ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 FÉVRIER 2025
Agent immobilier «Les professionnels ont besoin de données précises pour se projeter»
F. N. H. : En prévision de la CAN et de la Coupe du monde, les investisse- ments réalisés au niveau des infrastructures de base ont-ils eu un effet sur le secteur ? M. L. : Les infrastructures de base ont un effet déterminant sur le secteur immobilier. Avec le lancement du grand stade de Benslimane, la région connaît un grand essor. Les prix du foncier ont nettement progressé. D’autres villes émergentes comme Bouskoura ou Dar Bouazza, par exemple, connaissent ces der- nières années un développement urbanistique important. Les auto- rités ont renforcé les infrastruc- tures. Les projets lancés, comme les nouvelles trémies, ont per- mis de fluidifier la circulation et d’augmenter l’attractivité de cette zone. Car de nombreux acqué- reurs évitent les zones où il y a une faiblesse des équipements de base. F. N. H. : Comment se pré- sentent les nouvelles ten- dances du secteur immo- bilier ? M. L. : Nous avons remarqué, un avis partagé par d’autres pro- fessionnels, que les acquéreurs, notamment les jeunes et les pri- mo-accédants, préfèrent de plus en plus les biens immobiliers neufs. Auparavant, l’ancien était apprécié car il était moins cher ou se situait dans un bon empla- cement. Pour des contraintes de budget, les petites superficies sont très recherchées. C’est pour cette raison que les studios et les appartements F1 ou F2 sont très demandés dans les grandes agglomérations. Dans les petites ou moyennes villes, la tendance reste quasiment la même. ◆
Le projet de loi sur le statut d’agent immobilier bientôt dans le circuit législatif. Les infrastructures de base ont un effet important pour soutenir l’essor urbanistique. Entretien avec Mohamed Lahlou, président de l’Union des agents immobiliers de la région Casablanca-Settat.
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo : Où en est le projet de loi concernant le statut d’agent immobilier ? Mohamed Lahlou : Ce projet de loi est déposé depuis 2014 au secrétariat général du gouverne- ment (SGG). Il a pris beaucoup de retard pour être promulgué. Dernièrement, nous avons eu une rencontre avec le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville à ce sujet. Les responsables de ce départe- ment nous ont assuré que le texte devrait prendre prochainement le circuit législatif pour être adopté. Cette loi permettra d’organiser l’activité et de chasser les intrus, surtout les personnes malinten- tionnées. Nous avons une respon- sabilité juridique et morale pour assurer le bon déroulement des transactions, particulièrement en matière de lutte contre le blan- chiment, la spoliation foncière ou autres opérations frauduleuses. Un agent immobilier doit avoir un certain niveau d’instruction pour
pouvoir exercer. Nous ne sommes pas contre les intermédiaires dits «samsars», mais ils doivent avoir leurs propres statuts. F. N. H. : En tant que pro- fessionnels, quels sont les efforts déployés pour organi- ser votre activité ? M. L. : Nous sommes conscients des enjeux qui entourent notre métier et les défis à relever pour développer le secteur de l’immo- bilier au Maroc. A cet égard, nous visons à fédérer toutes les énergies afin de lancer la Fédération natio- nale des agents immobiliers. Celle- ci va regrouper toutes les autres associations. Une fois créée, cette entité devrait mieux organiser le métier et défendre ses intérêts. Elle sera de fait l’interlocuteur unique des pouvoirs publics et s’imposera comme une force de proposition importante pour le gouvernement. F. N. H. : Comment se pré- sente l’évolution du secteur en ce début d’année 2025 ? M. L. : C’est très difficile de juger
l’évolution du secteur immobilier en ce début d’année 2025. Nous ne disposons pas d’indicateurs précis pour nous prononcer. Nous avons discuté avec le départe- ment de tutelle à ce sujet. Les quelques informations publiées sont sommaires et ne donnent pas beaucoup de détails tant au niveau national que régional pour avoir de la visibilité. Nous avons sollicité le ministère des Finances pour nous livrer périodiquement des informations sur le nombre et la nature des transactions réalisées, comme cela se fait en France par exemple. La direc- tion de l’enregistrement relevant de ce département possède tous les détails possibles. Outre notre corporation, tous les profession- nels de l’immobilier comme les notaires, les adouls, les promo- teurs, les avocats, les cabinets d’expertise… sont intéressés par ce genre de données. Cela per- mettra de faire des projections, d’orienter l’investissement et faci- liter la prise décision pour tous les intervenants.
Les acquéreurs, notamment les jeunes et les primo-accédants, préfèrent de plus en plus les biens immobiliers neufs.
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