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"$56"-*5 4r/&84 LE CAP SUR LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS A UN « IMPACT DOUBLE » SUR LES COLLÈGES FRANCOPHONES ANTOINE MESSIER antoine.messier@eap.on.ca

Ontario », a déclaré Mme. Bourgeois. Les plus de 3 000 étudiants étrangers francophones de La Cité sont aussi une source de main-d’œuvre francophone et jouent un rôle clé en veillant à ce que les ser- vices, tels que les soins de santé, puissent continuer à être fournis en français dans la province. j&TUDFRVPOWBDPOTJEÊSFSMFGBJURVF nous sommes les seuls à pouvoir offrir des formations pour le marché de l’emploi francophone? » a-t-elle demandé. D’après Mme Bourgeois, ce sont 1 500 étudiants internationaux par année en moyenne qui obtiennent leur diplôme de La Cité et qui s’établissent au Canada afin d’entrer sur le marché du travail. Associations francophones L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a d’ailleurs demandé au gouvernement fédéral d’exempter les éta- blissements postsecondaires francophones de l’Ontario du cap sur les permis d’études pour étudiants étrangers. j&OQMVTEBKPVUFSVOEÊààOBODJFSJNQPS - tant à nos institutions, cette décision freine notre communauté dans son défi de faire face à la pénurie de main-d’œuvre franco- phone et bilingue, qui est possiblement la plus grande menace de nos services en français », a exprimé le président de l’AFO, Fabien Hébert. L’Association des collèges et universités francophones du Canada (ACUFC) voit des contradictions entre le plafond et une poli- tique dévoilée le 16 janvier dernier, selon laquelle IRCC souhaite maximiser la sélec- tion d’étudiants francophones provenant de l’extérieur du Québec. Pour l’ACUFC, une mesure positive serait de considérer les étudiants étrangers franco- phones des établissements postsecondaires en contexte francophone minoritaire comme étant une cohorte prioritaire. Règlementation

La PDG du collège La Cité à Ottawa craint que le cap sur les étudiants étrangers, annoncé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), aura un effet néfaste sur le nombre de programmes en français que peut offrir l’institution post-secondaire à la population franco-ontarienne. Le 22 janvier, le ministre fédéral de l’immigration, Marc Miller, a annoncé une limite de deux ans sur l’inscription des étu- diants étrangers dans les établissements d’enseignement post-secondaire, afin de refroidir la demande de logements locatifs et réglementer un système qui a « perdu le contrôle » en permettant à des institutions privées d’augmenter leur nombre d’étudiants étrangers pour accroître leurs revenus. Ce plafond réduira de 35 % le nombre de nouveaux permis d’études pour les étudiants étrangers. « Le cap affecte tous les collèges, a expliqué Lise Bourgeois, PDG de La Cité à Ottawa. Quand ça a un effet sur les collèges de la majorité, c’est toujours un impact double pour les institutions francophones. » D’après Mme Bourgeois, le cap sur les étudiants étrangers pourrait avoir un effet néfaste sur le nombre de programmes offerts dans son institution. Les étudiants étrangers sont une source de revenu importante pour les institutions post-secondaires en Onta- rio. Pour La Cité, le cap sur les étudiants étrangers pourrait marquer une perte de 10 millions de dollars si l’institution devait couper de 50 % ses admissions d’étudiants étrangers. « De plus, sans les étudiants étrangers, certains cours n’obtiendraient pas suffisam- ment d’inscriptions pour justifier leur exis- tence. Le résultat final étant que ces cours ne seraient plus accessibles en français en

La Cité offre des programmes d’études post-secondaires en français à près de 7 000 étudiants, incluant plus de 3 000 étudiants étrangers. (Antoine Messier, EAP)

