter d’un apport financier ou d’un hébergement physique, mais pro- poser un vrai accompagnement sur
de micro-épargne ou d’une plateforme de paiement transfrontalier, devient une vitrine pour tout l’écosystème, et attire plus facilement l’intérêt de partenaires étrangers prêts à multiplier les expéri- mentations. Le rôle du MFC consiste donc à orchestrer cette dynamique, à la rendre visible et à lui donner des bases solides pour que le Maroc s’af- firme comme un pôle fintech crédible à l’échelle régionale. ◆
L’idée serait de construire de véritables parcours fintech, capables d’apporter un soutien ciblé sur les spécificités du secteur.
le volet commercial et l’accès aux marchés. Des équipes mixtes, asso- ciant régulateurs, banques et startups, peuvent ainsi passer en revue les gou-
lots d’étranglement, valider des use cases concrets et planifier le passage à l’échelle. De cette façon, chaque succès, qu’il s’agisse d’une application
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