Le nombre d’étudiants admis sera admi- nistré aux provinces selon leur population. Les provinces pourront ensuite décider comment le cap est distribué dans leurs propres institutions post-secondaires. D’après Mme Bourgeois, il est crucial que le gouvernement de l’Ontario adopte une formule qui tienne compte des différentes régions, de la francophonie et de la taille des institutions lors de l’allocation du nombre d’étudiants admissibles par établissement d’enseignement post-secondaire. « On attend la décision mais on fait beaucoup d’interventions auprès de notre ministère et de notre gouvernement, pour les sensibiliser aux différences qu’il y a dans les régions, », a-t-elle affirmée. Les provinces qui prennent présentement un plus grand nombre d’étudiants étrangers, OPUBNNFOUM0OUBSJP MB/PVWFMMF DPTTF MF /PVWFBV#SVOTXJDLFUMB$PMPNCJF#SJUBO - nique, seront plus grandement affectées par le cap imposé. Le Québec serait encore en mesure d’augmenter le nombre d’étudiants étrangers d’après le ministre. À partir du 1er septembre 2024, les

étudiants étrangers inscrits à des pro- grammes d’études relevant d’un accord d’utilisation ne seront plus éligibles à un permis de travail post-diplôme à la fin de leurs études. Ces accords concernent les étudiants physiquement présents dans un collège privé autorisé à dispenser le programme d’études d’un collège public affilié. Bien que ces programmes aient attiré un nombre croissant d’étudiants étrangers ces dernières années, ils font l’objet d’une surveillance moindre que les collèges publics, ce qui crée une faille en termes d’admissibilité au permis de travail post-diplôme. D’ailleurs, les étudiants aux études supé- rieures ainsi que les étudiants en médecine et en droit ne compteront pas sur le cap. « Ce sont les personnes brillantes que nous devons retenir », a souligné le ministre Miller. Le cap n’affectera pas les étudiants inter- nationaux qui veulent continuer ou étendre leurs études au Canada. Le nombre de demandes approuvées pour 2025 sera réévalué à la fin de l’année.

FORD VEUT LIER À UN RÉFÉRENDUM TOUTE ÉVENTUELLE TARIFICATION DU CARBONE EN ONTARIO

LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre de l’Ontario a annoncé mardi que son gouvernement présenterait un projet de loi qui sou- mettrait à un référendum tout éventuel programme provincial de tarification du carbone. Doug Ford a profité de cette annonce, mardi matin à Mississauga, pour s’en prendre à plusieurs reprises à la cheffe libérale de l’Ontario, Bonnie Crombie, qui était jusqu’à récemment mairesse de cette ville de la banlieue de Toronto. Selon de récents sondages, Mme Crom- bie pourrait constituer une menace pour les progressistes-conservateurs lors des prochaines élections provinciales, prévues en juin 2026. Depuis qu’elle est devenue la favorite dans la course à la direction du Parti libéral l’automne dernier, Mme Crombie est souvent la cible des attaques de M. Ford et de son caucus, même si elle est pourtant cheffe du parti de la deuxième opposition à l’Assem- blée législative, derrière les néo-démocrates. M. Ford a surnommé Mme Crombie la

langage utilisé contre elle dans les publicités des progressistes-conservateurs. La loi qui obligerait la tenue d’un référen- dum sur la tarification du carbone en Ontario viserait seulement les mesures provinciales et non le système fédéral de tarification du carbone. Ce régime fédéral est entré en vigueur en Ontario lorsque le gouvernement Ford a sorti la province du système de plafonnement et d’échange de droits d’émission auquel le précédent gouvernement libéral avait adhéré en 2018, rejoignant le Québec et la Californie dans cette «bourse du carbone». «Si quelqu’un veut augmenter les taux d’impôt sur le carbone, il faut demander ça au peuple de l’Ontario», a indiqué mardi en français le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy. Le gouvernement Ford affirme que la législation référendaire sur la tarification du carbone fera partie d’un projet de loi plus vaste intitulé «Loi de 2024 pour passer à l’action». Ce projet de loi omnibus sera déposé après la reprise des travaux à l’As- semblée législative, la semaine prochaine.

Ontario Premier Doug Ford makes an announcement and answers questions at a press conference in Mississauga, Ont., Tuesday, February 13, 2024. (Christopher Katsarov, The Canadian Press )

«reine de la taxe sur le carbone», suggé- rant qu’elle avait défendu cette mesure

lorsqu’elle était députée libérale à Ottawa. Le premier ministre ontarien reprend le

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